lundi 3 octobre 2011

Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne

Nous avions déjà observé que la spiritualité autochtone figurait de manière totalement disproportionnée dans les manuels d'ECR destinés aux deux premières années du primaire. Nous avions alors étudié les manuels publiés par les éditions Modulo, les seuls agréés à l'époque par le MELS selon leur site internet. Pas moins de 20 % des pages à contenu religieux de ces manuels étaient consacrés à cette spiritualité, alors que ceux qui s'identifiaient comme adeptes de cette religion représentaient, selon le recensement de 2001, environ 0,01 % de la population québécoise. La même disproportion avait notamment été observée par la suite dans trois manuels du primaire des éditions CEC et plusieurs cahiers d'activités d'ECR.


Illustration du manuel d'ECR Mélodie, publié par Modulo, destiné au 1er cycle du primaire, manuel B, p. 8

L'amérindien présenté comme l'apôtre de la nouvelle spiritualité dès l'enfance

On notera le fort relent écologique illustré par la page ci-dessus, tirée du manuel de l'élève B. Il est d'ailleurs intéressant de relever le fait que dans le domaine du soin de la Terre, l'enfant de 7 ans devra formuler sa réponse sous la forme de jugements de prescription (« Il faut... »). De nouveaux commandements écologiques ? En effet, les jugements de prescription « sont énoncés comme normes universelles auxquelles tous devraient se plier » [1].

Dans certains manuels, comme ici, les seules prières sont des prières amérindiennes à la Terre-Mère. Pas de Notre Père avaient « expliqué » les auteurs des manuels Modulo, car il aurait alors fallu mettre des prières des autres religions. Faut-il comprendre que les prières de vagues spiritualités amérindiennes instrumentalisées à des fins écologistes sont acceptables, mais pas celles des religions organisées responsables de tous les maux ?


L'harmonie autour du tipi...
Manuel CEC
CEC 3e primaire



L'utopie est dans le tipi...
Manuel CEC 3e primaire, p. 37



Les religions, c'est mal. Une vague « spiritualité » autochtone, c'est bien

On pourrait croire que nous exagérons, mais le philosophe Georges Leroux, consultant pour le programme ECR et témoin gouvernemental en faveur de l'imposition sans exception du programme ECR aux procès de Drummondville et de Loyola, n'avait pas hésité à ressortir un poncif anticlérical des plus usés dans son expertise (page 26) : « Alors que la période prémoderne se caractérisait par la recherche de l'hégémonie religieuse et par le prosélytisme qui conduisit l'Europe aux guerres les plus meurtrières de son histoire, la période moderne se caractérise par la sécularisation, la tolérance et le respect mutuel dans l'aire occidentale. » On voit bien que M. Georges Leroux est un spécialiste de l'antiquité tardive, de Plotin, car il semble ne pas connaître la grande intolérance des jacobins de la Révolution française dont il se revendique pourtant, des nazis ou des communistes et des massacres qui ont accompagné leurs grands élans de sécularisation. Massacres et guerres bien plus meurtriers que celles de la période prémoderne où la composante religieuse était d'ailleurs souvent absente : quel est donc ce Roi Très-Chrétien français qui s'allie aux infidèles turcs pour prendre à revers le très catholique roi d'Espagne et empereur du Saint Empire romain germanique ? Les religions monothéistes, c'est mal. Une vague « spiritualité » autochtone, c'est bien.

L'indien est souvent représenté comme un écologiste précurseur, ce qui historiquement est douteux. Il semble servir à introduire les enfants à une noble cause universelle qui peut tous les unir, car on le répètera à satiété aux enfants la pollution ne s'arrête pas aux frontières, il faut que l'humanité entière se mobilise et cherche sa rédemption dans la protection de la Terre-Mère.


