Le Québec compte 64 000 hommes de plus que de femmes chez les jeunes adultes, un écart qui s’est fortement creusé dans les dernières années en raison de l’afflux d’immigrants temporaires.
L’an dernier, on dénombrait 109 hommes de 25 à 29 ans pour 100 femmes du même âge, révèlent des chiffres de l’Institut de la statistique du Québec obtenus par notre Bureau d’enquête. Il y a 40 ans, ce ratio était plutôt de 101 hommes pour 100 femmes et il y a à peine 10 ans, de 104 hommes pour 100 femmes.
Benoît Laplante, professeur en démographie à l’Institut national de la recherche scientifique, qualifie cette hausse subite d’«exceptionnelle».
Contrairement à d’autres pays, «le taux de masculinité actuel au Québec n’a rien à voir avec la guerre et très peu avec l’avortement sélectif», souligne-t-il.
Ce grand écart est dû surtout au profil et au nombre des résidents non permanents, soit les étudiants internationaux, les travailleurs étrangers temporaires (par exemple agricoles) et les demandeurs d’asile.
Ils étaient 600 000 au Québec au dernier décompte. Et ce sont, en majorité, des hommes.
Selon les experts, la nature des emplois temporaires, les exigences physiques de la migration, les rôles sociaux, la mobilité et le niveau d’éducation plus élevé chez plusieurs hommes peuvent expliquer ce déséquilibre.
Effet négatif sur la natalité possible
Il pourrait cependant avoir un effet négatif sur la natalité, puisqu’elle est calculée en fonction du nombre de naissances (stable) et de la population (en augmentation).
Au Québec, le cabinet de la ministre Christine Fréchette considère le taux de masculinité chez les jeunes adultes comme «préoccupant».
«Il est important pour notre gouvernement de préserver un bon équilibre hommes-femmes», ajoute-t-on par courriel, en faisant remarquer que plusieurs recrues internationales pourvoient des postes à prépondérance masculine.
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