vendredi 9 août 2024

Pour la première fois depuis plus de 50 ans, la Suède compte plus d'émigrants que d'immigrants

La tendance de l’année dernière à la diminution du nombre de demandeurs d’asile en Suède et du nombre de permis de séjour accordés se poursuit. Selon les prévisions de l’Agence suédoise des migrations, la Suède devrait accueillir le plus petit nombre de demandeurs d’asile depuis 1997 et, pour la première fois depuis plus de 50 ans, la Suède connaît une émigration nette. Plus de Syriens, de Somaliens et d’Irakiens quittent désormais la Suède que n’y immigrent.

 


Alors que le nombre de demandeurs d’asile dans l’Union européenne s’est stabilisé à un niveau élevé, le déclin se poursuit en Suède. Jusqu’à la fin juillet de cette année, un total de 5 600 demandes d’asile ont été enregistrées. Cela représente une baisse de 27 % par rapport à la même période de l’année dernière. Selon les prévisions de l’Agence suédoise des migrations, la Suède enregistrera cette année le plus faible nombre de demandeurs d’asile depuis 1997.


« Les efforts du gouvernement portent leurs fruits. Le nombre de demandes d’asile tend vers un niveau historiquement bas, les permis de séjour liés à l’asile continuent de diminuer et, pour la première fois en 50 ans, la Suède enregistre une émigration nette. Cette évolution vers une immigration durable est nécessaire pour renforcer l’intégration et réduire l’exclusion », de déclarer la ministre des Migrations, Maria Malmer Stenergard.

En 2023, l’émigration a augmenté parmi les personnes nées dans des pays tels que l’Irak, la Somalie et la Syrie. En 2023, les chiffres de l’immigration nette pour les personnes nées dans ces pays étaient négatifs. Selon les statistiques préliminaires officielles, la Suède a connu une immigration nette négative jusqu’au mois de mai de cette année. Les initiatives du gouvernement visant à améliorer l’enregistrement de la population sont censées contribuer à ce résultat.


La Suède avait accueilli un nombre important d’immigrants depuis les années 1990, principalement en provenance d’ex-Yougoslavie, de Syrie, d’Afghanistan, de Somalie, d’Iran ou d’Irak, et d’autres régions en proie à des conflits.  

Pour rappel, Ulf Kristersson, chef de file des conservateurs, est arrivé au pouvoir en 2022 en formant un bloc majoritaire à l’aide du parti nationaliste des Démocrates de Suède. Il s’était alors engagé à réduire radicalement l’immigration. 

À partir du 1er octobre 2023, les règles pour obtenir un permis de travail en Suède avaient changé. Jusqu'alors, le salaire minimum exigé pour décrocher un titre de séjour était de 13 000 couronnes (1 100 euros) par mois. Il va doubler, pour passer à 26 500 couronnes, soit 80 % du salaire médian suédois. Les travailleurs non-européens doivent donc désormais gagner le double de ce qui était jusque-là nécessaire pour obtenir un permis de résidence.



Le chômage en Suède touche particulièrement les personnes nées à l’étranger. Au cours du deuxième trimestre de 2024, le chômage parmi ce groupe a augmenté de 16,2 à 16,9 pour cent. Le manque d’intégration et de compétences linguistiques sont souvent cités comme facteurs contribuant à ce phénomène.

Voir aussi
 
L'escroquerie aux allocations en Suède : 80 % de l'argent versés aux immigrés

Les personnes nées à l'étranger représentent 80 % du coût des paiements indus de l'Agence suédoise d'assurance sociale et, en ce qui concerne les prestations d'assistance, les immigrés reçoivent huit fois plus de paiements indus que les Suédois. C'est ce qui ressort d'un nouveau rapport de l'Agence suédoise d'assurance sociale.

Dans ce rapport, l'Agence suédoise d'assurance sociale répartit les paiements incorrects en deux groupes : les tricheries délibérées (infractions à la législation sur les prestations) et les erreurs non intentionnelles.

Au sujet du groupe des tricheurs délibérés, l'Agence suédoise d'assurance sociale écrit ce qui suit :

"Les personnes nées à l'étranger ont tendance à être surreprésentées dans le groupe des fraudeurs délibérés pour presque toutes les prestations présentées. Cette surreprésentation est particulièrement importante pour l'allocation d'assistance, les allocations familiales et l'allocation parentale".

En ce qui concerne l'allocation d'assistance, les erreurs sont plus de huit fois plus fréquentes chez les personnes nées à l'étranger que chez celles nées en Suède, selon l'Agence suédoise d'assurance sociale.

L'agence identifie aussi spécifiquement les réseaux familiaux comme un facteur de risque qui doit être analysé de manière plus approfondie.

Selon le rapport, une part de l'explication du niveau élevé de fraude parmi les immigrés peut être liée au fait qu'ils choisissent de recevoir des prestations et des allocations bien qu'ils vivent à l'étranger.

Le rapport de l'Agence d'assurance sociale était à l'origine un document interne, mais il a finalement été rendu public sous la pression de Verifiera, un géant de la cartographie personnelle, qui a demandé le document en vertu du principe de l'accès public aux documents officiels.


1 commentaire:

peter a dit…

La Suède réussit à obtenir son solde migratoire négatif, et à faire partir l'immigration dont elle ne voulaient plus, notamment en imposant un salaire minimum élevé pour obtenir ou renouveler un visa de travail. Et les médias français arrivent à faire passer ça pour un exode des Suédois. Incroyable. Le Danemark aussi a réussi sa transition, en européanisant son immigration et en inversant les flux sur le reste. Il y a des pays qui appliquent la remigration, et ça marche. Le rêve européen est encore totalement possible.