Animation pour les écoliers captifs pendant la Journée de la Terre, puis rituel autochtone

La notion de péché tient une place essentielle dans cette nouvelle « éthique planétaire » : gaspiller, ne pas recycler, ne pas trier sélectivement, pour certains faire des enfants, voilà autant d’actes égoïstes qui mettent la planète en danger et qu’il faut donc condamner. Lors de Journées de la Terre où sont « conviés » par classes entières les enfants captifs des écoles du Monopole de l'Éducation, des animateurs conscientiseront les enfants, entretiendront la flamme grâce à des ateliers et à des histoires, chants et symboles où réapparaissent les traditions autochtones, ces premiers écologistes qui ont tant à nous apprendre...

L'Amérindien, un écologiste dont on peut être fier ?

Selon Sylvie LeBel qui cite, Denys Delâge, historien de l'université Laval, les Amérindiens n'étaient pas plus écologiques que nos ancêtres paysans. Le jésuite Paul Le Jeune, dans la Relation de 1635, s'inquiétait de la surexploitation du castor par les Indiens du Canada. Il relate de quelle façon les Montagnais les tuaient tous dans leurs huttes, alors qu'il leur conseillait d'y laisser au moins quelques petits afin qu'ils se reproduisent. Le Père de Charlevoix écrivait dans son Journal historique en 1721 comment les chiens étaient parfois immolés ou suspendus vivants à un arbre par les pattes de derrière jusqu'à ce que mort s'ensuive lorsque les Amérindiens devaient franchir des rapides ou des passages dangereux.

Le père Louis Nicolas relate dans son Histoire naturelle des Indes qu'il avait vu des Amérindiens couper des arbres entiers pour en ramasser les noix ou accéder aux nids d'oiseaux. Les autochtones avaient aussi coutume d'allumer des feux pour fertiliser les forêts de pins ou faciliter le transport. Mais les Amérindiens perdaient parfois la maîtrise de ces incendies et, outre la pollution qu'ils créaient ainsi, ils détruisaient de la sorte inutilement nombre de plantes et animaux.

Une fierté autochtone valorisée.
Illustration du manuel d'ECR Diapason, publié par Modulo, destiné au 2e cycle du primaire, manuel A, p. 6)

Pourquoi cette image de l'Amérindien écologiste existe-t-elle aujourd'hui si elle ne correspond pas à la réalité historique ? Selon l'anthropologue américain Shepard Krech III, ce sont les Blancs qui ont créé ce mythe durant les années 1960, parce qu'ils avaient de nouvelles préoccupations pour l'environnement. Krech croit que les Amérindiens n'ont jamais été écologistes dans le sens moderne, mais qu'ils ont peu à peu adhéré ces dernières années à ce stéréotype avantageux aujourd'hui qu'ils utilisent pour revendiquer de meilleures conditions d'existence. Et s'ils n'ont pas causé de dégâts importants malgré des comportements parfois peu écologiques, c'est tout simplement parce qu'ils n'étaient pas assez nombreux.

L'écologie, la nouvelle religion universelle ?

Saint Gore
On peut se demander si l’accent mis sur l’Amérindien, écologiste modèle, en partie mythique comme nous l’avons vu, ne joue pas le rôle de figure tutélaire d’un nouveau mouvement : l’écologisme universel. Cette religion ou éthique planétaire permettrait de dépasser les vieux clivages culturels et religieux hérités des religions régionales considérées aujourd’hui comme des obstacles à la bonne entente des peuples de la Terre.

Selon le président tchèque Vaclav Klaus, interrogé par l’Institut CATO, il ne faut pas confondre l’écologisme avec la défense raisonnable de l’environnement. Pour Klaus, « L’écologisme est une religion, elle ne fait pas partie des sciences naturelles, mais se rapproche plus des sciences sociales. » Cette religion purement « étatiste » a pour but de voir des technocrates diriger les peuples, brebis égarées toujours susceptibles de polluer la planète. Klaus affirme que cette religion va de pair avec le « multiculturalisme », l’« internationalisme » et la « démocratie sociale » et d’autres idéologies à la mode qui visent à mettre en place au plus vite le « supranationalisme ».

