jeudi 8 avril 2021

La Révolution racialiste, et autres virus idéologiques (recension)

Mathieu Bock-Côté, sociologue bien connu, va publier un nouvel essai à Paris le 15 avril 2021. Voici la recension de son nouvel ouvrage par Michel de Jaeghere publiée dans Le Figaro Histoire (avril-mai 2021).

IL ÉTAIT UNE FOIS LA RÉVOLUTION

Nous croyons trop souvent avoir affaire à des échappés de l’asile.

Devant les délires de la cancel culture [culture du bâillon], le boycottage vertueux de Sylviane Agacinski, l’interruption violente des représentations d’une pièce d’Eschyle, ou la justification balbutiante de réunions non mixtes, réservées aux « non-Blancs », par la présidente de l’Unef, nous avons le sentiment d’assister à de déplorables sorties de route, témoignant que la montée de l’intolérance est corrélée à celle de la bêtise. Nous sourions de l’extension illimitée du domaine de la lutte. De la multiplication des phobies traquées par les experts auto proclamés de la sociologie comme par leurs servants du monde médiatique, vigilants de la conscience morale ou professionnels de l’indignation, vérificateurs de faits du politiquement correct associant l’arrogance du bas clergé à la science confuse de Diafoirus, et prompts à recueillir les humeurs des représentants des minorités ethniques ou sexuelles avec une servilité de domestiques.

La Révolution racialiste, le nouveau livre de Mathieu Bock-Côté, vient mettre fin à notre insouciance. Il nous révèle qu’il ne suffit pas d’éteindre nos télévisions non plus que de déserter les réseaux sociaux pour échapper au cirque. Les thèmes mis en circulation, depuis cinquante ans, par les tenants du décolonialisme, pourfendeurs du racisme systémique ou militants de l’indigénisme qui ont prospéré sur les campus américains ou dans les universités françaises, ne relèvent pas d’une polémique absurde. Ils forment une « idéologie toxique », un corpus doctrinal d’une cohérence redoutable.

Ils ont préparé la révolution culturelle qui est désormais à l’œuvre des deux côtés de l’Atlantique, et qui vise, par le déboulonnage des statues, l’intimidation, la censure, la mise en accusation des grands personnages de notre histoire, la délégitimation de notre héritage par une « entreprise de nettoyage éthique », à exercer sur les consciences un effet de sidération au terme duquel nous soyons paralysés par la honte, avides de trouver une échappatoire susceptible de nous faire pardonner d’être ce que nous sommes.

Mathieu Bock-Côté nous en avertit : face à la déferlante, il est vain de jeter sur notre passé un regard critique, de tenter d’y trier le bon grain de l’ivraie, de rêver de continuer l’aventure de notre civilisation en nous efforçant d’éviter les erreurs et les fautes auxquelles l’imperfection de la nature humaine a parfois condamné nos pères. C’est notre existence même qui est désormais considérée comme un crime, notre survie qui est un scandale. Telle est l’épine dorsale de la révolution racialiste qui a consisté, à l’heure même où les crimes de Hitler avaient conduit les Occidentaux à répudier le vocabulaire de la race, à le réintroduire pour en faire le principal chef d’accusation du procès mené contre nous.

L’Occidental hétérosexuel n’est pas, aux yeux de ses instigateurs, criminel par simple accident, il l’est par nature : parce qu’il est blanc et qu’il doit tout ce qu’il croit tenir de l’inventivité, du travail, de l’énergie déployés par ses ancêtres à travers les siècles à l’exploitation millénaire des minorités qui secouent aujourd’hui le joug de sa suprématie. Il ne peut donc trouver sa rédemption qu’en « tuant le vieil homme blanc » qui est en lui, par le rejet de son passé, la repentance et l’acceptation de sa disparition de l’histoire, afin qu’appuyés sur le « coup d’État démographique » qui leur a permis de s’installer en masse sur notre territoire sans plus songer, évidemment, à assimiler nos mœurs, notre langue, notre culture (l’exigence serait elle-même d’une « terrible violence symbolique »), les ressortissants du tiers-monde puissent y imposer la cohabitation de pratiques diversitaires et les substituer au monolithisme hégémonique qui fait de nous, chez nous (quand même nous avons, depuis longtemps, renoncé à les exporter outre-mer), d’insupportables colons.

Mathieu Bock-Côté avait décrypté, dans un précédent livre, les enjeux du déploiement du politiquement correct depuis sa naissance aux États-Unis. Il l’avait montré fondateur d’un nouveau régime qui fait de la diversité et du relativisme l’alpha et l’oméga de la science politique. li sait tout de l’histoire des idées au XXe siècle, de la vie académique aux États-Unis, des débats qui agitent l’intelligentsia française, des recherches qui mobilisent les facultés de sociologie. li excelle à mêler l’actualité la plus chaude aux concepts les plus pointus. Il appelle de ses vœux le regard d’un « nouveau Tocqueville » qui viendrait faire le récit de la névrose au terme de laquelle la colonisation des sciences sociales par une idéologie de remplacement, après l’échec du communisme, a permis de formater les esprits des Occidentaux pour leur faire admettre que leur rédemption passait par l’avènement d’un monde où ils seraient étrangers à eux-mêmes dans leur propre patrie, et où la dernière mission de leurs nations autrefois souveraines serait de s’abolir. Faute de trouver Tocqueville autour de lui, il a fait lui-même le voyage. Il nous en donne ici le prodigieux compte rendu. Son livre a, par sa cruauté, sa profondeur, sa précision, quelque chose de suffocant. 

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Trop blanc ! (extrait du livre)

 


 

 

Mathieu Bock-Côté, sociologue bien connu, va publier un nouvel essai à Paris le 15 avril 2021.

Présentation de l’éditeur

« On ne saurait segmenter une société sur une base raciale sans condamner chaque groupe à s’enfermer dans sa couleur de peau, qui devient dès lors l’ultime frontière au cœur de la vie sociale. »

La vision racialiste, qui pervertit l’idée même d’intégration et terrorise par ses exigences les médias et les acteurs de la vie intellectuelle, sociale et politique, s’est échappée de l’université américaine il y a vingt ans.

Et la voilà qui se répand au Canada, au Québec et maintenant en France. Elle déboulonne des statues, pulvérisant la notion même d’histoire, elle interdit de parler d’un sujet si vous n’êtes pas héritier d’une culture, et vous somme de vous excuser « d’être blanc », signe de culpabilité pour l’éternité. Le racialisme sépare et exclut, n’apporte pas de libertés quoi qu’en disent ses hérauts, et, plus dangereux, modélise une manière de penser le monde.

Mathieu Bock-Côté est sociologue, et chroniqueur pour la presse québécoise et française. Ses travaux portent sur le régime diversitaire, le multiculturalisme et les mutations de la démocratie. Seul lui pouvait signer un essai aussi éloquent, percutant. Sidérant même.

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