lundi 30 novembre 2020

La théorie de la « fragilité blanche »

Greenpeace — que d’aucuns pourraient croire une association purement vouée à la défense de l’environnement — donne encore raison à un de ses fondateurs (voir Patrick Moore et son livre Pour une écologie scientifique et non politique), il s’agit d’une organisation très en pointe dans le correctivisme politique. C’est une organisation qui fait la promotion du racialisme et d’un concept aussi tordu que celui de la fragilité blanche.


« Le test »

La « fragilité blanche » serait une « entrave » à la lutte contre le racisme qui afflige les blancs. Cette fragilité touche les blancs qui osent demander des excuses quand ils se sentent injustement accusés de racisme (point 6). Si vous n’êtes pas d’accord ou posez une question dans les commentaires (point 13) sur cette conclusion, c’est une preuve de votre « fragilité blanche ». Comment toujours avoir raison.




 

 


Greenpeace Québec revendique cette « lutte intersectionnelle »

À la suite de la publication de ce « test », Greenpeace a été assaillie de critiques et a tenu à s’expliquer. L’Association revendique son soutien aux théories fumeuses de Robin (une femme) DiAngelo :

Bonjour à toutes et à tous, à celles et ceux qui nous demandent pourquoi nous ne nous concentrons pas sur l’environnement au lieu de dévier sur des sujets de justice sociale, voici un billet de blogue de notre directrice Christy Ferguson qui, nous l’espérons, vous permettra de mieux comprendre notre positionnement ! Ne rien dire, c’est être complice. Voilà pourquoi Greenpeace Canada parle du racisme.

La « fragilité blanche », un concept fumeux raciste

Robin DiAngelo
Pour Matt Taibbi :

Il est ahurissant de voir La Fragilité blanche célébrée ces dernières semaines. Quand ce livre a dépassé un livre de Hunger Games sur les palmarès des meilleures ventes, USA Today a applaudi : « Les lecteurs américains sont plus intéressés par la lutte contre le racisme que par l’évasion littéraire. Lorsque DiAngelo est apparu sur The Tonight Show, Jimmy Fallon s’est exclamé : « Je sais… tout le monde veut vous parler maintenant ! » La Fragilité blanche a été présentée comme une solution incontestée pour lutter contre le racisme, à un moment où, après le meurtre de George Floyd, les Américains souhaitent soudainement (et à juste titre) lutter contre celui-ci. Sauf que ce n’est pas simplement un livre qui nous invite à nous pencher sur nos propres préjugés. Les gens qui aiment ce livre incroyablement insensé l’ont-ils vraiment lu ?

DiAngelo n’est pas la première personne à faire de l’argent en relayant de la foutaise pseudo-intellectuelle comme étant de la sagesse d’entreprise, mais elle pourrait être la première à le faire en vendant une théorie raciste digne de l’Allemagne nazie. La Fragilité blanche colporte un message simple : il n’existe pas d’expérience humaine universelle et nous ne sommes pas définis par nos personnalités individuelles ou nos choix moraux, mais uniquement par notre catégorie raciale.

Si votre catégorie est « blanche », mauvaise nouvelle : vous n’avez aucune identité en dehors de votre participation à la suprématie blanche (“L’anti-négritude est à la base même de nos identités… La blanchitude [ou blanchité] a toujours été fondée sur la négritude”), ce qui signifie pour DiAngelo que naturellement « une identité blanche positive est un objectif impossible ».

DiAngelo nous dit qu’on n’y peut rien sauf « s’efforcer d’être moins blanc ». Nier cette théorie ou avoir l’effronterie de vouloir échapper à l’ennui d’une conférence de DiAngelo — ce qu’elle décrit comme « sortir d’une situation stressante » — revient à confirmer sa conception de la suprématie blanche. Cet équivalent intellectuel de « l’épreuve de l’eau » (si vous flottez, vous êtes une sorcière [épreuve interdite dès 1601 par le Parlement de Paris]) est devenu l’orthodoxie dans une grande partie du monde universitaire.

Le style de DiAngelo est pure souffrance. Le lexique privilégié par les théoriciens intersectionnels de ce type est construit autour des mêmes principes que la novlangue d’Orwell : il bannit l’ambiguïté, la nuance et le sentiment et se structure autour de paires de mots stériles, comme raciste et antiraciste, accorder ou refuser une tribune [à un orateur], centre et silence, qui réduisent toute pensée à une série de choix binaires.