À la lecture des succès de librairie d’Al Gore, Une Vérité qui dérange et Sauver la planète Terre, il faut avouer que sa vision est purement planétaire. Témoin son « Plan Marshall global ». Celui-ci mettrait en place une fiducie qui permettrait la création de produits écologiques. Les fonds nécessaires seraient prélevés auprès des agresseurs de la « Mère Terre », plus particulièrement les industries qui émettent une grande quantité de dioxyde de carbone. Gore prône également dans sa future écothéocratie une éducation écologique universelle afin que les écoles « surveillent la planète entière ».

Le christianisme en prend pour son grade dans cette nouvelle religion. En effet, l’élimination par le christianisme du paganisme animiste qui associait à tout être vivant une âme aurait ouvert la voie à l’exploitation sans frein de la nature. Comme la cause de nos maux est religieuse – les religions révélées qui placent l’homme au centre de la création – le remède au saccage moderne de Gaïa (la Terre comme organisme vivant) se doit d’être d'essence religieuse ou éthique. Une religion de la nature parfaitement adaptée à l’athée urbain du XXIe siècle.

Chandelles votives, dogmes, pèlerinages, icônes et salut

Cette religiosité connaît son canon et ses saints : au Canada, il suffit de penser à David Suzuki, au Québec à l’inusable Jacques Languirand, et aux États-Unis à Al Gore. Le rapport du GEIC tient lieu d’Écriture sainte. À ce titre, la découverte du réchauffement climatique a comblé une lacune dans le canon écologiste : cette catastrophe annoncée permet enfin de condamner les péchés d’un passé occidental dépourvu de conscience écologique.

Cette religiosité est bien vivante, elle se perçoit dans le frisson de piété qui saisit l’adepte quand il allume ses ampoules à basse consommation, ses chandelles votives modernes. Sa foi n’ignore pas plus les icônes, ces ours polaires faméliques que publie la presse pieuse. (Rappelons qu'en réalité la population des ours polaires aurait doublé depuis 40 ans après la mise en place de mesures visant à limiter la chasse de ce grand carnivore.)

Ses dogmes ne supportent plus le questionnement. Combien de fois n’a-t-on pas lu dans la presse fervente que « le débat entourant les gaz à effet de serre apparaît clos » ? Voir par exemple le Toronto Star, le 28 janvier 2008.

La notion de péché tient une place essentielle dans cette nouvelle « éthique planétaire » : gaspiller, ne pas recycler, ne pas trier sélectivement, pour certains faire des enfants, voilà autant d’actes égoïstes qui mettent la planète en danger et qu’il faut donc condamner.

Les adeptes les plus ardents font leurs pèlerinages qu’ils nomment écotourisme. Une dîme s’impose aux membres du culte qui voyagent par avion ou se chauffent au mazout ; elle servira à compenser ces péchés par la plantation d’arbres dont le prix est religieusement établi par des sociétés qui ont pignon sur Internet.

Ce qu’on nommait le salut dans les religions antiques qui divisent le monde est devenu la « développement durable », expression floue qui sied à ce nouvel état de grâce.

Démystifier les prêcheurs d’apocalypse par des arguments scientifiques, œuvre salutaire qu’ont entreprise plusieurs scientifiques français[2] [3], ne mettra sans doute pas fin à la volonté de ces prêcheurs d’imposer leur programme et leur optique à tous. En effet, nous avons affaire ici à une idéologie qui ne cherche pas seulement à sauver la planète, mais qui vise aussi à rassembler par ce biais les peuples de la Terre unis dans une nouvelle cause sous l’égide d’instances supranationales – la pollution ne s’arrête pas aux frontières, nous répète-t-on ! – pour le bien de l’humanité. On retrouve cette même fascination pour l’internationalisme dans les nouveaux manuels d’histoire et d’éducation à la citoyenneté imposés par le Monopole de l’éducation du Québec.

Il y a une certaine logique à ce que les technocrates étatistes imposent — pardon, proposent ! — dans les programmes scolaires cette sensibilité écologiste puisqu’elle justifie l’étatisme éclairé assuré par des technocrates, demain peut-être supranationaux, comme eux.

