vendredi 5 avril 2013

École à la maison en Allemagne — « Accompagnez-nous maintenant de gré ou plus tard de force »

Cet automne 2012, Dirk et Petra Wunderlich ont perdu la garde légale de leurs enfants parce qu’ils les éduquaient à la maison. L’histoire se passe en Allemagne.

La famille a été obligée de retourner en Allemagne après que M. Wunderlich a été incapable de trouver du travail ailleurs en Europe. Ils ont été signalés aux autorités par un voisin qui avait remarqué qu’ils n’envoyaient pas leurs enfants à l'école. La famille fait face à des accusations criminelles et pénales pour éducation à domicile.

Le 22 novembre 2012, la famille Wunderlich a reçu la visite de deux travailleuses sociales qui avaient prévu d’emmener les enfants de la famille à l'école pour les évaluer afin de les placer dans une classe correspondant à leur niveau. Lorsque les travailleuses sociales ont demandé aux enfants de les « suivre », les enfants ont refusé. M. Wunderlich a indiqué que la « préposée à l'assiduité scolaire » Frau Christa Lettau, se moquait des enfants, en disant qu'ils répétaient simplement les « ordres » de leurs parents.

La famille Wunderlich en 2012 avec au centre Mike Farris, président et fondateur de la HSLDA

« Ouais, ouais, vous ne voulez pas aller à l'école parce que vos parents ne veulent pas que vous y alliez », a-t-elle affirmé comme s’il s’agissait d’une tare.

Elle ajouta à M. et Mme Wunderlich, « Savez-vous à quel type de conséquences vous vous exposez ? Nous nous rencontrerons à nouveau à une date ultérieure à Darmstadt, et nous allons vous enlever la garde complète de vos enfants. »

Mme Wunderlich lui a demandé : « Le tout pour le bien de nos enfants ? »

Frau Lettau répondit alors : « Oui. »

La famille a alors contacté leur avocat Andreas Vogt[1], qui a brièvement parlé avec Frau Lettau. Après cette conversation, les travailleurs sociaux en colère ont quitté la maison, en lançant aux Wunderlich qu'ils les reverraient « au tribunal ».

Bataille pour les enfants

Malheureusement, comme c'est le cas pour trop de familles allemandes, la triste saga des Wunderlich a commencé par un exil. Sachant que l'instruction à la maison n'était pas tolérée en Allemagne, la famille a quitté ce pays pour rejoindre la France afin d’échapper aux menaces judiciaires pour « absentéisme » qui frappe les parents éducateurs. En effet, l'école à la maison est interdite en Allemagne sauf cas de force majeure comme une maladie qui riverait un enfant au lit. Cette interdiction en droit existe en vertu d'une loi promulguée en juillet 1938 par Adolf Hitler (« Gesetz über die Schulpflicht im Deutschen Reich »). Cette loi est curieusement restée en vigueur après la défaite du IIIe Reich, elle a été retranscrite dans les nouvelles lois de la République fédérale. Aujourd'hui l'Allemagne justifie cette loi par sa lutte contre l'apparition de « sous-culture » mal intégrée. Toutefois, tous les parents ayant eu maille à partir avec la justice pour instruction à domicile sont à notre connaissance des Allemands de souche.

Enfants arrachés aux parents

Une expérience traumatisante s’ensuivit lorsque leurs quatre enfants leur ont été arrachés pendant quatre jours à la suite d’une dénonciation des services sociaux allemands transmise aux services sociaux français.

Un juge français a permis de réunir la famille en leur affirmant qu’ils avaient le droit en France d’instruire leurs enfants à la maison. Toutefois, M. Wunderlich, pour diverses raisons, dont la langue, n’a pas été en mesure de trouver suffisamment de travail en France. Suivirent quelques années en Norvège puis en Hongrie, où le père de famille éprouva également des difficultés à trouver assez de travail. La famille finit par retourner dans leur région d’origine en Allemagne, la Hesse. Elle essaya d’instruire discrètement ses enfants à la maison jusqu'à ce qu'ils soient dénoncés aux responsables de la fréquentation obligatoire scolaire.

Politique oppressive

Michael Donnelly, directeur des relations internationales de la HSLDA, a exprimé sa frustration quant à la politique de l'Allemagne:
« En refusant le droit aux parents d’instruire leurs enfants à la maison, les gouvernements allemands au niveau fédéral et du Land (« province ») ont tout simplement négligé leurs devoirs. Dans ce cas, l'État allemand s’en est pris de manière vicieuse à ce que les Wunderlich ont de plus précieux : leurs enfants. Ils terrorisent cette famille en continuant de les menacer d’enlever leurs enfants et de les placer dans des orphelinats, même s’il ne fait aucun doute que les parents prennent bien soin de leurs enfants et les instruisent correctement. »

Source

[1] Le bien nommé : Vogt est un patronyme allemand dérivé du latin advocatus. En français, le même mot donnera avoué.

Voir aussi

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