jeudi 5 mars 2015

Ontario — Ex-sous-ministre de l’Éducation plaide coupable à accusations de pornographie juvénile


Un ancien sous-ministre de l’Éducation en Ontario a plaidé coupable mardi à trois des sept accusations de pornographie juvénile déposées contre lui.

Benjamin Levin, 63 ans, ancien professeur à l’Université de Toronto et membre de l’équipe de transition de la Première ministre Kathleen Wynne, a reconnu sa culpabilité à une accusation d’avoir conseillé un adulte à agresser sexuellement un enfant, à un chef de possession de pornographie juvénile et à un chef pour avoir écrit de la littérature pornographique juvénile.

Les accusations avaient été déposées en juillet 2013 à la suite d’une enquête policière en Nouvelle-Zélande et en Ontario.

Détails sordides

Ben Levin arrive au tribunal
en compagnie de son avocat, Clayton Ruby.
Me Ruby veut interdire les diplômés en droit
de Trinity Western de pratiquer le droit.
Benjamin Levin aimait à fréquenter un salon de discussion en ligne consacré à l’inceste pour conseiller les mères célibataires sur la façon d’agresser sexuellement leurs filles pour son plaisir à lui et celles de ces mères. Site où son profil indiquait en regard de sa sexualité : « aucun tabou ».

Le 12 août 2012, l’agent détective Janelle Blackadar de la police de Toronto est allée sur le site en se faisant passer pour une mère célibataire sexuellement soumise et intéressée à sexualiser ses enfants. Levin l’a encouragée à entreprendre des attouchements sur ses deux filles et lui a dit qu’il avait fait la même chose avec ses trois filles à lui alors qu’elles n’avaient encore que 12 ans. L’avocat de M. Levin a plaidé qu’il ne s’agissait là que de paroles en l’air et qu’il n’y avait aucune preuve que Levin avait sexuellement agressé ses filles et qu’il n’est donc pas accusé à ce titre.

En décembre 2012, Levin était également en ligne, mais cette fois avec Angela Johnson, une enquêtrice de London (Ontario) qui se faisait passer pour une mère célibataire de trois enfants. Levin lui a également dit qu’il avait eu des relations sexuelles avec ses propres filles. « Cela me manque beaucoup », a-t-il écrit en ligne, « mais nous avons vécu là de nombreuses années merveilleuses ».

« M. Levin a également déclaré qu’il espérait que ses filles “partageraient” leurs propres enfants (ses petits-enfants) avec lui et sa femme », a déclaré le procureur de la Couronne Allison Dellandrea en lisant une déclaration commune.

L’éducateur de renom avait déclaré à la « mère » de London qu’il aimerait les « b.... r » toutes les trois (ses trois enfants) devant toi et avec ton aide... vont-ils se soumettre ou aurais-je besoin de les attacher ? » Quand on lui a répondu qu’il devrait s’y prendre doucement, Levin promit : « pas de correction ni de douleur en échange de ton aide et de tes encouragements. »

Ah, « Les Ontariens et le sexe » comme dirait la grande chroniqueuse du Journal de Montréal, Sophie Durocher. Plus de détails très crus dans The Star (en anglais).

Question sur son implication dans l’établissement des programmes scolaires

Comme on le sait, de nombreux parents s’opposent au nouveau programme d’éducation sexuelle en Ontario qui introduit des notions considérées comme prématurées pour ceux-ci. Il promeut une certaine promiscuité et la théorie du genre (la fluidité des identités sexuelles, simples constructions sociales). La question que de nombreuses personnes se posent en Ontario est de savoir si Benjamin Levin a participé à l’élaboration de ce programme.

Premier essai d’imposer un nouveau programme d’éducation sexuelle

En 2010, le gouvernement libéral de Dalton McGuinty présenta un nouveau programme d’éducation sexuelle très proche du programme de 2015. Devant le tollé soulevé par des parents et des groupes religieux, le gouvernement avait fait marche arrière. Un an avant les élections de 2011, les libéraux tentaient alors d’obtenir un troisième mandat consécutif. Après 7 ans au pouvoir, avec l’imposition, non sans heurts, de la taxe de vente harmonisée, les troupes de Dalton McGuinty avaient alors renoncé à mener cette bataille. Les libéraux seront réélus.

Benjamin Levin a occupé le poste de sous-ministre de l’Éducation de l’Ontario de 2004 à 2007 et de nouveau de 2008 à 2009. À cette époque, dans une lettre d’information publiée en 2009, M. Levin ne cachait pas que, en tant que sous-ministre, il était « responsable de [...] tout ce qu’ils font » et de la « mise en œuvre » du « nouveau » programme.

Le 6 mars 2009, Levin a écrit et signé une note de service où il disait prendre en charge le programme scolaire de l’Ontario. Il y déclarait, « Je vous écris pour faire le point sur l’avancement de notre secteur... je prends le poste de sous-ministre adjoint précédemment détenu par George Zegarac [...]  La division dirigée auparavant par George Zegarac sera rebaptisée “apprentissage et programme scolaire”. Cette division aura pour responsabilité l’établissement du programme scolaire ainsi que de l’éducation spéciale, y compris des écoles provinciales. »

Le 6 avril 2009, Levin écrivit une note où il nota : « Aujourd’hui, le ministère a publié son nouveau document “Stratégie ontarienne d’équité et d’éducation inclusive”. [...] Cette stratégie provinciale est une priorité pour notre ministre de l’Éducation Kathleen Wynne et moi. »

Le 24 juin 2009, Levin écrivit que le « document “Comment tirer parti de la diversité : Stratégie ontarienne d’équité et d’éducation inclusive” présente une vision d’un système d’éducation équitable et inclusive ». Benjamin Levin démissionne à la fin 2009. Dans un entretien avec l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario (OISE, l’ancienne école normale de l’Ontario) reproduit dans l’édition de l’hiver 2009 de son bulletin, Levin déclara : « J’étais le sous-ministre de l’éducation. À ce titre, j’étais le fonctionnaire en chef. J’étais responsable du fonctionnement du ministère de l’éducation et de tout ce qu’ils font. J’ai été amené à mettre en œuvre la nouvelle politique de l’éducation ».