« La Fragilité blanche » un négoce très juteux

 Comme le révèle Douglas Murray dans le Spectator (Londres), la fragilité blanche est un filon très juteux qui se nourrit de contrats très rentables tant dans les entreprises privées que dans la fonction publique.

Parmi toutes les personnes qui ont gagné de l’argent au cours du mois dernier, peu d’entre elles peuvent en avoir amassé autant que Robin diAngelo. Depuis la mort de George Floyd, le thème du racisme systémique est devenu la vache à lait de cette universitaire américaine blanche et auteur de La Fragilité blanche. Un terme que je ne devrais probablement pas utiliser, puisque PETA a déclaré la semaine dernière que le lait était un symbole de la suprématie blanche. DiAngelo fait son beurre avec ses thèses, bien qu’au moment où vous lirez ces lignes, l’idée de « beurre » pourrait aussi être devenue un concept raciste. Dans ce cas, le beurre rejoindra la campagne britannique, qualifiée de raciste par l’émission Countryfile de la BBC la semaine dernière. Un fait que j’ai appris après l’ouverture de ma page d’accueil de recherche Google, où Google m’a informé sur la défunte travestie américaine noire Marsha P. Johnson.

La recherche Google fait la promotion de l’activiste noire travestie (LGBTQ)

Quoi qu’il en soit, je mentionne diAngelo parce que, même avant sa récente célébrité, quiconque souhaitait l’employer pour être rééduqué devait débourser 6000 $ de l’heure. Ou 12 000 $ pour deux heures. C’est ce que diAngelo a facturé l’année dernière à l’Université du Kentucky pour une session de deux heures sur l’injustice raciale. J’imagine qu’elle fait payer plus cher tous ces PDG qui font maintenant la queue pour embaucher la Dominatrix de l’antiracisme, la faire venir dans leurs bureaux et passer un après-midi à leur répéter à quel point ils sont des salauds de vaut-rien.

Ensuite, il y a les ventes de livres. Depuis qu’un flic du Minnesota a tué M. Floyd, d’innombrables entreprises et individus ont envoyé des « listes de lecture » pour nous dire à tous ce qu’il faut lire. Chaque fois que l’ouvrage de diAngelo publié en 2018 figure en tête.

Prenons un document qui vient d’être divulgué provenant du bureau du directeur général du Birmingham and Solihull National Health Service Mental Health Trust [une partie du système de la santé publique du Royaume-Uni]. Daté du 5 juin et intitulé « Inégalités et discrimination raciale », il commence par affirmer que les événements récents en Amérique “ont mis en évidence une fois de plus la discrimination et l’inégalité vécues chaque jour par les personnes issues des minorités ethniques, notamment noires et asiatiques (MENA)”. La lettre de trois pages continue : « Ce n’est pas à nos collègues des minorités ethniques de corriger cela. Ils en ont assez honnêtement et naturellement de raconter leurs histoires à plusieurs reprises et de ne pas être compris. »

L’auteur de cette lettre est un Roisin Fallon-Williams, qui en ces temps antiracistes, je dois le signaler, est blanche. Elle sait quoi faire. « Je nous écris cela alors que je sais et comprends désormais que ma position ignorante et incompétente », dit-elle. « Bien que je reste ignorante et incompétente, je comprends maintenant mieux que je suis coupable, j’ai été complice. » Elle poursuit en exhortant ses collègues tout aussi incompétents et ignorants à prendre le temps d’aller voir leurs collègues issus des minorités (MENA) et de leur dire : « Comment allez-vous ? » et « Ça va ? » et « écouter vraiment » ce qu’ils disent. Tout cela pose la question — comme le font toujours les « antiracistes » — de ce qu’ils ont fait jusqu’à avant-hier.

Sur la troisième page de son auto-flagellation, Mme Fallon-Williams propose quatre ouvrages que ses collègues ignorants et incompétents devraient lire. C’est la liste habituelle, bien que Fallon-Williams ignore peut-être que la moitié de ses textes suggérés sont écrits par des auteurs blancs. L’un de ces textes est un article de Peggy McIntosh, du Wellesley College, « Les privilèges des Blancs : Au-delà des apparences ». Il est si souvent cité depuis sa parution il y a trente ans que, jusqu’à ce que je le lise récemment, j’avais cru qu’il contenait quelque chose d’intéressant.

