Mise à jour fin novembre 2016
Découragé par le peu de vagues qu’a fait sa situation, André Gélinas, ce donateur dont la bourse d’études réservée aux garçons a été rejetée par l’Université Laval, n’entamera pas de recours judiciaires contre l’institution et appelle les députés à réagir.
« C’est suite et fin. J’abandonne », lance déçu au bout du fil celui qui a été le premier directeur des études de l’ENAP.
Le Journal révélait au début du mois d’août que la Fondation de l’Université Laval avait refusé les milliers de dollars offerts en bourse par André Gélinas, invoquant que la suggestion contrevenait à la Charte québécoise des droits et libertés et que les programmes ciblés comportaient un pourcentage majoritaire d’étudiants masculins.
« Équilibrer les choses »
Outré, André Gélinas avait dénoncé cette « iniquité », plaidant qu’il existait des bourses exclusives pour les femmes. « Je voulais équilibrer les choses. Je voulais qu’il y ait au moins une bourse pour les garçons, alors qu’il y en a des dizaines au moins pour les filles », martèle-t-il.
Le dossier a tout de même cheminé depuis l’été. L’Université Laval a notamment proposé au donateur de rediriger son fonds dans des programmes où les hommes sont minoritaires, tels les soins infirmiers et l’éducation préscolaire.
« Dans les garderies ! pouffe avec mépris André Gélinas. Je n’ai pas d’affinités avec ça. En tant que donateur, il me semble que je dois avoir le droit d’exprimer un souhait. » Incapable de parvenir à une entente, l’institution a remboursé les sommes versées.
Enclencher un débat
S’il abandonne l’idée d’aller devant les tribunaux, l’octogénaire interpelle les députés de l’Assemblée nationale, les professeurs et étudiants de l’Université Laval afin d’enclencher un débat public sur cette affaire.
Il peine à comprendre pourquoi ces derniers se sont mobilisés lorsque sont survenues les agressions sexuelles sur le campus, mais qu’ils n’ont pas pris la parole par rapport à sa bourse réservée aux garçons.
M. Gélinas n’a pas semblé se formaliser sur les différences majeures qui touchent ces deux dossiers. « Je trouve que c’est aussi grave, dans un autre domaine », a-t-il plaidé.
Audio : entretien de M. Gélinas
La Fondation de l’Université Laval a refusé les milliers de dollars d’un donateur qui souhaitait remettre une bourse d’études exclusivement à des étudiants masculins, la jugeant discriminatoire.
Celui qui a été le premier directeur des études de l’École nationale d’administration publique (ENAP), André Gélinas s’est entendu avec la Fondation de l’Université Laval en 2014 pour créer un Fonds de bourse d’études à son nom.
Les conditions d’attribution ? Être de sexe masculin et étudier à la maîtrise en affaires publiques ou en science politique, où se retrouveraient déjà majoritairement des hommes. Alors que la bourse était en voie d’être créée, la Fondation a décidé de refuser l’argent du généreux donateur.
« Quelqu’un s’est réveillé et a dit que ça le rendrait mal à l’aise », révèle M. Gélinas, qui conteste cette décision. À ses yeux, il est tout à fait normal de décerner des bourses aux étudiants masculins, puisque d’autres sommes sont adressées à la gent féminine.
« Il y a beaucoup de bourses qui sont réservées aux étudiantes, peu importe la discipline, dit-il. Je voyais qu’il y avait des bourses aux filles... pourquoi pas aux gars ? »
« Discriminatoire » ?
L’Université rejette cet argument. Elle explique qu’une bourse « dirigée exclusivement envers les hommes devient discriminatoire lorsque les programmes visés comportent déjà un pourcentage significatif et majoritaire d’étudiants masculins », écrit le porte-parole Samuel Auger.
Concernant les bourses destinées uniquement aux femmes, il explique que « l’Université s’appuie sur la Charte des droits et des libertés qui prévoit qu’il est possible de mettre en place des programmes en éducation pour corriger la situation de personnes victimes de discrimination ». Cela ne semble pas tout à fait exact, à moins de considérer que les femmes sont discriminées dans les professions de la santé, sinon pourquoi offrir des bourses réservées aux jeunes femmes qui se destinent à être infirmières (voir ci-dessous) ?
« Compte tenu des statistiques d’inscription et de diplomation colligées par l’Université, ceci n’était pas le cas dans les deux programmes de maîtrise ciblés dans le protocole de don du Fonds de bourse André-Gélinas », dit M. Auger.
Remboursement si le donateur se tait
Des pourparlers sont en cours entre les deux parties afin de procéder au remboursement des sommes versées à ce jour par André Gélinas. Ce dernier prétend que l’Université Laval s’est montrée ouverte à le dédommager à condition que cette histoire demeure confidentielle.
L’Université n’a pas commenté cette déclaration.
Quelques bourses réservées aux étudiantes (il en existait 149... aucune pour les garçons).
Découragé par le peu de vagues qu’a fait sa situation, André Gélinas, ce donateur dont la bourse d’études réservée aux garçons a été rejetée par l’Université Laval, n’entamera pas de recours judiciaires contre l’institution et appelle les députés à réagir.
« C’est suite et fin. J’abandonne », lance déçu au bout du fil celui qui a été le premier directeur des études de l’ENAP.
Le Journal révélait au début du mois d’août que la Fondation de l’Université Laval avait refusé les milliers de dollars offerts en bourse par André Gélinas, invoquant que la suggestion contrevenait à la Charte québécoise des droits et libertés et que les programmes ciblés comportaient un pourcentage majoritaire d’étudiants masculins.
