vendredi 10 décembre 2021

La rectrice de l'université anglophone McGill à Montréal a gagné 860.000 $ imposables en 2021

La pandémie n’a pas empêché de fulgurantes hausses de rémunération des hauts dirigeants des universités québécoises. Cette année, la rectrice de l’Université anglophone McGill a même touché une somme record de 860 000 $.


Suzanne Fortier trône depuis plusieurs années en tête du palmarès des technocrates universitaires les mieux payés du Québec. Cette fois, le traitement imposable de la vice-chancelière de McGill a dépassé 860 000 $.

En plus d’un salaire de base de 478 901 $ et d’une prime de rendement de 93 000 $, Mme Fortier a touché une indemnité ponctuelle de 288 890 $ réservée aux gestionnaires.

« C’est un paiement unique payable à l’âge de 65 ans ou après en considération des années de service depuis qu’[elle est] en poste, a précisé la porte-parole de l’établissement, Cynthia Lee. Ceci fait référence au plan de retraite complémentaire auquel certains membres de la haute direction ont droit. »

Ce bonus est versé même si Mme Fortier poursuit son mandat. Elle touchera aussi une indemnité de départ à sa retraite. L’an dernier, la rectrice de McGill avait gagné un salaire de base de 465 000 $ et une prime de rendement de 91 000 $.

Le numéro un de l’Université Concordia, autre université anglophone et anglicisante à Montréal, n’est pas en reste. Graham Carr gagne annuellement plus de 426 000 $.

Ayant occupé plusieurs postes de direction depuis près de 10 ans avant d’être choisi comme recteur en 2019, il a pu accumuler les primes de transition prévues pour les cadres, peut-on constater dans le rapport de gestion déposé à l’Assemblée nationale.

Une somme de 433 000 $ pourrait ainsi s’ajouter à l’indemnité de départ que M. Carr pourra toucher au terme de son mandat de cinq ans.

Prime d’un an de salaire

Dans la dernière année, Guy Breton a quitté son poste de recteur de l’Université de Montréal, empochant au passage son indemnité de départ de 442 635 $, l’équivalent de 12 mois de salaire. C’est la norme chez les dirigeants universitaires. Son successeur, Daniel Jutras, touchera un peu moins, soit 405 000 $ par an. À la lecture des rapports financiers, on constate que les hauts dirigeants des universités à charte sont encore beaucoup mieux payés que leurs pairs du réseau de l’Université du Québec. Dans leur cas, c’est le gouvernement qui fixe les conditions de travail.

Ainsi, la rectrice de l’UQAM, fréquentée par près de 37 000 étudiants, a touché un peu moins de 235 000 $ cette année. En 2018, le gouvernement Couillard avait renoncé à légiférer pour faire le ménage dans la rémunération des hauts dirigeants universitaires.

La ministre de l’époque, Hélène David, avait opté pour une règle budgétaire contraignante qui force depuis ce temps les établissements à déposer à l’Assemblée nationale chaque année un rapport détaillé de l’état de traitement de leurs cadres.

RÉMUNÉRATION IMPOSABLE DES RECTEURS DES UNIVERSITÉS 2020-2021

UNIVERSITÉ MCGILL

Suzanne Fortier

Salaire de base : 478 901 $

Autres éléments du traitement imposable : 382 070 $ (comprenant une indemnité ponctuelle de 288 890 $ réservée à la haute direction)

Total: $860,971

UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Guy Breton

Salaire de base : 442 635 $

Autres éléments du traitement imposable : 326 $

Total : 442 961 $

UNIVERSITÉ CONCORDIA

Graham Carr

Salaire de base : 424 423 $

Autres éléments du traitement imposable : 1706 $

Total : 426 129 $

UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Daniel Jutras, nouveau recteur

Salaire de base : 405 000 $

Autres éléments du traitement imposable : 3493 $

Total : 408 493 $ (Puisqu’il n’a pas travaillé 12 mois, la rémunération totale de Daniel Jutras du 1er mai 2020 au 30 avril 2021 a été de 389 086,26 $)

UNIVERSITÉ LAVAL

Sophie D’Amours

Salaire de base : 337 620 $

Autres éléments du traitement imposable : 1731 $

Total : 339 351 $

UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

Pierre Cossette

Salaire de base : 331 805 $

Autres éléments du traitement imposable : 2038 $

Source : Journal de Québec


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