lundi 10 septembre 2012

France — Enseigner à l'endroit

Yves-Marie Sévillia recevait Laurent Wetzel, ancien inspecteur d'académie pour l'histoire-géographie, Vincent Badré, professeur d'histoire-géographie, et Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique, pour une émission intitulée « enseigner à l'endroit ». Révélations intéressantes sur l'incompétence de certains inspecteurs de l'Éducation nationale française, du parti-pris de certains manuels d'histoire.

Émission (disponible pour quelques jours) :


http://ns227996.ovh.net:8080/rcj/rest/media/play/d80ca7605a870843940068a97482bfea.mp3

Laurent Wetzel : Ils ont tué l'histoire-géo



http://www.bourin-editeur.fr/livre/ils-ont-tue-l-histoire-geo.html

Vincent Badré : L'histoire fabriquée : ce qu'on ne vous a pas dit à l'école...




http://www.editionsdurocher.fr/L-Histoire-fabriquee-_oeuvre_10928.html

Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Gare à la morale « laïque »

Droit de réponse de Vivien Hoch à Jérôme Leroy qui a répondu sur Causeur à mon article sur la Morale Laïque de Vincent Peillon.

Évidemment qu’il nous faut de la morale. C’est même le psychodrame occidental que de se laisser aller à un « vivre-les-uns-à-côté-des-autres » dans l’oubli total des principes élémentaires qui font une société – respect, révérence des anciens, solidarité. 91% des français l’ont lucidement compris. Mais qui, dans ces 91 %, éduquent leurs enfants dans le respect des professeurs, des policiers, des adultes en général, de la société, des institutions, de l’histoire du pays ? Comme si les familles se reportaient sur l’État pour pallier à leurs insuffisances… Que l’État, il faut le souligner, n’aide pas non plus comme il faudrait : on cherche toujours une politique familiale forte, et un respect des grandes valeurs d’un foyer serein et stable (lutte contre l’accès facile à la pornographie, contre l’omniprésente violence audiovisuelle, et cette visible haine des valeurs chrétiennes qui ont fait l’Occident)…

réponse à Jérôme Leroy

Oui, une éducation morale couplée à une solide politique familliale sont indispensables. Mais le pouvoir politique est fin : car d’un problème, il en sort une justification de ses propres idées. Car la morale laïque de Peillon a l’imprimatur de la catéchèse socialiste : non contente d’avoir déjà gagné la bataille des idées, de l’art et des médias, elle se veut maintenant éducatrice des foules, et formatrice des « futurs citoyens »… Autant dire des futurs électeurs de gauche. Voyez l’article d’Olivier Vial, président de l’UNI, qui montre, à partir des textes fournis publiquement par les officines socialistes, à quel point cette Morale LaïqueMC (avec des majuscules s’il vous plaît) n’est pas tout à fait « laïcisée » de son idéologie gauchiste. Créer des électeurs de gauche, lutter contre les « discriminations », créer une « égalité réelle », développer l’esprit « artistique » des enfants, lutter contre les « valeurs de l’argent », promouvoir l’ « égalité des genres » ou la « liberté sexuelle », voilà ce que cache la Morale LaïqueMC. C’est là qu’il faut rester vigilant. C’est là que l’office de tout homme lucide consiste à avoir ce mouvement salutaire de recul.

Au plan philosophique, n’importe quelle archéologie de la pensée, à la manière de Foucault, pourrait montrer que l’idée de Morale LaïqueMC n’est pas si pure qu’elle le prétend. Jérôme Leroy fait louange à cette « morale laïque » héroïque qui a mis fin au totalitarisme éducatif de l’Église catholique, et aux Lumières rousseauistes qui ont participé de cette libération. Mais attention. Tout se récupère, comme les marchés ont récupéré le slogan soixante-huitard « il est interdit d’interdire », vous le soulignez justement, la « religion civile » de Rousseau devient « laïcisme » d’état, selon un retournement philosophique tout aussi spectaculaire. À défaut de provoquer de nouvelles Lumières, on recycle et instrumentalise les anciennes. Jusqu’à promouvoir ce que les philosophes des Lumières, justement, dénonçaient. Les nouveaux « curés bourgeois » de Léon Bloy qui pullulent à l’ÉNA et dans les cercles de réflexion de gauche vous semblent-ils à même de nous préserver du totalitarisme moral ?

Quand au procès de non républicanisme, il est difficile de l’intenter à celui qui veut justement conserver cette pluralité d’opinions et de manières d’être qui coexistent, justement, dans une République qui ne tranche pas, et qui ne décide pas « du bien et du mal ». Lorsqu’on se rend compte à quel point cette Morale LaïqueMC est idéologiquement orientée, on comprend bien vite que son universalisme de façade cache en fait la véritable déliquescence de la société. Si elle sert à dénoncer les riches pour défendre les pauvres, à justifier la révolte de ces derniers contre la société, à développer des formes d’« art » déconstructeurs ou à mettre les autres cultures au premier plan pour masquer l’affreuse histoire de France, la « sous-morale des quartier » se verra au contraire renforcée, et n’empêchera pas les charges de CRS. La France ne vaut un concert de rap, et pourtant le socialisme se gargarise en permanence de cet « enrichissement », « avenir » et « évolution » normale de notre civilisation. Pas la peine d’être catholique intégriste ou un identitaire du bloc pour le remarquer.

La crise est spirituelle, mon cher Jérôme Leroy, donc trop profonde pour simples pansements politiques. La République démocratique, tout à la fois notre cadre de vie sociale et notre idéal, ne saurait se faire le vecteur officiel d’une idéologie quelconque, si « laïciste » soit-elle. Car la laïcité socialiste deviendra elle aussi une religion, si ce n’est pas déjà le cas…



Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)