dimanche 26 septembre 2021

Allemagne — les socialistes en tête grâce à l'électorat de plus de 60 ans

Les socialistes allemands ont remporté de justesse dimanche les élections législatives marquant la fin de l’ère Merkel, mais le pays se prépare à une longue période d’incertitude sur la succession de la chancelière.

Tant le centre gauche que le centre droit de Mme Merkel, devancé de peu selon les estimations des chaînes de télévision, revendiquent en effet de former le prochain gouvernement.

Les sociaux-démocrates du SPD et leur chef de file Olaf Scholz devancent d’une faible marge, avec entre 25,9 % et 26 % des voix, soit un léger avantage sur les conservateurs CDU/CSU de la chancelière et leur candidat Armin Laschet, qui obtiennent entre 24,1 % et 24,5 %, sur la base de projections des sondeurs.

Aucune coalition n’a la préférence des électeurs

Selon un sondage des plus récents, aucune coalition parmi les principaux partis n’a l’assentiment des Allemands. Ainsi, 46 % des Allemands s’opposent à une coalition CDU/CSU (centre droit) avec le SPD (socialiste) alors que 49 % s’opposent à une coalition formée du centre droit (« Union »), des Verts et du FDP libéral.


Les jeunes ne pèsent guère dans l’électorat

On pourrait penser que les gains du SPD sont dus aux jeunes désireux de changement. Ce n’est pas le cas. Le SPD a en fait perdu du soutien chez les 18-34 ans, mais cet appui a considérablement augmenté chez les 60 ans et plus (+ 9 points pour une moyenne de 33 % par rapport à 2017).

 

Le SPD (socialiste) a perdu 5 points d’appui chez les 18-24 ans depuis 2017 et gagné 9 points chez les plus de 60 ans.  
 

Les deux partis traditionnels (Union + SPD) qui remportent le plus de voix lors de ces élections sont des partis soutenus par les personnes âgées en Allemagne. Même le parti nationaliste de droite AfD, fort dans l’ancienne Allemagne de l’Est, est un parti qui fait mieux chez les jeunes que chez les plus de 60 ans.

Mais, comme nous le rappelons ici souvent, arithmétiquement, les jeunes ne comptent plus vraiment en Allemagne. Ils sont très peu nombreux.

Les 18-20 ans représentent 3,4 % des électeurs, les 21-29 ans 11 % alors que les plus de 60 ans représentent 38,2 % des électeurs

C’est le reflet de la pyramide des âges de l’Allemagne.

Le mot islam absent des débats télévisés, l’immigration à peine mentionnée

Cela peut paraître incroyable, mais le mot « islam » n’a pas été prononcé une seule fois dans les grands débats télévisés de la campagne législative allemande. Le terme « immigration » n’a été utilisé que rarement, dans la plupart des cas par des représentants du parti d’extrême droite AfD. Bref, ces thèmes obnubilant la précampagne présidentielle française sont quasi-absents outre-Rhin. Loin, bien loin derrière l’obsession du changement climatique, où l’Allemagne relance ses centrales à charbon, l’aggravation des inégalités sociales, la modernisation des infrastructures ou la conversion au numérique. L’exemple de ces centres de santé contraints d’échanger leurs données par… fax durant la crise du Covid-19 a été abondamment ressassé.

Il faut se rappeler cependant que les Verts allemands prônent depuis plus d'un an la "tolérance zéro" face au terrorisme islamiste... Le président du parti, Robert Habeck, avait présenté l'an passé un plan en onze points proclamant «la tolérance zéro» à l’égard du terrorisme islamiste. Les menaces islamistes doivent être constamment surveillées, lit-on dans le document, notamment via un renforcement des forces sécuritaires. Les mandats d’arrêt contre les individus dangereux doivent être exécutés avec plus de célérité, les associations salafistes interdites, et les flux de financement étroitement traqués.


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