mercredi 5 février 2025

L’inconfort face à l'homosexualité en hausse chez les jeunes du Québec (m à j critique du rapport)

Extraits de la critique du rapport «Montée de l’intolérance dans les écoles» de GRIS-Montréal par François Chapleau, professeur émérite au Département de biologie de l’Université d’Ottawa.

Si l’on fait abstraction des problèmes méthodologiques, les résultats de l’étude font état d’une hausse généralisée du « mal à l’aise » pour toutes les questions, mais de façon plus marquée pour les cas suivants: 

  • Le malaise avec les personnes et couples homosexuels est systématiquement plus élevé chez les garçons.
  • Connaître une personne non hétérosexuelle diminue le malaise envers les personnes et les couples homosexuels.
  • Le fait d’avoir une religion et de la pratiquer augmente le niveau de malaise envers les personnes et couples homosexuels.

Le terme « genre » est utilisé 30 fois dans le rapport de 2025, alors que le mot « sexe » y est absent. Il est important de noter que le mot « genre » est absent du questionnaire. Les élèves ne savaient donc pas que le terme « homme » ou de « femme » représentait pour le GRIS une identité de genre et non pas une appartenance sexuelle. 

Le communiqué de presse indiquait « une augmentation des discours haineux et des violences dans les écoles ». Or, dans la discussion, on reconnait que le niveau de malaise n’est pas un indicateur de transphobie et d’homophobie. Mais, on ajoute que : « un sentiment de malaise ou d’inconfort élevé est vu comme une menace à la sécurité perçue, ce qui peut contribuer à créer des conditions propices à la violence ». Et l’on ajoute à ce dernier commentaire quelques citations « anonymes » particulièrement crues.

Il n’en fallait pas plus pour que plusieurs médias fassent état à la suite de la conférence de presse que l’étude indique une hausse de la transphobie, de l’homophobie, de l’intolérance et de la haine, alors qu’elle n’indique qu’une hausse de l’inconfort par rapport aux orientations sexuelles des personnes et de couples.

Parmi les « hypothèses » suggérées pour expliquer le déclin du sentiment d’aise par rapport à l’homosexualité dans les écoles, on indique :

1.« la conversation sociale polarisée (controverses) et polarisante autour des sujets LGBTQ+ — et particulièrement de l’identité de genre — depuis quelques années. » On ajoute que « si cette conversation sociale porte plus directement sur les personnes trans et non binaires, elle semble générer des impacts négatifs qui vont aussi toucher sur les acquis liés à l’orientation sexuelle. »

2. « La crise actuelle du journalisme met en péril la circulation d’informations vérifiables et dans l’intérêt du public et accentue les processus de désinformation » et on ajoute à ceci l’impact négatif des réseaux sociaux.

3. Finalement, le déclin précipité des attitudes face à la diversité sexuelle des jeunes hommes serait lié avec une montée des discours masculinistes et conservateurs qui, chez ces derniers, prônent un retour aux valeurs traditionnelles.

Remarques :

1. Noter que, dans la discussion, les termes LGBTQ+ et transphobie reviennent dans la phraséologie alors que l’étude n’a rien à voir avec les transgenres/queers et ne s’intéresse qu’à l’orientation sexuelle.

2. Il n’y a aucune donnée dans cette étude et il n’y a aucune question dans les questionnaires qui permettent de pointer le doigt vers une des causes externes suggérées. En fait, la discussion du rapport ne s’appuie en rien sur les résultats de l’étude ni sur des connaissances liées à la réalité des élèves dans les écoles. Décevant !

3. En fait, la discussion évite de parler des données. Par exemple, on ne discute même pas du fait que les religions semblent un facteur explicatif de la hausse du malaise et que celles-ci réprouvent généralement l’homosexualité.  

4. Si les enjeux liés à l’identité de genre créent des impacts négatifs qui touchent « les acquis liés à l’orientation sexuelle », il faudrait qu’un organisme indépendant examine l’impact d’organismes comme GRIS-Montréal qui font la promotion de la pseudoscience du genre dans les écoles ; une idéologie qui ne reconnait pas la binarité du sexe et qui fait fi du fait que les homosexuels revendiquent une sexualité fondée sur la réalité du sexe et non pas sur le ressenti du genre.

