mercredi 25 janvier 2017

Effet de l'école québécoise sur le sentiment nationaliste des jeunes ?

Mathieu Bock-Coté se penche sur le rôle de l’école sur le déclin du sentiment nationaliste chez les jeunes Québécois. Se rappeler que le Parti québécois ne s’est notamment jamais vraiment opposé à l’implantation du programme d’éthique et de culture religieuse, et même aujourd’hui il ne s’y oppose pas par nationalisme, mais par féminisme ! Notons le chiffre cité confond les francophones et les non-francophones. Quel est donc l’impact de l’immigration ? Combien de ces jeunes sont issus de l’immigration et donc issus de familles très peu favorables à la souveraineté du Québec ?

Le sondage Léger paru lundi dans Le Devoir a de quoi effrayer les souverainistes : non seulement leur option est globalement en baisse, mais la jeune génération la rejette massivement.
77 % des jeunes de 18 à 24 ans s’opposent à l’indépendance.

On peut bien se dire que les résultats­­ sont un peu exagérés.

Mais la tendance est là. Nous sommes devant un épuisement de l’identité nationale.

Masochisme

Comment la jeunesse en est-elle­­ venue à rejeter la souve­raineté ?

Mon hypothèse est la suivante : la souveraineté est l’expression la plus conséquente de l’idée de nation au Québec.

Plus vous considérez le Québec­­ comme une nation à part entière, et plus vous souhaiterez qu’il s’autodétermine.

Or, la jeune génération a évolué depuis sa naissance dans un environnement idéologique et médiatique qui disqualifie la nation­­.

À l’école, on lui a présenté une vision tronquée et grossière du passé.

L’harmonie autour du tipi...
Manuel d’Éthique et de culture religieuse CEC, 3e primaire


Autant on a célébré l’Amérique amérindienne, autant on a présenté la Nouvelle-France comme une époque odieuse.

En gros, l’aventure des Européens­­ en Amérique serait fondamentalement criminelle.

La jeunesse a été éduquée dans un sentiment de culpabilité collective.

L’harmonie dans le tipi...
Manuel d’Éthique et de culture religieuse CEC, 3e primaire, p. 37

Cela fait en sorte que la jeune génération est très souvent favorable aux nationalismes amé­rindiens et très hostile au nationalisme québécois.

Elle croit ainsi défendre la justice sociale. En fait, elle chante « l’autre » pour mieux masquer son mépris d’elle-même.

On l’a aussi élevée dans un individualisme­­ extrême.

La seule bataille qui vaille, c’est celle pour l’extension infinie des droits individuels et des droits des minorités. La majorité serait raciste et xénophobe.


La Grande Noirceur (à gauche) et notre merveilleuse époque (à droite)
Page 56 — cahier-manuel d’éthique et de culture religieuse Entretiens II pour la 1re secondaire des éditions La Pensée

La jeunesse se passionne plus aisément pour les toilettes mixtes ou toutes les questions liées à l’identité sexuelle que pour l’avenir du fait français en Amérique.

[Dans les médias aujourd’hui : La SAAQ interdit à des employés de dire « Monsieur » ou « Madame », À la suite d’une plainte d’un transgenre sur près de 22 millions de transactions par an]

On lui a aussi inculqué l’idée que la mondialisation était l’horizon­­ de notre temps.

La nation serait désormais une communauté insignifiante et la souveraineté du Québec, un projet­­ dépassé.

On lui dit : votre identité est mondiale. On l’enferme dans une fausse alternative : pourquoi faire­­ un pays quand vous pouvez sauver la planète ?



Et cela sans évoquer le poids de l’immigration massive.

De même, pourquoi tenir au français quand la langue anglaise est décrétée la seule langue d’avenir. Il faut ajouter qu’on lui a inculqué un sentiment illusoire de sécurité identitaire, comme si le Canada multiculturel et massivement anglophone ne menaçait plus notre identité.

Et allons au fond des choses : fondamentalement, cette jeunesse­­ est née dans un peuple vaincu par deux défaites référendaires et psychologiquement ébranlé. Les souverainistes ont l’air de petits perdants, timorés et misérables.

La défaite défait.

Reconstruire

Elle perd ses repères québécois et en cherche ailleurs : au Canada, aux États-Unis, dans le tiers-monde ou sur la planète entière­­.

Mais elle dédaigne le Québec. Son indifférence est le symptôme d’un suicide collectif.

Que faire, alors ?

Adapter la souveraineté à cette génération à l’identité anémiée ? Non. Un peuple qui ne sait plus qu’il est un peuple ne voudra jamais l’indépendance.
Mieux vaudrait réveiller le sentiment national refoulé par la jeunesse et reconstruire celui du peuple québécois.

Cela prendra du temps.

[Note du carnet : Cela peut commencer à la maison pour autant que l’on ait une descendance... plus importante que le chiffre moyen de 1,4 enfant/femme francophone.]

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