Ce qui est plus étonnant, c'est le fervent soutien dont bénéficie ce genre d'instruction auprès de la soi-disant élite nationaliste québécoise. Cette même élite s'étonne ensuite que la jeunesse du Québec songe plus à l'écologie et à l'ouverture sur les cultures du monde qu'à la sauvegarde culturelle et identitaire du Québec. Ce désintérêt pour le vieux fonds de commerce nationaliste n'a rien d'étonnant puisque les gouvernements nationalistes successifs (PQ) ont tous approuvé qu'on inculque aux enfants du Québec les mêmes valeurs que celles prônées par la gauche représentée par le NPD[4]... Même les jeunes du parti dit de centre droit (PLQ) demandent au gouvernement d'être plus écologique.


Voir aussi

L'utilité de la glorification des Premières Nations

ECR — obsession pour les amérindiens écologistes

« Nos ancêtres, les Amérindiens »

Cérémonie, prière, danse sacrées dans une école laïque publique

Critique de la secte écocondriaque : le fanatisme de l'Apocalypse



[1] Michel Blais de l'Université de Sherbrooke dans son cours d'introduction à la logique (LSH 111).

[2] Une démystification de la religion verte

[3] Vive les écoloclastes

[4] Le professeur de sociologie Joseph-Yvon Thériault « note que dans le programme du P.Q. les raisons fortes de faire la souveraineté : justice, ouverture, écologie, etc. sont les mêmes qu’on peut retrouver dans le programme du N.P.D. En écartant les fondements historiques on a ainsi évidé le projet souverainiste de sa raison d’être. » Les partis « nationalistes » ont donc préparé la mort du Bloc québécois et la victoire du NPD au Québec en adoptant le même discours que celui-ci.

19 commentaires:

Anonyme a dit…

Effectivement, cet environementalisme à n'en plus finir prend vraiment des allures de religion. Dans un Occident gravement déchistianisé, ce dogme écolo offre une nouvelle manière de percevoir le monde et sert une morale alternative.

Certes, l'athée fondamentaliste à la Dawkins n'aimera pas, mais l'athée/agnostique moyen (et aussi plusieurs chrétiens gauchisés) ne peuvent résister à l'idée de faire de l'écologisme les nouveaux repaires moraux.

Puisque « Dieu est mort », il faut une nouvelle divinité capable de punir l'homme de ses pêchés. Il y a un parallèle à faire entre les présentes hystéries écologistes (pensez au film "Le Jour d'après" de 2004) et l'Arche de Noé ?

Attention, si vous abusez de notre belle et glorieuse Planète, Dame Nature se vengera, elle enverra des fléaux sur vous et vous fera regretter votre méchanceté à son égard. Notre Mère la Terre vous vomira des ouragans, des inondations, des sécheresses et des épidémies, vous souffrirez comme jamais auparavant... MOUHOUHOUHAHA !!!

Anonyme a dit…

Un vidéo à ce sujet :

http://www.antagoniste.net/?p=930

Anonyme a dit…

Avez-vous déjè remarqué que les écologistes vivent principalement dans les GRANDS CENTRES URBAINS, et ce sont eux qui "polluent" le plus. Ca doit être pour se donner bonne conscience... Et ils imposent à tous leur dogme de la terre-ultra-fragile-oppressée-par-les-méchants-capitalistes! C'est à cause d'eux que des milliers d'agriculteurs, bucherons et exploiteurs forestiers perdent leurs emplois! L'EXODE RURAL EST DE LEUR FAUTE!!!

Gébé a dit…

Prétendre que l'industrie de la traite des castors est de culture amérindienne désert votre cause. On ne combat pas le mensonge par d'autres mensonges.

Pour une école libre a dit…

Gébé a dit...

«
Prétendre que l'industrie de la traite des castors est de culture amérindienne désert votre cause. On ne combat pas le mensonge par d'autres mensonges.
»
J'avoue ne pas comprendre. Veuillez expliquer.

La seule mention à castor est dans cette phrase « Le jésuite Paul Le Jeune, dans la Relation de 1635, s'inquiétait de la surexploitation du castor par les Indiens du Canada.»

On n'y parle pas d'« industrie » mais de la surexploitation (tuer même les jeunes castors) pour vendre les peaux de castor aux méchants blancs (bien sûr, si vous faites dans l'autoculpabilisation).

