dimanche 18 juin 2023

France — L’enseignement privé catholique (subventionné) reste également étroitement surveillé par l'État macronien

Tandis que les atteintes à la laïcité se multiplient (euphémisme : présence d'élèves islamistes) dans l’enseignement public, l’éducation nationale ne relâche pas pour autant sa surveillance méticuleuse de l’enseignement privé, et en particulier des écoles catholiques. Ces dernières semaines, le déclenchement de deux inspections générales, visant des établissements catholiques sous contrat avec l’État [c'est-à-dire subventionnés], a rappelé aux écoles privées qu’elles sont scrutées de près.

La première concernait le lycée Jean-Paul II de Compiègne. Le 11 avril dernier, cinq inspecteurs pédagogiques de l’académie d’Amiens avaient été saisis par le recteur suite à des plaintes d’enseignants, qui dénonçaient une «culture de la censure » et des « dérives graves ». En cause, le refus par la direction de diffuser deux films : un biopic sur Simone Veil [la pro-avortement pas la philosophe] et Rafiki, qui raconte une histoire d’amour entre deux lycéennes kényanes. Le directeur de l’établissement, Étienne Ancelin, s’est réjoui à la suite de l’inspection d’une conclusion jugée « favorable » : des recommandations ont bien été faites à l’établissement, mais sans remettre en cause le contrat d’association avec l’État, précise la direction de l’enseignement catholique en France.

Procédures d’inspection

Plus tôt dans l’année, c’est le prestigieux lycée Stanislas (ci-contre), à Paris, qui est arrivé dans le viseur de l’inspection générale du ministère, cette fois à la suite de deux articles de Mediapart [média d'extrême gauche] dénonçant «l’univers sexiste, homophobe et autoritaire» de l’établissement. Son directeur, Frédéric Gautier, reste convaincu néanmoins que l’inspection ne remettra pas en cause le lien de confiance qui lie son établissement à l’État : «Le ministre a sûrement voulu montrer qu’il n’avait pas de complaisance particulière vis-à-vis de nous : Mediapart a publié un premier article, il n’a pas réagi, alors ils ont insisté en écrivant qu’il ne faisait rien et à ce moment une inspection a été décidée », résume-t-il avec flegme. «Mais l’inspection se passe dans de bonnes conditions, je ne crois pas du tout qu’il y ait une cabale contre nous ou contre les écoles catholiques », ajoute-t-il.

Une conviction partagée par le secrétaire général de l’enseignement catholique, Philippe Delorme, qui n’a pas connaissance d’inspections visant d’autres établissements privés catholiques. «Le but de ces inspections est d’abord d’apaiser les choses dans des établissements qui ont fait l’objet de critiques », estime-t-il.

Un optimisme que ne partagent pas, en revanche, les associations de soutien aux écoles hors contrat, qui s’estiment plus facilement victimes d’un véritable renforcement des contrôles. «C’était prévisible depuis le vote de la loi confortant les principes républicains, qui a été dévoyée par rapport à son objectif original et sert parfois pour le gouvernement à restreindre la liberté éducative des parents », estime Sophie Audugé, porte-parole de SOS Éducation. Si elle ne détecte pas une augmentation significative du nombre de contrôles (déjà très élevé), la présidente de Créer son école, Anne Coffinier, regrette un ton de plus en plus accusatoire dans les procédures d’inspection. «L’État tente parfois de briser le lien de confiance entre les élèves et leur école », juge-t-elle. Au point, estime-t-elle, de « décourager » ceux qui entendent se lancer dans la création d’une école hors contrat.

Source : Le Figaro

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