vendredi 11 décembre 2009

Mme Marois exige une révision du cours d'éthique et de culture religieuse, l'ADQ un moratoire

Dépêche de la Presse canadienne où l'on voir Mme Marois réclamer une révision et non plus l'abolition du cours d'ECR.
QUÉBEC — Pauline Marois réclame une révision en profondeur du cours d'éthique et de culture religieuse (ECR) afin d'y soustraire la promotion du multiculturalisme.

L'Action démocratique du Québec, de son côté, revient à la charge avec sa proposition de moratoire sur l'enseignement de ce cours controversé.

La chef du Parti québécois a nuancé, vendredi, la position exprimée la veille par son député et porte-parole en matière d'éducation, Pierre Curzi, qui suggérait la mise au rancart du programme d'étude.

« Ce que Pierre Curzi a dit, c'est que nous croyons que ce cours devrait être requestionné. Nous devrions, à mon point de vue, amener les gens qui l'ont conçu en commission parlementaire pour essayer de vider la question »
, a dit Mme Marois, en entrevue à La Presse Canadienne.

La chef péquiste, qui appuyait le cours d'ECR en 2008, se défend de rompre avec sa position antérieure. Elle dit avoir accordé son soutien au programme « dans la perspective où il y avait une transmission des connaissances sur l'histoire des religions et qu'une place prépondérante était accordée à nos réalités historiques ».

[Note du carnet : Et pourtant, en septembre, les évêques catholiques disaient que ce n'était pas le cas : « la place et le traitement de la tradition chrétienne dans les manuels approuvés [c'est encore pire dans les cahiers d'activités qui ne le sont pas !] pour le primaire ne respectent pas les prescriptions du programme ». Mme Marois ne suit-elle donc pas ce dossier ?]


Or, une étude de la chercheure Joëlle Quérin, publiée la semaine dernière par l'Institut de recherche sur le Québec, est venue tout remettre en question.

Le cours d'ECR, souligne l'étude, néglige sa mission d'enseignement au profit d'un « endoctrinement » des élèves en faveur du multiculturalisme et des accommodements raisonnables.

La doctrine du multiculturalisme, chère à l'ancien premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, est rejetée par le PQ parce qu'elle relègue l'identité nationale québécoise au rang d'une communauté parmi d'autres dans la mosaïque canadienne.

« Jamais nous ne cautionnerons un cours qui fait la promotion du multiculturalisme. Cela va à l'encontre de ce que l'on défend depuis des décennies », a fait valoir Mme Marois.

Sans être aboli, le programme d'éthique et de culture religieuse doit impérativement être revu et recentré sur sa mission d'enseignement, insiste la leader souverainiste.

« Il faut refaire le point et réenligner le cours pour la prochaine rentrée de l'automne », a-t-elle dit.

L'étude Quérin donne raison à l'ADQ qui demande depuis un an et demi un moratoire sur l'enseignement du cours, a pour sa part ajouté le chef adéquiste Gérard Deltell.

Selon lui, il faut suspendre le programme et prendre le temps de le repenser de fond en comble.


« Faisons un moratoire, prenons un temps d'arrêt pour se demander ce que l'on veut enseigner à nos enfants, quel héritage voulons-nous leur léguer avec ce cours-là », a-t-il dit.

À ses yeux, les objectifs poursuivis par le programme sont flous au point que les enseignants ne savent pas trop comment se comporter en classe.

Les exemples troublants qui sont rapportés à intervalle illustrent, selon le leader de l'ADQ, la nécessité d'un temps d'arrêt.

« Quelqu'un me disait que sa fille s'était fait dire en classe qu'on ne pouvait plus parler de Noël et qu'il fallait employer l'expression "temps des Fêtes". (...) En secondaire deux, un questionnaire demande à un élève: Es-tu un garçon, une fille ou tu ne le sais pas? On est rendu là. C'est quoi cette affaire-là ? », a lancé M. Deltell.






Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Chère Pauline, bien sûr on ne pouvait pas compter que l'espoir durerait... Tout ce qu'elle demande, c'est que les fonctionnaires viennent en commission parlementaire pour la "rassurer", lui permettre de "gagner" un ou deux points de pure forme insignifiante, et l'aider à rendormir la population. C'est clair comme de l'eau de roche.

La seule chose sur laquelle on puisse compter, c'est qu'ayant accepté d'ouvrir la boîte de Pandore pour mieux pouvoir contrôler le moment ou elle décidera de la refermer elle-même (croit-elle), plutôt que de faire le dos rond comme Charest et Courchesne, elle ne contrôlera néanmoins pas complètement le débat car les Quérin et Bock-Côté, eux, qui ont acquis maintenant une crédiblité, ne se laisseront pas mener en batreau si facilement. Ils n'ont pas la langue dans leur poche, ils ne s'en laissent imposer par personne et on ne peut pas questionner leur compétence.

Michel THYS a dit…

Je ne partage pas l'opinion de Mesdames Joëlle QUERIN et Pauline MAROIS.
En effet, privilégier la culture québécoise et la religion catholique est certes légitime, mais à notre époque de pluralisme des cultures et des convictions, cela ne peut, selon moi, que favoriser le communautarisme et donc l'intolérance.
Certes, les parents croyants ont le droit constitutionnel d'imposer unilatéralement leur religion à leurs enfants, mais je crains que cela ne favorise pas leur intégration à la modernité ...
Je pense qu'un minimum de culture générale implique un minimum de culture religieuse, mais aussi laïque.
Or, actuellement, le cours d'ECR fait découvrir six autres religions avec tant de détails, que cela jette la confusion dans l’esprit des enfants et, par comparaison, cela ne peut que renforcer la religion traditionnelle et majoritaire.
Les évêques l’ont d'ailleurs bien compris ! C’est même, à mes yeux, le but hypocrite de ce cours : tenter de compenser le déclin du catholicisme, la déconfessionnalisation et la laïcisation croissantes de la société … Initialement, en effet, il devait être fait mention de l’existence de conceptions non religieuses. C’était un minimum, par simple honnêteté intellectuelle. Or, à présent, même la mention de l’athéisme est supprimée, comme si c’était une abomination !

Dans un souci de neutralité et de réduire les inégalités socioculturelles, l’école, via le cours d’ECR, devrait donc compenser l’influence des parents, par une DOUBLE information minimale, objective et non prosélyte : d’une part, au cours d'histoire, ou lors d’un cours de philosophie, sur le « fait religieux » ET d’autre part, sur le « fait laïque » (l’humanisme laïque, ses principes de libre examen, d’esprit critique, d’autonomie et de responsabilité individuelle, ses valeurs universalisables - puisque bénéfiques à tous, telles que le respect de la dignité humaine -, ses options, ses objectifs, la spiritualité laïque, …, actuellement occultés).

Cela permettrait enfin à chacun de choisir ses convictions philosophiques OU religieuses en connaissance de cause, aussi librement que possible, d’accepter la différence enrichissante de l’autre et de tendre ainsi vers une réelle citoyenneté, fondée un meilleur « vivre ensemble ».

Michel THYS Waterloo en Belgique.

Anonyme a dit…

Est-ce que M. Thys, le franc-maçon belge, pourrait arrêter de dire qu'il est d'accord avec les évêques du québec, ces chiffes molles ?

Des esprits faibles vont commencer à croire que les évêques se sont fait rouler par des frères trois points.