Si vous doutez des faits, il faut vous attaquer à Sylvie LeBel (hyperlien fourni), Denys Delâge, ou ce vil (bien sûr) père jésuite.

Pleutre insécure a dit…

'Prétendre que l'industrie de la traite des castors est de culture amérindienne désert votre cause. '

... et votre cause à vous Gébé, quelle est-elle?


Richard Larivée
(moi, je signe)

Gébé a dit…

C'était bien une industrie et la culture amérindienne de l'époque est non-industrielle.

Cette marchandisation des fourrures vient de la culture européenne. C'est une corruption extérieure et non pas locale.

Vous faites une interprétation fausse des paroles de Le Jeune.

M. Pleutre Insécure, ma cause à moi est la recherche de la vérité. C'est pourquoi je suis contre ce cours ECR et tous les autres mensonges.

Pour une école libre a dit…

Gébé a dit...

«C'était bien une industrie»Stricto sensu, non. C'est une chasse préindustrielle (XVIIe siècle.

«et la culture amérindienne de l'époque est non-industrielle.»

L'européenne aussi, mais ce n'est pas la question. J'y reviens.

«Cette marchandisation des fourrures vient de la culture européenne.»Bof, vous croyez que les Indiens ne s'échangeaient pas des fourrures avant. Le troc vous connaissez ?

«C'est une corruption extérieure et non pas locale. »Tout de suite les grands mots (et maux). Bizarre que nos relativistes parlent encore de corruption (ah, mais c'est pour taper sur les méchants blancs corrupteurs...). Vous êtes passé par l'école québécoise?


Mais surtout vous avez manqué le point le plus important : l'Indien de l'époque n'a tout simplement pas le même sentiment "écologiste" que nous (je ne parle ni de bien, ni de mal), il épuise volontiers la ressource devant une demande plus grosse que par le passé (une clientèle européenne qu'il ne pouvait soupçonner auparavant).

Et devant cette clientèle immense il est près à tuer jusqu'aux petits castors alors qu'ils sont nécessaires au renouvellement des stocks.

C'est tout. Il n'est pas utile de parler en termes de "corruption" de ces merveilleux indiens.

C'est faire de l'histoire comme l'école québécoise, il faut d'abord décrire, pas juger.

La description est simplement que l'Indien avait des comportements non écologistes pour nous.

Gébé a dit…

"Bof, vous croyez que les Indiens ne s'échangeaient pas des fourrures avant. Le troc vous connaissez ?"(Pouruneécolelibre)

C'est en effet très "bof", votre argument. Comme celui par lequel vous proposez que les Amérindiens auraient fait comme les européens s'il n'avaient pas été empêchés par leur faible population. Vous évitez biensûr d'expliquer cette stabilité de population sur 10,000 ans car la cause évidente est leur mode de vie en symbiose avec leur environement. Leurs populations était proportionelles aux troupeaux et ressources naturelles. Les famines de l'hiver étaient sacrifices incontournables.

Ce ne fut pas toujours le cas. À leur arrivé en ce nouveau monde ils ont fait exactement ce que "l'homme blanc" 10,000 ans plus tard fera avec le bison. Ils ont exterminé le mamouth et nombre d'autres espèces et ont donc souffert de manque de ressources. Ils ont donc choisi de baser leur mode de vie sur les migrations des mamifères restants. D'autres ne vivaient que sur la culture du maïs.

Il n'y a que vous pour voir un "mal" dans mon utilisation de "corruption". Je parle biensûr de corruption culturelle dans un mode de vie. Votre réaction défensive est certainement liée aux autres mensonges colportés qui veulent faire des religieux catholiques de l'époque des monstres. Vous me préjugez gratuitement sur ce point et sur un relativisme que vous sortez de nulle part.

Je ne vous parle pas de morale. C'est vous qui la voyez dans mes propos. Elle vient de vous, pas de moi.

Je ne fait que rétablir les faits comme je l'ai fait dans nos écoles québécoises et c'est pourquoi ils ont expulsé mon fils.

