Les journalistes et les directeurs de théâtre devraient également faire face aux tribunaux si leur travail attise délibérément les préjugés, a déclaré Humza Yousaf.
Le projet de Loi sur les crimes haineux et l’ordre public (Écosse) a été condamné par des critiques, notamment l’Église catholique écossaise, des représentants de la police, des universitaires et des artistes. Il introduira un délit d’incitation à la haine à l’encontre de personnes présentant des caractéristiques protégées, notamment un handicap, une orientation sexuelle et un certain âge.
Le projet de loi est vaguement basé sur la Loi britannique de 1986 sur l’ordre public, qui interdit les mots et comportements menaçants, abusifs ou insultants, mais comprend une clause qui exclut toute poursuite si ces paroles sont prononcées à l’intérieur d’une demeure.
Le ministre entend ainsi créer les conditions d’une délation généralisée des conversations privées qui pourraient heurter la sensibilité des groupes jugés minoritaires par le régime diversitaire. Toute critique du correctivisme diversitaire peut potentiellement entrer dans la catégorie de discours haineux de nos jours. Si, dans vos conversations privées, vous ne respectez pas strictement l’orthodoxie du régime, on pourra vous dénoncer et vous traîner devant les tribunaux.
Ce projet de loi introduit un délit d’incitation à la haine contre les personnes « présentant des caractéristiques protégées », notamment l’orientation sexuelle, la race et le handicap. Le secrétaire à la justice du SNP, Humza Yousaf, estime qu’il n’y a aucune différence entre insulter quelqu’un à table, et dans la rue ou sur le lieu de travail. « Sommes-nous prêts à protéger quelqu’un dont le comportement est menaçant ou abusif et qui attise intentionnellement la haine contre, par exemple, les musulmans ? », demande Humza Yousaf, avant de poursuivre : « Cela devient-il acceptable simplement parce que ça se passe à la maison ? »
Dans un premier temps, la plupart des gens ignoreront à juste titre la loi, mais quelque part dans une banlieue verdoyante, un cousin étrange « éveillé » par une faculté de sociologie ou d’études racisées s’offusquera de la remarque de sa grande tante qui rappelle que la Bible s’oppose à l’homosexualité, la sodomie et que la famille traditionnelle avec plusieurs enfants est la base de toute société fonctionnelle qui assure sa reproduction. C’est alors que l’enfer politiquement correct se déchaînera, que la vieille tante devrait être dénoncée, mise au pilori, traînée d’interrogatoires de police en sessions de rééducation diversitaire ; tout cela pour la plus grande gloire de la Diversité et afin d’éradiquer l’hérésie.
L’intention d’ouvrir les foyers à la surveillance de la police du langage remet en question le caractère sacré de la vie familiale. Il menace également de perturber les relations familiales. Il n’est pas nécessaire d’être professeur en sociologie pour comprendre que si les membres d’une famille hésitent à se parler librement, les échanges spontanés, si importants pour entretenir le lien familial, seront compromis. Tous ces échanges détendus, ces confidences familiales et ces plaisanteries pourront désormais constituer des preuves que la police pourra retenir pour légitimer une poursuite judiciaire.
Il n’est pas non plus nécessaire d’être un grand historien pour savoir où tout cela s’arrête. Il n’est pas exagéré de noter que la motivation de ce projet de loi fait écho aux sentiments qui ont inspiré les régimes totalitaires tels que l’Union soviétique et l’Allemagne nazie à encourager les enfants à dénoncer leurs parents aux autorités.
Le « projet de loi écossais contre les crimes de haine et pour l’ordre public » n’est pas la première tentative du gouvernement SNP de s’immiscer dans la vie familiale. Récemment, il a adopté un projet de loi qui criminalise les parents qui giflent leurs enfants. Depuis, une légère tape sur la main de l’enfant, vue ou signalée à la mauvaise personne, peut désormais conduire à l’arrestation d’un parent. Pire encore, le SNP encourage activement le public à espionner et dénoncer à la police les parents qui gifleraient leurs enfants. Le gouvernement a également distribué des prospectus aux enfants, les exhortant à dénoncer leurs parents s’ils osaient les gifler.
Ce projet d’usurpation de l’autorité parentale a été démontré de manière flagrante en 2018, lorsque les enseignants écossais ont été informés par le gouvernement SNP qu’ils devaient permettre aux enfants de changer de sexe sans en informer leurs parents. Les directives approuvées par le gouvernement stipulaient que dès trois ans, les enfants « devaient être soutenus dans l’exploration et l’expression de leur identité ».
Ces directives présumaient explicitement que l’enseignant et non le parent devait avoir l’autorité nécessaire pour accompagner l’enfant dans son changement de sexe. Le document, intitulé Supporting Transgender Young People : Guidance For Schools In Scotland (« Soutenir les jeunes transsexuels : directives pour les écoles écossaises »), avertissait que les enseignants ne devaient pas informer les parents si l’enfant adoptait un autre genre à l’école, sauf si l’enfant en donnait la permission.
Heureusement, dans une rare victoire du bon sens — sous les protestations et la pression de l’opinion publique — le gouvernement écossais fut contraint d’abroger ces directives.
Mais malheureusement, il semble que le bon sens ne l’emportera pas sur la détermination du SNP à entraver la vie privée des familles en s’octroyant le pouvoir de criminaliser leurs conversations à table. Les restrictions sur le discours public des citoyens étaient déjà graves. Mais lorsque Big Brother a le droit de s’introduire dans votre foyer et de vous punir pour les mots que vous y prononcez, il est évident que notre société est en grand danger.
Sources : Times, The Herald et RT.
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