jeudi 23 février 2012

Dérapage en ECR : enfant prône élimination des trisomiques, devant le frère d'un tel enfant, silence complice de l'enseignant

Monsieur Valère Audy, le problème dans ce débat n'est pas que les opposants veulent couper leurs enfants des autres religions ou cultures.

Les parents s'opposent entre autres au fait que certains contenus sont enseignés en bas âge. Ils s'opposent aussi à la nouvelle posture neutre obligatoire de l'enseignant d'ÉCR. Par exemple, il y a ce jeune garçon de 13 ans de Saint-Laurent sur l'île de Montréal qui, en première secondaire, a entendu un élève de sa classe d'ÉCR déclarer que les trisomiques sont des êtres qui souffrent et que c'est une bonne chose que l'on s'en débarrasse avant la naissance. Il a fait face au mutisme de son professeur qui n'a rien rectifié en prétextant que tous ont droit à leur point de vue. Ce jeune est rentré à la maison totalement ébranlé: il a un petit frère trisomique! Dans son esprit, l'école a validé l'idée qu'il aurait mieux valu que son frère ne soit jamais né. Ce cours ouvre inévitablement la porte au dérapage et la CLÉ a compilé quantité d'histoires semblables.

La décision rendue par la Cour Suprême ne doit pas faire croire que ce cours est constitutionnel et ne brime pas les libertés civiles. Le jugement démontre seulement que dans une seule et unique cause, les preuves au dossier fournies en 2009 sont insuffisantes pour la cour. D'ailleurs, même si les Juges Lebel et Fish ont rejoint les 7 autres juges, ils manifestent des «inquiétudes» par rapport au cours comme tel. Au paragraphe 44 du jugement, le juge Lebel dit: «[...] Cependant, je n'entends pas pour autant confirmer définitivement la validité constitutionnelle du programme ÉCR, ni, surtout, de son application particulière dans la vie quotidienne du système d'éducation.» Il ne faudrait surtout pas que nos politiciens croient que cette cause rend son imposition par l'État légitime. Malheureusement, c'est exactement ce que vous faites M. Audy tout comme la ministre de l'Éducation. Le juge Lebel ouvre même la porte toute grande dans sa conclusion à une plainte renouvelée avec des cas concrets des effets de ce programme sur nos enfants. Il y est écrit: «Ce sont des questions et des inquiétudes possibles. Le dossier soumis à notre Cour ne permet pas d'y répondre. Toutefois, il se peut que la situation juridique évolue au cours de la vie du programme ÉCR.»

Il faut donc espérer que l'évidence sera reconnue par l'État le plus rapidement possible. Le jugement se doit donc d'être interprété comme un match nul. Instruire, qualifier, socialiser. Oui, mais pas de cette manière. De plus, l'éÉtat n'a pas fait la preuve que cette manière de faire pour garder la religion à l'école était ce que les parents désiraient comme premiers éducateurs des enfants, comme le stipule le Code civil. C'est pour cela que 76 % des Québécois sont d'ailleurs en faveur du libre choix (sondage Léger Marketing 2009) dans ce domaine. Nos politiciens sont-ils réellement à l'écoute de leurs citoyens? Quelle belle occasion de le démontrer!

Patrice Gagnon, enseignant

Granby

Écoutez aussi le témoignage de la mère du trisomique.





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