Vous êtes libre d'agir comme eux, mais alors vous êtes bien mal placé pour leur faire la morale.

Gébé a dit…

"Les Amérindiens n'étaient pas non plus vraiment conscients que leurs gestes avaient des conséquences, bonnes ou mauvaises, sur la nature et leur santé. Tout ce qu'ils faisaient s'inscrivaient plutôt dans un système de croyances très développé."(Sylvie LeBel)

Complètement absurde. Est-ce que les catholiques sont inconscients des valeurs chrétiennes ? Le christianisme n'est qu'un système de croyances très développé ?

Parce-que l'environementalisme des Amérindiens et autres peuples était érigé en valeurs religieuses, afin de le transcrire en rituel et ainsi assurer sa transmission aux générations, il perdait son sens ?

Tout le texte de Sylvie LeBel est hautement politique à bien des niveaux et cherche à minimiser l'impact réel de l'agression monstrueuse des britanniques contre les Amérindiens.

Je suis surpris que vous utilisez un tel document hautement laïciste, voire anti-religieux, pour critiquer le tout autant absurde document du ECR sur ce sujet.

Pour une école libre a dit…

Gébé a écrit :

> Tout le texte de Sylvie LeBel est >hautement politique à bien des >niveaux et cherche à minimiser >l'impact réel de l'agression >monstrueuse des britanniques >contre les Amérindiens.Je ne vois pas le rapport : le jésuite qui cite le manque de conscience à long terme de certaines pratiques (tuer même les petits castors) qui choqueraient le premier écologiste venu, ce jésuite donc était là avant les Britanniques.

C'est de cela que nous parlions : mythe ou réalité de l'Amérindien écologiste modèle.


>Je suis surpris que vous utilisez >un tel document hautement >laïciste, voire anti-religieux, >pour critiquer le tout autant >absurde document du ECR sur ce >sujet.Bien essayé.

Cela prouve simplement mon ouverture d'esprit : décrire la réalité des comportements des amérindiens peu après la venue des Européens (c'est alors que commencent les traces écrites) qui n'avaient rien d'écologistes. Le mythe de l'Indien écologiste modèle est une fabrication récente faite par des Blancs, mais habilement exploitée par des Amérindiens aujourd'hui (Quoi un barrage dans mes territoires traditionnels -- vides -- de chasse ? Mais cette vile agression offense beaucoup ma conscience écologique de peuple autochtone en communion avec la Terre-Mère ! Ça fera des millions de dollars et des revenus annuels garantis par la suite).

Je signale que le Canayen français aussi chassait et que ce fut aussi un mode traditionnel de vie.

Je ne suis pas sûr que l'Indien de l'époque se comportait mieux que le chasseur français du XVIIe s.-XVIIIe s. disons (si on exclut les armes différentes qui permettaient sans doute des effets d'amplitude différents, bien que je ne suis pas sûr qu'un mousquet ait été nettement plus efficace qu'une bonne flèche).

Ne mythifions pas les indiens. C'est tout.

Pour une école libre a dit…

Gébé a écrit :

>
>> "Bof, vous croyez que les >>Indiens ne s'échangeaient pas des >>fourrures avant. Le troc vous >>connaissez ?"(Pouruneécolelibre)
>
> C'est en effet très "bof", votre >argument.
Il faut expliquer en quoi. Sinon "bof".

> Comme celui par lequel vous >proposez que les Amérindiens >auraient fait comme les européens >s'il n'avaient pas été empêchés >par leur faible population. Vous >évitez biensûr d'expliquer cette >stabilité de population sur 10,000 >ans car la cause évidente est leur >mode de vie en symbioseSymbiose. Encore un terme chargé d'affectivité et valorisant.

> avec leur environement. Non, le nomadisme empêche une plus grande densité de population, c'est une conséquence d'un mode de vie, pas une symbiose merveilleuse.

> Leurs populations était >proportionelles aux troupeaux et >ressources naturelles. Les famines >de l'hiver étaient sacrifices >incontournables.Sacrifices incontournables ? Ah, bon! Les agriculteurs du XVIIe siècle qui parvenaient à nourrir plus de gens étaient alors des hérétiques qui tenaient loin de eux et de leur progéniture des "sacrifices incontournables" ?

