L’augmentation massive du nombre de demandeurs d’asile au Québec a pratiquement fait tripler, en un an, les dépenses en aide sociale liées à leur accueil. Préoccupé, le gouvernement Legault somme le fédéral de payer la facture.
Selon un document interne du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale consulté par l’Agence QMI, 40 142 des 273 305 des adultes ayant reçu en juin dernier une aide de dernier recours de la part du gouvernement du Québec — soit environ 14,6 % — étaient des demandeurs d’asile.
Malgré un ralentissement depuis la fermeture du chemin Roxham en mars dernier, cela représente une véritable explosion par rapport aux années précédentes. À pareille date l’an dernier, 17 544 demandeurs d’asile recevaient de l’aide sociale, et seulement 7429 en juin 2021.
Or, le nombre de prestataires excluant les demandeurs d’asile est quant à lui en baisse de 1,6 %. « Une diminution de la clientèle de l’assistance sociale aurait été observée, n’eût été l’arrivée massive des demandeurs d’asile », peut-on lire dans le document du ministère.
« Ce qui se passe en ce moment, c’est que pour une personne qui sort de l’aide sociale au Québec, il y a 10 [prétendus] réfugiés qui rentrent sur le programme », illustre une source gouvernementale. « Et ça serait moins grave si le fédéral mettait moins de temps à délivrer des permis de travail. » Pression financière
Le stress occasionné par cette augmentation sur les ressources financières du programme d’aide sociale est considérable : les dépenses supplémentaires encourues par les sommes versées aux réfugiés en aide de dernier recours sont passées, pendant la même période, de 12,1 millions $ mensuellement à 30,5 millions $.
Devant cette tendance, Québec estime contribuer au-delà de ce qui lui revient et rappelle que les demandeurs d’asile sont sous la responsabilité d’Ottawa [qui a facilité leur arrivée en assouplissant l’obtention de visas pour les ressortissants de pays pauvres souvent demandeurs d’asile].
« Le Québec respecte son devoir humanitaire. Cependant, notre capacité d’accueil est atteinte et nos organismes communautaires sont débordés », a indiqué le cabinet de la ministre de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau, dans une déclaration écrite.
« Le gouvernement canadien doit rembourser l’ensemble des dépenses encourues par le gouvernement du Québec pour l’accueil des demandeurs d’asile et s’assurer d’une répartition plus équitable de ces personnes à travers le Canada », a-t-on ajouté.
Selon les plus récentes données de Statistique Canada, le Québec accueille 147 000 des 260 000 réfugiés au pays, soit 57 % du total canadien, alors même que le poids démographique du Québec dans la fédération n’est que de 22,2 %.
Prestations d’aide sociale versées à des demandeurs d’asile
Juin 2017 : 2 616 742 $
Juin 2018 : 6 723 869 $
Juin 2019 : 7 316 975 $
Juin 2020 : 9 905 664 $
Juin 2021 : 5 474 411 $
Juin 2022 : 12 064 994 $
Juin 2023 : 30 479 406 $
Proportion des demandeurs d’asile parmi les prestataires d’aide sociale
Juin 2017 : 1,2 %
Juin 2018 : 3,2 %
Juin 2019 : 4 %
Juin 2020 : 4,9 %
Juin 2021 : 3 %
Juin 2022 : 6,8 %
Juin 2023 : 14,6 % (40 142 réfugiés sur les 273 305 adultes ayant reçu en juin dernier une aide)
Source : Journal de Québec
Voir aussi
L’afflux des « réfugiés » à l’aéroport de Dorval (Montréal) engorge le contrôle aux frontières
Les demandeurs d’asile liés à une hausse record des assistés sociaux au Québec
(Entre les mois de juin 2022 et juin 2023, le nombre de demandeurs d’asile prestataires de l’assistance sociale est passé de 17 544
à 40 142, un sommet historique. La prise en charge des demandeurs d’asile a coûté environ 35 millions de dollars en juin au Québec)
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