mardi 4 février 2014

Démographie russe — le solde naturel est redevenu positif

La Russie en 2013 aura donc connu une hausse naturelle de population, le nombre de naissances dépassant celui des décès, et ce pour la première fois depuis 1991.

Décembre 2013 aura vu 157.904 naissances contre 152.066 en décembre 2012, soit 5.838 naissances en plus, et 157.641 décès, contre 159.239 en décembre 2012 soit 1.598 décès en moins. Au final en décembre 2013, la population russe aura donc augmenté naturellement de 263 habitants contre une baisse de 7.173 en décembre 2012.

Sur l’année 2013, le pays aura connu 1.901.182 naissances contre 1.896.263 l’année dernière, soit 4.919 naissances en plus, et 1.878.269 décès contre 1.898.836 l’année dernière, soit 20.657 décès en moins. La population a donc naturellement (sans immigration) augmenté de 22.913 habitants, un record bien inattendu et imprévu, même pour les démographes les plus optimistes.

Brève synthèse de l’évolution démographique russe de 1992 à nos jours

   Année    Naissances  DécèsSolde  
1991  1.794.626  1.690.657   +103.969
19921.587.6441.807.441-219.797
19931.378.9832.129.339-750.356
19941.408.1592.301.366-893.207
19951.363.8062.203.811-840.005
19961.304.6382.082.249-777.611
19971.259.9432.015.779-755.836
19981.283.2921.988.744-705.452
19991.214.6892.144.316-929.627
20001.266.8002.225.332-958.532
20011.311.6042.254.856-943.252
20021.397.0002.332.300-935.300
20031.483.2002.370.300-887.100
20041.502.4772.295.402-792.925
20051.457.3762.303.935-846.559
20051.457.3762.303.935-846.559
20061.479.6372.166.703-687.066
20071.610.1002.080.400-470.300
20081.717.5002.081.000-363.500
20091.764.0002.010.500-246.500
20101.789.6002.031.000-241.400
20111.793.8281.925.036-131.208
20121.896.2631.898.836-2.573
2013  1.901.182  1.878.269   +22.913

Pour la première fois depuis 1991 donc, la population n’augmente plus qu’avec l’apport de l’immigration, ce qui était le cas depuis 2009. Les chiffres de l’immigration sont connus uniquement pour les 11 premiers mois de l’année et 271.828 personnes sont devenues résidentes temporaires ou permanentes ou bien des citoyens de la Fédération de Russie.

Ce taux migratoire légal et permanent est assez stable et maîtrisé selon les chiffres publiés :

   Année   Migrations
2000+213.610
2001+72.284
2002+77.927
2003+35.126
2004+39.632
2005+107.432
2006+132.319
2007+239.943
2008+242.106
2009+247.449
2010+158.078
2011+319.071
2012+249.930
2013+271.828(sur 11 mois)


Prévisions et ajustements

On y voit plus clair désormais dans la nouvelle matrice des pronostics démographiques pour 2030 de l’État russe qui comprend trois scénarios : un scénario bas envisageant une population de 131.862.200 personnes en 2030 (la précédente prévision de 2006 envisageait 128.000.000 habitants en 2030), un scénario médian envisageant une population de 141.612.000 personnes en 2030 (contre 139.372.000 habitants en 2030 pour la précédente prévision de 2006) et un scénario haut envisageant une population de 151.229.100 habitants en 2030, contre 148.000.000 en 2030 selon la précédente prévision de 2006.

Le scénario haut envisageait également une population de 143.793.700 habitants au 1er janvier 2014, mais grâce une hausse naturelle de population de 76.400 personnes et une immigration de 360.400 personnes. Avec une population de 143.657.134 habitants au 1er janvier 2014 obtenue par une hausse naturelle de population de 22.913 habitants, et une immigration de 271.828 sur 11 mois, la Russie semble donc pour l’instant plutôt se diriger vers le scénario haut.


Indice synthétique de fécondité en 2011 (2,1 enfants/femme pour assurer le renouvellement des générations)
La Russie d'Europe sauf Caucase musulman en fort déficit


Et après ?

Le taux de fécondité est passé de 1,195 enfants/femme en 2000 à 1,69 enfant/femme en 2012 (le niveau québécois) et sans doute autour de 1,75 en 2013 (plus haut qu’au Québec). Fait intéressant, ce taux est repassé au-dessus de 2 enfants/femmes dans les campagnes russes pour la première fois depuis 1995 : 2,056 en 2011, 2,215 en 2012 et sans encore doute plus en 2013, les chiffres n’étant pas encore disponibles.

La baisse des avortements, le recul de l’âge du premier enfant, ainsi que la hausse du taux de fécondité devraient donc sans doute permettre à la Russie de voir se maintenir un nombre de naissances assez élevé pour la prochaine année. L’année 2014 devrait par conséquent sans doute voir une nouvelle hausse naturelle de population sauf imprévu ne vient bousculer les tendances en cours d’établissement.

Pour expliquer cette hausse imprévisible du nombre de naissances, certains mentionnent une tendance culturelle à faire des enfants, incitée par une promotion de la part de l’État russe depuis quelques années qui semble avoir démontré son efficacité et qui pourrait continuer à produire des effets positifs, peut-être même au-delà de toutes les prévisions.

Si la bataille pour 2013 est gagnée, cela ne signifie pas pour autant que les problèmes sont réglés bien entendu.

La pyramide des âges russes ne laisse planer aucun doute à ce sujet. Si en 2010, les 20-25 ans étaient 11.840.532, les 25-30 ans 11.615.850 et les 30-35 ans 10.540.290, à titre comparatif, en 2020, les 20-25 ans seront 6.242.375, les 25-30 ans 7.736.651 et les 30-35 ans 11.446.098. C'est le résultat de l'importante contraction démographie subie après la chute de l'URSS et de l'effondrement économique et social qui s'en suivit.

Ces trois classes d’âges représentaient en 2010 31.093.033 habitants contre 25.425.024 en 2020.

Le volume de naissance que ces trois classes d’âges seront en état de produire sera donc inévitablement plus faible.

À l’horizon 2015, le nombre de naissances devrait recommencer à grandement diminuer jusqu’à l’horizon 2030-2035, soit le moment où les nombreuses naissances des années post-2005 arriveront à leur 25 ans et donc en gros en âge de se reproduire. Cette baisse plausible des naissances pour la période 2015-2030 devrait cependant s’accompagner d’une baisse forte de la mortalité comme c’est le cas depuis 2010, de façon soutenue. La population ne devrait ainsi pas trop diminuer, grâce à l’immigration, mais aussi à l’espérance de vie qui augmente considérablement (64 ans en 2003, 67 ans en 2007 et 70 ans en 2012), entrainant dans les années qui viennent un vieillissement de la population.

Source : Voix de la Russie

Voir aussi

Russie — la démographie expliquerait-elle le retour au conservatisme ?

La Russie entend limiter l'avortement pour éviter une contraction démographique

La crise démographique russe est en train de passer de mode

Russie — Poutine veut trois enfants par femme

Russie — Relance de la démographie

Québec — Nouvelle campagne pour l'immigration... aucune pour la natalité...

Québec — Taux de natalité et indice de fécondité en légère baisse pour la troisième année

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1 commentaire:

Jean Plane a dit…

Taux unique d'imposition dans la vilaine Russie communiste de Poutine : 15% quels que soient les revenus.

Ça met de l'argent dans les poches des familles, ça !