Mise à jour lundi 30/XI/2020
L'Association des libraires du Québec se rétracte et republie une liste des coups de coeur littéraires du premier ministre qu'elle avait supprimée de ses réseaux sociaux.
Le Journal de Montréal titre en ce dimanche 29 novembre : « François Legault partiellement censuré par l’Association des libraires ».
L’Association des libraires du Québec (ALQ) a fait disparaître des suggestions de livres à lire de François Legault après avoir reçu des plaintes de gens qui lui reprochaient qu’elle eût offert une tribune au Premier ministre.
Mercredi dernier, M. Legault a présenté, dans une vidéo d’une demi-heure, dix suggestions de livres à lire dans le cadre du mouvement #lireenchoeur de l’ALQ, qui a donné la parole à quelque 150 auteurs et personnalités depuis le printemps.
Or, plusieurs critiques ont rapidement fusé. « Il y a eu beaucoup de commentaires de gens, notamment du milieu littéraire, qui nous reprochaient d’avoir donné une tribune à M. Legault » et qui critiquaient sa liste de livres, a reconnu la directrice générale de l’ALQ, Katherine Fafard, en entrevue avec l’Agence QMI dimanche.
Sur Instagram, plusieurs intervenants ont dénoncé le fait que M. Legault refuse de reconnaître le racisme systémique au Québec ou ses politiques « racistes » pour critiquer le fait que l’ALQ lui offre une tribune. Certains s’en sont aussi pris à l’une des suggestions du Premier ministre, L’empire du politiquement correct du chroniqueur Mathieu Bock-Côté.
Des intervenants ont aussi réclamé des excuses à l’Association
Devant le tollé, l’ALQ a choisi de faire disparaître de ses réseaux sociaux les suggestions de lecture du Premier ministre. Quant à la vidéo, elle est demeurée en ligne, mais un message précisant que « les opinions exprimées par le participant n’engagent que lui » a été ajouté vendredi.
M. Legault est le seul intervenant dont la vidéo est assujettie de cette mise en garde et dont les publications ont été effacées.
Mme Fafard a expliqué que son organisation a voulu écouter les préoccupations des militants, d’autant plus que la question du racisme a occupé une part importante du débat lors de la dernière année.
Elle se défend cependant d’avoir cédé devant les demandes des militants. « Si on avait retiré la vidéo, ça aurait été de la censure », a-t-elle plaidé, en précisant que l’ALQ n’a pas l’intention de s’excuser pour avoir invité le Premier ministre à partager ses coups de cœur littéraires.
Au cabinet du Premier ministre, on soutient avoir été informé de la décision vendredi dernier. « Nous sommes déçus de voir que les suggestions de lecture du Premier ministre ont été retirées des réseaux sociaux de l’Association », a réagi un attaché de presse de François Legault, Ewan Sauves, tout en qualifiant de « bonne chose » que la vidéo soit toujours en ligne.
De la « lâcheté » Le chroniqueur du Journal de Montréal Mathieu Bock-Côté, montré du doigt dans certaines publications de militants qui critiquaient la liste de lecture, a accusé l’ALQ d’avoir fait preuve de « lâcheté épouvantable » en déplorant un cas de « censure grossière ».
« Nous sommes devant un geste absolument discourtois. François Legault est invité à présenter sa liste de livres, mais puisque les militants n’aiment pas ses recommandations, on la retire grossièrement. Faut-il mettre certains livres à l’index, désormais ? » s’est-il interrogé lorsqu’invité à réagir.
« Tout cela, au final, nous confirme à quel point la censure progresse et la liberté d’expression régresse. Et cela, dans les milieux qui devraient y tenir plus que tout », a-t-il ajouté.
Addendum:
Richard Martineau s'en prend au directeur de l'Association des libraires du Québec
Voir aussi
L'Empire du correctivisme politiqueConférence de Mathieu Bock-Côté à Bruxelles sur le correctivisme politique
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