vendredi 7 mai 2021

Madrid — Musées, Opéra, restaurants, cafés et cinémas sont tous restés ouverts, sans que contamination augmente


La victoire de la droite madrilène aux régionales pourrait être le « kilomètre zéro » de la longue route qui mènera à la reconquête de la Moncloa, le palais du Premier ministre.

La victoire d’Isabel Diaz Ayuzo, reconduite à la tête de la région autonome de Madrid, ne devrait pas passer inaperçue des droites dans le monde. La jeune Espagnole de 42 ans a accompli un parcours qui force l’admiration en si peu de temps. Au sein de l’assemblée de la région autonome, la droite est passée de 30 élus en mai 2019 à 65 élus ces jours-ci, en faisant disparaître Ciudadanos, le parti du centre droit qui avait tenté de s’unir contre elle avec le PSOE (parti socialiste espagnol), ce qui a déclenché cette élection surprise où elle a pris tout le monde de court. Le patron du Partido Popular (PP, droite modérée), Pablo Casado, 40 ans, a eu le talent de deviner le potentiel de cette ancienne journaliste, qui fut un temps chargée du service de presse du parti. Ils incarnent à eux deux la renaissance de la droite espagnole. Une droite libérale, entrepreneuriale, qui défend la Constitution — et donc la monarchie constitutionnelle — et dénonce le coup de force de l’indépendantisme catalan. Une droite qui a toujours été plus décomplexée que dans les autres régions espagnoles.

Une droite, surtout, qui a pris ses responsabilités face à la pandémie en poussant le curseur de la liberté de circuler et travailler le plus loin possible. Musées, Opéra, restaurants, cafés, bars et cinémas sont tous restés ouverts, sans que le niveau de contamination augmente de manière excessive. L’avant-veille des élections, les réseaux sociaux ont partagé le long hommage très ému que lui a rendu le compositeur de musique de variété Nacho Cano, très connu en Espagne, lors d’une remise de décorations : « Je vous remercie, nous vous remercions tous pour ce que vous avez fait. » Elle a essuyé une larme.

On comprend mieux le sens du slogan « Liberté ! », qui pavoisait les rues de la ville, ou de la formule « La liberté, ou le socialisme ! » (et non « Liberté ou communisme », comme on a pu lire ici ou là). Ses adversaires l’ont aussitôt caricaturée en candidate trumpiste. Comparaison paresseuse, et inexacte. Isabel Diaz Ayuso a toujours préconisé une prophylaxie rigoureuse, contrairement à l’ex-président américain. Elle a aussi contribué à imposer les tests PCR à l’aéroport de Madrid et fait construire un hôpital de campagne en quelques semaines. Le vote des électeurs doit donc être compris comme un raz de marée qui plébiscite l’audace pionnière d’une femme politique qui décide de favoriser l’économie dans un Occident globalement abrité derrière sa complaisance folle pour l’endettement et son idéologie de la précaution.


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