Peggy McIntosh

J’avais tort. L’ensemble du « travail » se compose simplement de quelques pages d’affirmations destinées à démontrer les effets quotidiens du « privilège blanc ». La première est : « Je peux, si je le désire, m’arranger pour être en compagnie de gens de ma race la plupart du temps. » L’affirmation numéro 33 [supprimée du site de l’Alliance de la fonction publique du Canada, mais bien présente ailleurs :] est : « Je ne suis pas pleinement conscient que ma silhouette, mon allure ou mon odeur corporelle seront interprétées comme une réflexion de ma race. » Une affirmation qui évoque toute une série de réflexions sur la silhouette, l’allure et l’odeur corporelle des universitaires blanches de Wellesley.

Mais en tête de la liste de lecture de Fallon-Williams se trouve cet ouvrage qui, bien que plus long que celui de McIntosh, est à bien des égards encore plus déficient. L’affirmation centrale de la fragilité blanche est que tous les blancs sont racistes. DiAngelo dit que les Blancs qui sont mécontents qu’on leur apprenne qu’ils sont racistes font preuve de « fragilité blanche ». Ce qui est une nouvelle démonstration de leur racisme. Tout cela laisse tous les Blancs dans le dilemme qui se posait aux sorcières condamnées à l’ordalie de l’eau [si elles flottent dans l’eau, elles sont sorcières et brûlées, si elles coulent à pic et se noient, c’est une regrettable erreur judiciaire.]  DiAngelo a inventé un jeu de sa façon, auquel nul ne gagne. Sauf elle, bien évidemment.

 

L'ancêtre du test de la fragilité blanche

 [La chasse aux sorcières était une spécialité protestante, en plein XVIe et XVIIe siècles – et pas typique de l’époque médiévale, a fortiori pas de l'époque du roi Arthur comme dans ce film de Monty Python]

Bien sûr, de bonnes personnes se laissent avoir — des personnes de toutes les couleurs de peau qui croient que notre société est intrinsèquement raciste et qu’en conséquence tout doit être compris à travers le prisme de la couleur de la peau. D’autres parmi nous, également de toutes les couleurs de peau, ne sont pas d’accord. Non pas parce que nous sommes racistes ou parce que nous pensons que nos sociétés ne peuvent pas être meilleures, mais parce que nous pensons que ce qui est exigé de nous par les professeurs « antiracistes » est un enfer racialiste d’un nouveau type.

À l’instar du mouvement Black Lives Matter lui-même, la « justice sociale », caractérisée par les travaux de McIntosh et de diAngelo, est conçue pour qu'il soit en pratique impossible de s’y opposer. À l’instar de ces départements « d’études de la paix » qui ont mystérieusement surgi pendant la guerre froide, ce front apparemment impossible à réfuter a des racines et des objectifs profonds, destructeurs et, oui, marxistes.

Aujourd’hui, cela se présente comme si c’était éminemment simple à assimiler. Nous devons simplement lire les bons livres, corriger notre langage, suivre les instructions et exécuter le programme autrement.

Eh bien, vous pouvez le faire. Ou vous pouvez vous y refuser. Et je recommanderais fortement cette dernière option. Car ce que les bonimenteurs de la race proposent n’est pas une mise à niveau de notre logiciel sociétal. Leur programme vise plutôt à déformer et à détruire tout le système : un système qui peut avoir ses défauts, mais qui ne mérite pas l’introduction de leur logiciel sociétal malveillant. Des salles de conseil d’administration au Service national de la santé et partout ailleurs dans la société, je suggère aux gens de s’assurer qu’ils comprennent les conséquences de ce qu’ils acceptent. Soyez très, très prudent avant de cliquer sur « Tout accepter ».

Voir aussi

Extraits de La Grande Déraison ; Race, genre, identité de Douglas Murray

Race, genre, identité, les ferments de la violence qui vient (le titre et la couverture ont depuis changé)

Le Canada vu par Douglas Murray : un pays avec un singulier manque d’adultes

Un diplôme universitaire en lettres et sciences humaines en vaut-il encore la peine ?

Un historien canadien, « expert en études du genre », avoue avoir falsifié ses recherches

L’Université Evergreen (États-Unis) et les dérives du progressisme militant 

Australie — Recrutement sur base de CV anonymisés augmente nombre d’hommes blancs sélectionnés 

Canada — Projet-pilote de recrutement anonyme : pas de biais détecté 

Angleterre : enfants blancs défavorisés moins aidés que ceux des minorités ethniques

Ministère de la Justice accuse Yale de discrimination raciale contre blancs et asiatiques

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