Le gouvernement a donné l’impression d’agir en nommant une directrice nationale de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), Catherine Lemay, un bien discret chien de garde.
Pas un mot sur l’imputabilité que la DPJ devrait assumer dans ses décisions dans la nouvelle loi sur la Protection de la jeunesse pilotée par le ministre Lionel Carmant, dans laquelle on assume toujours que toutes les décisions prises le sont de bonne foi, même si ce n’est pas le cas. Comme l’exposait lundi le collègue du Nouvelliste Sébastien Houle, il arrive que des intervenantes modifient des rapports et noircissent à dessein le portrait de certains parents.
Ça arrive trop souvent.
Pas un mot sur l’imputabilité que la DPJ devrait assumer dans ses décisions dans la nouvelle loi sur la Protection de la jeunesse pilotée par le ministre Lionel Carmant, dans laquelle on assume toujours que toutes les décisions prises le sont de bonne foi, même si ce n’est pas le cas. Comme l’exposait lundi le collègue du Nouvelliste Sébastien Houle, il arrive que des intervenantes modifient des rapports et noircissent à dessein le portrait de certains parents.
Ça arrive trop souvent.
C’est arrivé à François et Sylvie [Prénoms fictifs], deux parents qui se sont retrouvés avec leurs deux filles dans l’engrenage de la DPJ pour un désaccord sur l’enseignement à la maison. L’affaire a débouché sur un diagnostic d’autisme effectué par une clinique « très bonne cliente de la DPJ », selon la journaliste Mylène Moisan du Soleil. Diagnostic monté en épingle. Les parents se sont sentis attaqués par la DPJ, la DPJ n’a pas voulu lâcher le morceau et a placé les filles dans un centre de réadaptation.
C’était en 2015, elles avaient sept et huit ans.
Presque huit ans plus tard, François et Sylvie se battent encore pour retrouver leurs filles envoyées à 7 et 8 ans en centre de réadaptation, lieu réservé habituellement pour les cas lourds. Elles en sont sorties uniquement à l’automne dernier. Depuis, elles en sont à leur deuxième famille d’accueil, les parents ne savent pas où elles sont, ni si elles ont dû changer d’école.
À chaque visite supervisée, la plus jeune, qui est maintenant âgée de 14 ans, supplie de revenir à la maison.
C’était en 2015, elles avaient sept et huit ans.
Presque huit ans plus tard, François et Sylvie se battent encore pour retrouver leurs filles envoyées à 7 et 8 ans en centre de réadaptation, lieu réservé habituellement pour les cas lourds. Elles en sont sorties uniquement à l’automne dernier. Depuis, elles en sont à leur deuxième famille d’accueil, les parents ne savent pas où elles sont, ni si elles ont dû changer d’école.
À chaque visite supervisée, la plus jeune, qui est maintenant âgée de 14 ans, supplie de revenir à la maison.
Une des filles a été victime d’agressions sexuelles dans une des familles d’accueil par un jeune connu pour ce genre de méfaits… On a ensuite déplacé ce jeune. L’intervenante n’a pas été sanctionnée pour manque de surveillance, déclare Mylène Moisan. Au contraire, dans les notes consultées par la journaliste, on notait que l’intervenante avait, somme toute, bien surveillé la situation.
François et Sylvie ont rué dans tous les brancards, mais rien n’y a fait, ils ont plutôt eu droit à des représailles, à une diminution de leurs heures de visite. Même si les jugements rendus depuis le début maintiennent qu’ils sont des parents aimants et que leurs enfants sont en sécurité avec eux, la DPJ s’entête.
Et, aujourd’hui, François a décidé de dénoncer l’absence de recours contre les intervenantes qui s’acharnent, qui ne sont jamais imputables.
Il est parti à pied de l’Assomption dans Lanaudière il y a une semaine, par un matin sibérien, après avoir fait approuver son itinéraire par les autorités. Il marche entre 6 et 26 kilomètres par jour avec un dossard orange pour être bien visible, s’arrêtant dans des cafés et des restaurants pour rallier des personnes à sa cause.
Pour donner écho à son cri du cœur.
Après 226 kilomètres de marche, il prévoit arriver le dimanche 19 février, devant le parlement, où un rassemblement serait en préparation.
Il veut s’attaquer à l’article 35 de la Loi sur la protection de la jeunesse, celui où on dit tenir pour acquis que tout le monde est de bonne foi, à moins de prouver le contraire. L’article en question : « Le directeur et toute personne qui agit en vertu des articles 32 ou 33 [ceux qui procèdent à l’évaluation et à l’orientation des dossiers] ne peuvent être poursuivis en justice pour des actes accomplis de bonne foi dans l’exercice de leurs fonctions. »
Ce qui peut sembler être du bon sens prend parfois des allures d’immunité.
D’impunité.
Cet après-midi, François s’arrêtera « à Trois-Rivières devant le bureau de circonscription de Jean Boulet », en espérant qu’il sorte lui parler. « Je marche chaque jour pour mes filles, mais aussi pour tous les enfants, parents, grands-parents, familles au Québec qui sont prises avec la DPJ, mais qui ne devraient pas. Cette marche a pour but que la DPJ soit imputable de ses actes. »
Elle devrait l’être depuis longtemps.
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