5. En comparant les deux derniers rapports sur l’orientation sexuelle, celui de 2017[xiii] et celui qui fait l’objet de cette critique, il est malheureux de constater que le GRIS, en moins de 7 ans, a trahi sa mission première qui lui donnait toute sa crédibilité. Elle se préoccupait alors de démystifier l’homosexualité et de la bisexualité et de favoriser l’acceptation des personnes homosexuelles et bisexuelles à l’école et en société. En quelques années, l’organisme est devenu le porte-étendard grassement subventionné par le gouvernement (et d’autres organismes) d’une idéologie qui fait la promotion de la pseudoscience du genre. Actuellement, le GRIS endoctrine au lieu d’éduquer dans nos écoles. C’est inacceptable. Ce rapport s’aligne davantage avec l’hypothèse que le « nouveau » GRIS fait plus partie du problème que de la solution.




Billet du 18 janvier
Un guide pédagogique du GRIS réalisé
grâce à une subvention du
Ministère de la Justice du Québec


Une étude de l’organisme militant pro-LGBTQ2SAI+ GRIS-Montréal indique, parmi les jeunes, une hausse face à l’homosexualité et aux formes d’orientation sexuelle non traditionnelles.

Dévoilée jeudi, l’étude a été réalisée à partir de 35 000 questionnaires remplis par des élèves du secondaire dans plusieurs régions du Québec.

Selon l’organisme militant, le constat est « sans équivoque » : pour la première fois depuis qu’il a commencé à recueillir ces données il y a 30 ans, l’organisme observe « un recul » des attitudes chez les jeunes face « à la diversité sexuelle ».

« Pendant très longtemps, on avait l’impression que les jeunes avaient toujours une longueur d’avance sur ces enjeux. Là, il y a une régression, et une régression en très peu de temps », réagit le titulaire de la Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres de l’UQAM, Martin Blais.

Que veut-on dire par « inconfort » ?

Dans le cadre du sondage, les élèves ont été appelés à commenter différents scénarios afin de mesurer leur degré d’« ouverture ».

En 2017-2018, 25 % des répondants disaient éprouver un malaise face à l’orientation sexuelle d’un ami homosexuel, comparativement à près de 40 % en 2023-2024. Pour une amie lesbienne, la proportion est passée de 15 % à près de 34 %.

De plus, 24 % des élèves se disent très mal à l’aise devant un couple de pères homosexuels, contre 10 % en 2017-2018. Pour les familles de couples lesbiens, le niveau d’inconfort a triplé, passant de 7 % à 21 %.

Selon le sociologue et sexologue Martin Blais, ces chiffres confirment une réalité observée sur le terrain depuis quelques années. « Plusieurs groupes communautaires [LGBTQ2SAI+] rapportent une augmentation des discours hostiles », note-t-il.



À qui la hausse est-elle attribuable selon ces experts ?

Cette hausse n’est pas le fait d’un groupe particulier. L’augmentation du sentiment de malaise est observée chez les jeunes, peu importe leur âge, leur genre, leur niveau de religiosité ou la région qu’ils habitent, souligne l’organisme militant.

Elle est cependant plus marquée chez les jeunes scolarisés en dehors de la grande région de Montréal et chez les garçons.

De manière générale, les hommes et les jeunes hommes « ont toujours eu plus de résistance à l’égard de la diversité [sic] que les femmes », affirme M. Blais.

Qu’est-ce qui expliquerait ce recul ?

On a reproché beaucoup de choses aux personnes queers et aux personnes trans. De menacer les enfants, de vouloir faire du lobby auprès des enfants. D’accorder des droits aux personnes trans qui enlèveraient potentiellement des droits aux femmes. Ce genre de dialogue social percolerait dans le milieu scolaire. La normalité de ce ressac devant la radicalité croissante du discours et des exigences du lobby LGBTQ2SAI+, qui va bien au-delà de la simple tolérance, ne semble pas effleurer les « chercheurs » du GRIS.

Autre piste : la montée des discours masculinistes et conservateurs, alimentés en ligne par des influenceurs comme Andrew Tate.

Les experts ne semblent pas considérer que les « progressistes » urbains « ouverts sur la diversité » ont moins d'enfants et qu'ils sont remplacés par les enfants de parents plus traditionnels (« plus fermés sur la diversité ») souvent ruraux (y avoir des enfants est moins cher) ou immigrés, enfants qui épousent les valeurs traditionnelles de leurs parents.