Ces documents établissent bien la participation de Benjamin Levin dans l’établissement du programme scolaire de 2010. Il en était responsable.

Deuxième essai d’imposer un nouveau programme d’éducation sexuelle

Après la démission de Dalton McGuinty, Kathleen Wynne a été élue chef du parti libéral et Première ministre de l’Ontario en février 2013. Elle est la première Première ministre ouvertement lesbienne de l’Ontario. Ancienne ministre de l’Éducation de 2006 à 2010, elle a décidé en 2014 d’imposer un nouveau programme d’éducation sexuelle à toutes les écoles de la province. Le programme qui devrait être imposé 2015 est en substance le même que celui de 2010.

Implication de Lévin dans le programme scolaire de 2015

Lorsque Levin a été arrêté en 2013, la ministre de l’Éducation, Liz Sandals, a publié un communiqué où elle affirmait « que la collaboration récente du Dr Levin avec le ministère se bornait à des projets de recherche sous contrat et à des invitations à titre de conférencier en sa qualité de professeur à l’OISE » (école normale ontarienne/institut de formation d’enseignants). Les courriels dévoilés hier tendent à démontrer que cette présentation des faits est fausse. Benjamin Levin a non seulement été invité à des retraites de haut niveau avec de hauts fonctionnaires, mais on lui a demandé son avis sur les documents confidentiels liés à politique éducative de l’Ontario, avant même que le ministre de l’Éducation ne les eût approuvés. Levin entretenait également une amitié personnelle avec George Zegarac, l’actuel sous-ministre de l’Éducation, il l’a rencontré pour boire des pots ensemble et l’a invité à un match de baseball des Blue Jays.

De gauche à droite, Benjamin Levin, Justin Trudeau et Kathleen Wynne au défilé de la « fierté » homosexuelle à Toronto le 30 juin 2013

Faits saillants sélectionnés parmi les 47 pages de courriels :

— le 31 mai 2012, Ben Levin offre ses services de « mentorat » à George Zegarac (l’actuel sous-ministre de l’Éducation).

— le 4 juillet 4 2012, Zegarac invite Levin à assister à une retraite avec « l’équipe de direction » du ministère le 8 août 2012. Tous les sous-ministres adjoints du Ministère y seront. Ben Levin ne peut s’y rendre le 8. Le ministère déplace la réunion d’une semaine pour que Levin puisse s’y rendre.

— les 5, 17, 18 octobre 2012, Zegarac envoie à Levin une présentation PowerPoint confidentielle sur le plan quinquennal du ministère, avant qu’elle ne soit approuvée par le ministre.

— le 18 octobre 2012, la réponse de Levin à cette présentation est complètement caviardée (tous les détails de cette réponse ont été noircis par le gouvernement dans la version rendue publique).

— le 31 octobre 2012, commentaires de Levin à Zegarac, parmi ceux-ci « la sécurité/le bien-être ne sont pas des aspects ou des choses que nous aimerions apprendre ou développer, n’est-ce pas ? »

— 18 novembre 2012, courriel de Zegarac à Levin au sujet du programme. Zegarac écrit : « La discussion portera en grande partie sur votre document. Le bureau du conseil des ministres a largement réécrit la présentation pour adopter le format de la Santé et d’autres. Conversation sera des plus importantes. »

— le 4 mars 2013, Zegarac invite Levin à un tête-à-tête.

— le 20 mars 2013, Zegarac invite Levin à se rencontrer au bar « The Foxes Den » (« Au repaire des renards »/« À la tanière des renards »).

— 25 avril 2013, Levin organise un atelier d’une journée avec 400 directeurs et surintendants, et rédige un rapport à ce sujet à Zegarac, il en envoie une copie à Howie Bender, chef de cabinet du ministre Liz Sandals.

— 18 juin 2013, Levin invite Zegarac à une rencontre des Blue Jays, Zegarac accepte.

Visiblement, Benjamin Levin avait bien ses entrées au Ministère de l’Éducation ontarien et en était un personnage influent quant à la politique éducative en Ontario.

Biographie de Benjamin Levin

Levin est titulaire d’un B. A. (avec distinction) de l’Université du Manitoba, d’une maîtrise en éducation de l’Université Harvard et d’un doctorat de l’OISE, ainsi que d’un doctorat honorifique de l’Université d’Ottawa.

Au Manitoba, Benjamin Levin a d’abord été sous-ministre de l’Enseignement supérieur et de sous-ministre de l’Éducation, de la Formation et de la Jeunesse de 1999 à 2002. Il a ensuite occupé le poste de sous-ministre de l’Éducation de l’Ontario de 2004 à 2007 et de nouveau de 2008 à 2009. À cette époque, le ministère de l’Éducation de l’Ontario a élaboré un nouveau programme d’éducation sexuelle.



Source : Journal de Montréal, Toronto Sun, The Rebel, les courriels de Benjamin Levin




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