Et aujourd'hui, vous recommandez que combien d'hommes meurent dans des "sacrifices incontournables" pour être en symbiose avec la Terre-Mère ?

>
> Ce ne fut pas toujours le cas. À
>leur arrivé en ce nouveau monde
>ils ont fait exactement ce que
>"l'homme blanc" 10,000 ans
10.000 ou 10 000 ans en français.
(Désolé, plus fort que moi, je n'aime pas cette habitude)

> plus tard fera avec le bison. >Ils ont exterminé le mamouth et >nombre d'autres espèces et ont >donc souffert de manque de >ressources. Bon, alors vous voyez bien qu'ils n'étaient pas "écologistes"... À quoi riment vos commentaires ?

> Ils ont donc choisi de baser leur
>mode de vie sur les migrations des >mamifères restants.
"Choisi" (valorisant) ou s'être vu imposé par la force des choses ?

Et pourquoi pas choisir l'agriculture ?

Et cela ne change RIEN : les Indiens n'avaient pas la même conception "écologiste" du monde, leur faible nombre ne les obligeaient pas à se préoccuper de comportements souvent peu respectueux (en termes écologistes) de la nature, ils pouvaient tuer plus qu'il ne fallait pour manger, abattre plus, sacrifier plus. C'est un simple FAIT.

> D'autres ne vivaient que sur >la culture du maïs.Au Québec ? J'en doute très fort.


Même ailleurs au passage ou alors ils ne respectaient pas le guide d'une alimentation bio équilibrée.

En passant, le maïs est une plante importée dans les zones froides ou tempérées que beaucoup d'écologistes n'aiment pas (trop friande en eau et en engrais).

>
> Il n'y a que vous pour voir un >"mal" dans mon utilisation de >"corruption". Je parle biensûr de >corruption culturelle dans un mode >de vie.
Vous devriez apprendre le sens des mots, corruption a une valeur morale (sinon dites changement, influence, etc.)

Définition du TLFI "A. Action de changer l'état naturel d'une chose en la rendant mauvaise, généralement par décomposition; fait de se corrompre."


> Votre réaction défensive La poutre et la paille.


> Je ne vous parle pas de morale.
>C'est vous qui la voyez dans mes >propos. Elle vient de vous, pas de >moi.
Quand on parle de "corruption", de symbiose, de choix (valorisé), comme vous, on parle de morale.

Je pense qu'on va laisser les choses en l'état, visiblement vous n'aimez pas qu'on critique les pauvres amérindiens corrompus par les vils et méchants Blancs. Vous feriez un digne disciple de l'école québécoise moderne.

;-)

Gébé a dit…

"le jésuite qui cite le manque de conscience à long terme de certaines pratiques (tuer même les petits castors) qui choqueraient le premier écologiste venu, ce jésuite donc était là avant les Britanniques."(pouruneécolelibre)

Encore vous mettez des paroles dans la bouche du jésuite qu'il n'a pas prononcé. Vous devriez revoir la vidéo de Réal Gaudreault dans laquelle il décrit la propagande. Le jésuite ne parle pas d'inconscience, il relate le fait que les Montagnais n'ont pas de culture industrielle. Ce sont les européens qui dépendaient de l'industrie de la traite des fourrures et non pas les Amérindiens. Les Amérindiens ne dépendaient pas des castors et ne craignaient donc pas leur disparition. L'équilibre avec leur environement était fondamentalement en fonction de la survie de leur propre existence. Il est inconcevable de suggérer qu'on est environementaliste au dépend de sa propre survie ! Quand bien même une extinction des castors, le mode de vie amérindien n'aurait pas changé et l'européen aurait quité. L'Amérindien ne souhaitait pas la pérénité de cette industrie et ne l'appréciait que pour les outils et fusils qu'ils obtenaient en retour. L'Amérindien n'est pas un travailleur. Il ne va travailler que pour le temps nécessaire aux nécessités du moment et ne cherche pas le surplus. Vous pouvez vérifier ce fait en lisant les témoignages des bucherons canadiens pour qui les Amérindiens travaillaient.