Les plateformes de réseaux sociaux auraient peut-être aussi contribué au recul des attitudes face à la diversité en « amplifiant des voix qu’on entendait moins avant », souligne Martin Blais. Faut-il comprendre que ces voix étaient privées de tribune auparavant par les médias de grand chemin ?

Solution : davantage de propagande à l'école

Avec la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ), le GRIS-Montréal appelle le gouvernement à augmenter la sensibilisation et la formation dans les écoles.

« C’est clair qu’il y a encore des enjeux d’éducation », affirme Martin Blais. Le sociologue rappelle qu’un moyen efficace de contrer l’intolérance est d’entrer en contact avec des personnes de l’autre groupe.

« C’est un levier extrêmement puissant », souligne-t-il.

« Extrêmement préoccupé par ces données », le cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, indique qu’il prendra « le temps d’analyser l’étude réalisée par le GRIS-Montréal ».

« Ce qui est certain, c’est que des gestes d’intolérance n’ont aucunement leur place dans nos écoles. Jamais on ne doit accepter ça », plaide-t-il, rappelant qu’il a déposé un plan de lutte contre la violence et l’intimidation en milieu scolaire.

On attend toujours des plans de lutte pour un français de qualité, la culture générale, l'application de la loi 101 aux cégeps, la francisation progressive des universités anglophones, etc.

Absence d'accès à l'étude complète et aux données

Notons que le sondage du GRIS n'est pas accessible au moment d'écrire ces lignes, on ne peut voir l’ensemble des données, une description de la méthodologie, du profil des écoles sondées, des analyses faites, etc. 
 
Voir aussi
 
 
 
 
 
 
 

2 commentaires:

Martin Blais a dit…

Bonjour, les extraits que vous citez sont tirés de l'article de Léa Carrier paru dans La Presse (https://www.lapresse.ca/actualites/education/2025-01-16/etude-de-l-organisme-gris-montreal/l-inconfort-face-a-la-diversite-sexuelle-en-hausse-chez-les-jeunes.php). Les observations du GRIS, pour lesquelles aucune information méthodologique n'est en effet encore disponible, font par ailleurs écho aux tendances observées par les plus grandes maisons de sondage nationales et internationales qui s'appuient sur des méthodologies robustes (IPSOS, par exemple : https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/news/documents/2024-06/Pride-Report-2024_2.pdf).

Vous glissez des attitudes vers l'intimidation pour suggérer que la sexualité n'est pas le motif premier de l'intimidation. Vous confondez ici motifs d'intimidation et groupes ciblés par l'intimidation. Les données récentes et d'excellente qualité de l'Institut de la statistique du Québec confirment la surreprésentation des personnes de minorités sexuelles et de genre (mais pas seulement) parmi les groupes ciblés par l'intimidation : https://statistique.quebec.ca/fr/document/intimidation-cyberintimidation-quebec/publication/intimidation-cyberintimidation-groupes-personnes-particulierement-touches (le rapport complet ici : https://statistique.quebec.ca/fr/fichier/intimidation-quebec-eqrs-2022.pdf et vous trouverez la méthodologie d'enquête décrite en détail sur le site).

Trompette a dit…

« Vous glissez des attitudes vers l'intimidation pour suggérer que la sexualité n'est pas le motif premier de l'intimidation. Vous confondez ici motifs d'intimidation et groupes ciblés par l'intimidation. »

Euh. 1) Il n'y a pas de confusion c'est clairement dit que ce sont des motifs.
2) Si vous essayez de dire que les LGBTQ+ cumulent ces motifs (ils sont attaqués pour leur sexualité, leur physique, leurs mauvaises notes, etc.) et qu'ils forment ainsi le groupe principal, êtes-vous en train de dire que ceux qui disent que les LGBTQ+ à l'école sont surtout des enfants mal dans leur peau, mal intégré qui aujourd'hui (à cause de la propagande constante, y compris par le GRIS) s'accroche au récit LGBTQ+ pour se valoriser. Ou alors êtes-vous en train de dire que les LGBTQ sont gros/laids (attaqués sur leur physique) et peu malins (attaqués sur leur note)? Expliquez-vous.