samedi 26 novembre 2011

Cour de justice de l’Union européenne : respect de l'embryon humain dès fécondation

Mère pleurant son enfant avorté. Œuvre du sculpteur Martin Hudáčeka,
statue inaugurée en présence du ministre slovaque de la Santé, Ivan Uhliarik.
La Cour de justice de l’Union européenne a rendu le 18 octobre un arrêt qui devrait enchanté les défenseurs de la vie à naître et susciter des discus­sions dans les cours d'ECR. Et cela sur la demande de… Green­peace ! Le mouvement écolo­giste interna­tional plaidait contre le biolo­giste allemand Oliver Brüstle, qui avait breveté des cellules souches neurales produites à partir d’em­bryons humains.

« Inac­ceptable, disait Green­peace, on ne doit pas breveter l’humain  ! » D’où procès devant la Cour fédérale de justice alle­mande, qui a saisi la Cour européenne. Et celle-ci vient de trancher : « Tout ovule humain doit, dès le stade de sa fécondation, être considéré comme un embryon humain dès lors que cette fécondation est de nature à déclencher le processus de développement d’un être humain. Donc la recherche scientifique impliquant l’utilisation d’embryons humains ne peut pas accéder à la protection du droit des brevets : le respect de la personne humaine pourrait en être affecté. »

Jubilation aussitôt chez les catholiques : enfin « une définition large et scientifiquement solide de ce qu’est un embryon humain. », déclare la Commission des épiscopats de la Communauté européenne. Là en effet était le coeur du problème. Que l’embryon humain soit humain, c’est ce que les instances occidentales refusaient de reconnaître depuis trente-cinq ans (la légalisation de l’avortement) ; c’était la chose à ne pas dire. Mais maintenant c’est dit. Et par l’Union européenne… À partir de là, pour les partisans du respect envers l'enfant à naître, on peut détricoter le canevas de sophismes sur lequel repose la bioéthique officielle. C’est une révolution. Le plus singulier est qu’elle soit venue de Greenpeace, bête noire des défenseurs des valeurs traditionnelles.

Il faudra en informer les concepteurs de manuels d'éthique et de culture religieuse qui accumule bien souvent les approximations et les simplismes quand ils décrivent les positions prudentes vis-à-vis des manipulations génétiques. C'est le cas dans la page reproduite ci-dessous.

Cahier de savoirs et d'activités vivre ensemble 2 des éditions ERPI
conçu pour cours d'éthique et culture religieuse, p. 159

En effet, dire au sujet des catholiques à la page 159, que « pour eux, la vie commence dès la conception » est un non-sens. Ce n'est pas l'Église catholique qui dit ça, mais c'est la réalité biologique. Dès la fusion des gamètes, une nouvelle vie humaine est présente, ce n'est pas une question de dogme ou de croyance. Aucun biologiste, athée ou d'une autre religion, ne peut le nier ni prouver le contraire. Mais ce que fait l'Église catholique en revanche, c'est qu'elle admet cette donnée de la biologie et en prend acte et donc se dit : si c'est bien un être humain, alors c'est mon frère, alors je dois le respecter comme un autre moi-même. Et donc, je ne puis détruire sa vie, ni l'instrumentaliser même pour me guérir ou guérir mon propre enfant.

Cet embryon est un sujet de droit, non un objet. De là à dire que l'Église catholique interdise toute manipulation génétique (même page, légende de l'illustration 10.11, Le Devoir, 10 mars 2008) c'est également faux : l'Église catholique interdit toute manipulation qui attenterait à la vie ou au respect d'un être humain, mais une manipulation génétique (la thérapie génique par exemple) qui aurait pour but de guérir est tout à fait légitime et même souhaitable.

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2 commentaires:

Durandal a dit…

Donc le ministre slovaque de la santé se prononce publiquement contre l'avortement.

L'avortement sera illégal dans un mois en Hongrie lorsque la nouvelle constitution prendra effet.

L'instruction chrétienne a déjà fait son retour à l'école en Roumanie, en Ukraine et en Russie, et bientôt en Bulgarie et en Moldavie.

Le ministre de l'éducation en Pologne a critiqué Darwin il y a une coupe d'années.

L'Europe de l'Est se relève, tranquillement mais surement.

Durandal a dit…

En 2009 le parlement de la Slovaquie avait passé une loi établissant des mesures pour dissuader les femmes d'avorter en les informant sur les dangers d'un tel acte et les alternatives :

http://www.valuesvoternews.com/2009/08/slovakia-president-signs-pro-life-and.html