Article du journal d'extrême gauche Libération (6,3 millions d'aides publiques en 2016) qui n'aime pas la possibilité que des journalistes échappent à une formation de gauche.
La plus ancienne école de journalisme au monde a été rachetée par un groupe d’investisseurs conservateurs, dont le milliardaire d’extrême droite [rappel, selon les gauchistes de Libé] Vincent Bolloré. Faisant craindre qu’elle ne se transforme en pépinière pour médias bollorisés.
La bollorisation commencera désormais dès l’école de journalisme. L’École supérieure de journalisme de Paris (ESJ Paris), la plus ancienne école de formation de journalistes au monde, créée en 1899 par l’écrivaine Jeanne Weill, alias Dick May, passe sous le pavillon d’un consortium d’investisseurs marqués à droite, parmi lesquels Bernard Arnault, Vincent Bolloré, la famille Dassault, l’ancien président du Medef Pierre Gattaz et Rodolphe Saadé.
Dans un communiqué publié ce vendredi 15 novembre, la bande [sic!], associée également au groupe Bayard Presse, a annoncé vouloir faire de cette école, qui ne fait actuellement pas partie des quatorze reconnues par la profession et qui n’a rien à voir avec la plus célèbre ESJ Lille [dont 87 % des étudiants affirmaient voter pour la gauche ou l'extrême gauche], «un haut lieu de l’excellence journalistique, un centre de formation de référence où se dessinent les contours du journalisme de demain». La nouvelle direction de l’établissement semble notamment mettre en avant une volonté de devenir une référence dans le domaine de l’enseignement du journalisme économique. Un «engagement collectif» dans le sens d’une «dynamique de renouveau», s’est gargarisé dans la foulée le JDD bollorisé, sans prendre la peine de s’éloigner un tant soit peu du communiqué – difficile de critiquer leur potentielle future pépinière de talents.
Une ancienne d’Europe 1 à la direction
Mais c’est en effet, comme le souligne l’hebdomadaire à la main du milliardaire d’extrême droite, une «nouvelle page qui s’ouvre», bien loin des valeurs de l’école des débuts, la première au monde à s’ouvrir aux femmes, soutenue par Emile Durkheim et honnie par la droite antidreyfusarde. Les étudiants, qui ont découvert le rachat ce vendredi matin par des sources journalistiques, sont sonnés. Marie (1), en master [maîtrise] de journalisme, parle d’un «sale coup au moral» qu’elle n’avait pas vu venir. Autour d’elle, certains ont certes un peu d’espoir que le rachat permette d’augmenter les moyens d’une école qui en manque, mais Marie, elle, ne «voit que des côtés négatifs». Déjà parce que c’est son argent, et celui de ses camarades, qui financent l’école : 7 000 euros l’année tout de même, et qu’elle craint l’arrivée de professeurs d’extrême droite qui viendraient bousculer ce qu’elle jugeait jusqu’ici comme un «enseignement équilibré». Ensuite parce qu’elle s’inquiète des conséquences pour sa carrière. «Ça me rend hyper triste de me dire que le truc qui sera sur mon CV toute ma vie ce sera ça. Et j’ai peur de ne pas trouver du travail quand les rédactions verront que j’ai fait la Bolloré School of Journalism. [en anglais !]»
Elhame Medjahed, ancienne présentatrice sur Europe 1, propriété de Vincent Bolloré, et jusqu’ici directrice pédagogique de l’établissement, prend la direction générale par intérim. Elle succède au spécialiste du Maroc Guillaume Jobin, qui dirigeait l’école depuis 2009. À la présidence de l’établissement, on retrouvera Vianney d’Alançon, un entrepreneur catholique trentenaire, cofondateur de la maison de joaillerie Laudate, qui fabrique des médailles de baptême et les vend à Lyon et Versailles, comme le racontait le Monde en 2017. L’homme est surtout châtelain de La Barben (Bouches-du-Rhône), où il a implanté le parc d’attractions historique Rocher Mistral, sorte de Puy-du-Fou provençal à la vision historique plus que contestable. Selon nos informations, c’est lui qui est à l’origine du tour de table rassemblant le gratin du capitalisme français. En mai, le magazine Challenges faisait état de négociations pour céder l’école pour un montant entre 2 et 3 millions d’euros.
L’école a pu avoir ces dernières années une réputation sulfureuse [dans les milieux de la gauche radicale], employant par exemple comme professeurs le controversé journaliste indépendant Jean-Paul Ney ou la reporter russophile [?] Anne-Laure Bonnel. L’ESJ Paris entretenait par ailleurs ces derniers temps un tropisme pour le Moyen-Orient, avec une filière orientée vers le marché des médias des pays arabes. Quelle sera désormais sa future ligne ? La nouvelle équipe de direction sera connue en janvier, et l’école devrait bientôt quitter la rue de Tolbiac, dans le XIIIe arrondissement de Paris, pour des nouveaux locaux. Contactée, la nouvelle directrice n’a pour l’heure pas répondu aux sollicitations de Libération.
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