« Équilibrer les choses »
Outré, André Gélinas avait dénoncé cette « iniquité », plaidant qu’il existait des bourses exclusives pour les femmes. « Je voulais équilibrer les choses. Je voulais qu’il y ait au moins une bourse pour les garçons, alors qu’il y en a des dizaines au moins pour les filles », martèle-t-il.
Le dossier a tout de même cheminé depuis l’été. L’Université Laval a notamment proposé au donateur de rediriger son fonds dans des programmes où les hommes sont minoritaires, tels les soins infirmiers et l’éducation préscolaire.
« Dans les garderies ! pouffe avec mépris André Gélinas. Je n’ai pas d’affinités avec ça. En tant que donateur, il me semble que je dois avoir le droit d’exprimer un souhait. » Incapable de parvenir à une entente, l’institution a remboursé les sommes versées.
Enclencher un débat
S’il abandonne l’idée d’aller devant les tribunaux, l’octogénaire interpelle les députés de l’Assemblée nationale, les professeurs et étudiants de l’Université Laval afin d’enclencher un débat public sur cette affaire.
Il peine à comprendre pourquoi ces derniers se sont mobilisés lorsque sont survenues les agressions sexuelles sur le campus, mais qu’ils n’ont pas pris la parole par rapport à sa bourse réservée aux garçons.
M. Gélinas n’a pas semblé se formaliser sur les différences majeures qui touchent ces deux dossiers. « Je trouve que c’est aussi grave, dans un autre domaine », a-t-il plaidé.
Audio : entretien de M. Gélinas
Billet original (juin 2016)
La Fondation de l’Université Laval a refusé les milliers de dollars d’un donateur qui souhaitait remettre une bourse d’études exclusivement à des étudiants masculins, la jugeant discriminatoire.
Celui qui a été le premier directeur des études de l’École nationale d’administration publique (ENAP), André Gélinas s’est entendu avec la Fondation de l’Université Laval en 2014 pour créer un Fonds de bourse d’études à son nom.
Les conditions d’attribution ? Être de sexe masculin et étudier à la maîtrise en affaires publiques ou en science politique, où se retrouveraient déjà majoritairement des hommes. Alors que la bourse était en voie d’être créée, la Fondation a décidé de refuser l’argent du généreux donateur.
« Quelqu’un s’est réveillé et a dit que ça le rendrait mal à l’aise », révèle M. Gélinas, qui conteste cette décision. À ses yeux, il est tout à fait normal de décerner des bourses aux étudiants masculins, puisque d’autres sommes sont adressées à la gent féminine.
« Il y a beaucoup de bourses qui sont réservées aux étudiantes, peu importe la discipline, dit-il. Je voyais qu’il y avait des bourses aux filles... pourquoi pas aux gars ? »
« Discriminatoire » ?
L’Université rejette cet argument. Elle explique qu’une bourse « dirigée exclusivement envers les hommes devient discriminatoire lorsque les programmes visés comportent déjà un pourcentage significatif et majoritaire d’étudiants masculins », écrit le porte-parole Samuel Auger.
Concernant les bourses destinées uniquement aux femmes, il explique que « l’Université s’appuie sur la Charte des droits et des libertés qui prévoit qu’il est possible de mettre en place des programmes en éducation pour corriger la situation de personnes victimes de discrimination ». Cela ne semble pas tout à fait exact, à moins de considérer que les femmes sont discriminées dans les professions de la santé, sinon pourquoi offrir des bourses réservées aux jeunes femmes qui se destinent à être infirmières (voir ci-dessous) ?
« Compte tenu des statistiques d’inscription et de diplomation colligées par l’Université, ceci n’était pas le cas dans les deux programmes de maîtrise ciblés dans le protocole de don du Fonds de bourse André-Gélinas », dit M. Auger.
Remboursement si le donateur se tait
Des pourparlers sont en cours entre les deux parties afin de procéder au remboursement des sommes versées à ce jour par André Gélinas. Ce dernier prétend que l’Université Laval s’est montrée ouverte à le dédommager à condition que cette histoire demeure confidentielle.
L’Université n’a pas commenté cette déclaration.
Quelques bourses réservées aux étudiantes (il en existait 149... aucune pour les garçons).
Bourses de la Fondation Soroptimiste du Canada. Plusieurs bourses de 7 500 $ par année. Cette bourse a pour objectif de soutenir financièrement une étudiante dont les études mèneront à exercer une carrière qui aidera à améliorer la qualité de vie des femmes... Être présentement inscrite dans un cours d’études qui mènera à une carrière surtout au service des femmes.
Bourse Carrie Derick, 1 bourse de 1 000 $ par an. Mettre en valeur la contribution des femmes à la promotion et l’avancement des sciences. Bourse offerte pourtant pour des domaines très féminisés : Sciences infirmières, Pharmacie, Médecine.
Bourses d’études de l’Association des femmes diplômées des universités — section Québec (AFDU Québec). Plusieurs bourses de montant variable chaque année. D’après la fiche, tous les baccalauréats, maîtrises ou doctorats sont admissibles pour peu qu’on soit une femme.
Les bourses Pierrette Lévesque en sciences infirmières (encore un secteur qui doit « comporter déjà un pourcentage significatif et majoritaire » d’étudiantes pourtant. Bizarre. Il s’agit d’« une bourse d’études de 2000 $ à une étudiante inscrite à temps complet pour l’année 2016-2017 à la Faculté des Sciences Infirmières de l’Université Laval dans un programme de 1er, 2e ou 3e cycle en sciences infirmières ».
La bourse Charlotte Lapointe en communication/relations publiques. Une bourse de 2000 $ par an, la Bourse du Fonds Charlotte Lapointe vise à octroyer une bourse d’études à une étudiante en communication inscrite à la Faculté des lettres et des sciences humaines. Encore un secteur pourtant très féminisé à notre connaissance.
L’Université Laval moquerait-elle de nous ?
etc.
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