Sylvie LeBel n'a pas écrit son texte en 1635, mais dans une université d'une colonie britannique; le Québec. Nous sommes toujours une province à ce que je sache.

Le reste de votre commentaire cherche à oblitérer 10,000 ans de culture amérindienne pour la limiter au 17e et 18e sciècles au moment d'un métissage culturel avec l'européen. C'est un exercise que vous ne vous permetteriez pas avec les "blancs".

Les témoignages de Le Jeune, Sagard, et tant d'autres, confirment plus que suffisamment de par leur description détaillée de l'incroyable abondance et richesse animale et environementale qu'ils ont trouvé là et qu'avaient respecté les Amérindiens pendant 10,000 ans avant eux.

Pour cette raison, je doute fort que vous ayez déjà lu les oeuvres de ces témoins de l'époque.

Moi si.

Gébé a dit…

"Et aujourd'hui, vous recommandez que combien d'hommes meurent dans des "sacrifices incontournables" pour être en symbiose avec la Terre-Mère ?"(Pouruneécolelibre)

Aujourd'hui les sacrifices humains sont bien plus grands et sont d'une perversité innouïe. Ils ne sont pas pour maintenir un équilibre avec l'environement mais pour maintenir une croissance économique sur le dos de cet environement.

"visiblement vous n'aimez pas qu'on critique les pauvres amérindiens corrompus par les vils et méchants Blancs."(pouruneécolelibre)

C'est vous qui prétendez ça, pas moi.

Je n'ai parler que du régime anglais.

Notre relation avec les Amérindiens au Québec fut excellente et la corruption culturelle a été mutuelle. Non vous avez tout faux sur moi mon cher. Nous sommes autant victimes que nos frères amérindiens. Je n'ai jamais fait de reproches envers nos ancêtres sur ce point.

Je ne me considère pas comme membre d'une identité "blanche" comme vous.

Pleutre insécure a dit…

... Gébé fait dans le 'splittage' des cheveux en quatre...

Marc Lapointe
(moi, je signe)

Pleutre insécure a dit…

'Cette religiosité connaît son canon et ses saints : au Canada, il suffit de penser à David Suzuki, au Québec à l’inusable Jacques Languirand, et aux États-Unis à Al Gore.'

!!!???

Comment avez-vous pu oublier l'ineffable coqueluche des média québécois, Steven Guilbeault!

Christian Vanasse
(moi, je signe)

Josick a dit…

Tous ces commentaires pour un mot "castor" !
Touches pas à mon castor !

Anonyme a dit…

"Nous avions étudié les manuels publiés par les éditions Modulo, les seuls agréés actuellement par le MELS selon leur site internet."

Il est malheureusement faux d’affirmer que les livres du Groupe Modulo sont les seuls approuvés pour le cours d’Étique et Culture religieuse…
Des livres des éditeurs suivant sont aussi approuvés, pour tous les cycles, et sont inscrit au document du MELS:
Les Éditions CEC Inc., Chenelière Éducation Inc., Les Éditions la Pensée Inc., Les Éditions Fides…
Le choix est relativement grand, il suffit de consulter le document…

Je trouve dommage qu’un blog, se voulant source de réflexion, fournisse des renseignements erronés et biaiser qui risque d’induire le lecteur en erreur lors de sa réflexion…

Je ne travaille pas pour le MELS, je ne suis pas enseignante… Je suis juste une maman qui enseigne à la maison et qui croit sincèrement que le système scolaire devrait changer… mais pas au prix de la désinformation…

Pour une école libre a dit…

Nous avions étudié les manuels publiés par les éditions Modulo, les seuls agréés actuellement par le MELS selon leur site internet."

Le texte est en partie une reprise d'août 2008, nous allons modifier le texte pour refléter ce changement. Merci de votre commentaire.

Pour le reste nous avons depuis analysé de nombreux autres manuels. Regarder dans la catégorie manuel ou manuel dans la colonne de droite.