jeudi 2 mars 2017

Russie : réduction rapide du nombre d'avortements

En 1920, l’Union soviétique « est le premier pays à autoriser l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) », interdite du temps des tsars. Mais en 1936, elle est bannie par le régime stalinien et de nouveau autorisée en 1955. A cette époque, les préservatifs et la pilule « trouvent réellement leur place » et les « programmes de sensibilisation se multiplient ».

En 1993, le nombre d’avortements en Russie est l’un des plus élevé du monde : 235 avortements pour 100 naissances vivantes. Divisé par 5 entre 1993 et 2015, les statistiques officielles l’établissent désormais à 44 avortements pour 100 naissances vivantes, et les autorités estiment que c’est encore « un problème croissant ». Ce taux est, en effet, encore très comparé aux autres pays occidentaux. Ainsi, en 2014, on a enregistré environ 29 interruptions volontaires de grossesse pour 100 naissances au Québec. Ce rapport québécois était de 40 en 2002 ; il évolue à la baisse depuis. On dénombre 27 interruptions pour 100 naissances en France en 2013; le rapport est stable à ce niveau depuis plusieurs années.


En 2016, si le projet de loi russe visant à retirer les IVG de la liste des soins remboursés par la sécurité sociale a été abandonné, une nouvelle loi contraint les hôpitaux à l’obtention d’un nouveau certificat pour effectuer des avortements. Par ailleurs, une pétition demandant l’interdiction de l’avortement a recueilli plus de 400 000 signatures.

Avec l’accord du ministère russe de la santé, des consultants financés par la Fondation St Basile-le-grand exercent dans les hôpitaux pour permettre aux femmes de réfléchir à leurs projets d’avortements. En trois ans, « le nombre de consultants et de "centres de prévention" a triplé. Et plus de 39.500 femmes désirant avorter ont changé d'avis après un passage dans ces consultations ». Si le démographe Anatoli Vitchnevski attribue plutôt les évolutions à « une baisse globale de la natalité russe », la ministre de la Santé, Veronika Skvortsova, se félicite de la chute de 13% des avortements en 2016.

Sources: AFP (1/III/2017) et Institut de la statistique du Québec

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