mardi 21 octobre 2014

Angleterre — école chrétienne menacée de fermeture parce qu'elle n'a pas invité d'imam

École primaire impliquée dans le scandale du « cheval de Troie »
L’organisme responsable de l’inspection des écoles en Angleterre (Ofsted) a averti une école chrétienne de bonne réputation qu’elle allait être déclassée et pourrait même être fermée parce qu’elle n’avait pas invité un représentant d’une autre religion, comme un imam, à conduire l’assemblée de l’école pendant laquelle tous les élèves et le personnel sont réunis.

Selon les autorités, la petite école indépendante située dans les comtés proches de Londres contrevenait aux nouvelles règles destinées à promouvoir les « valeurs britanniques », telles que la liberté individuelle et la tolérance, promulguées dans la foulée du scandale du cheval de Troie. Il s’agissait de lutter contre l’infiltration d’écoles à Birmingham par des groupes islamistes. (Voir encadré ci-dessous).
Cheval de Troie à Birmingham

C’est une lettre fuitée, envoyée par un islamiste à Birmingham à un contact à Bradford, qui a donné l’alerte, raconte le Sunday Times. Le courrier donne des informations sur « Opération Cheval de Troie », un programme ayant pour but le remplacement des directeurs d’écoles publiques à Birmingham, à Manchester et à Bradford par des personnes musulmanes désignées pour les diriger selon un islam orthodoxe, et revendique quatre remplacements déjà effectués.

Mi-avril, un sonneur d’alerte anonyme a donné davantage d’informations au Sunday Times, notamment sur l’école Park View à Birmingham. Il aurait dit entre autres que les enseignants non musulmans sont poussés vers la porte, que les garçons et les filles sont séparés dans les classes, « qu’ils ne sont pas autorisés aux cours d’éducation physique ensemble », qu’ils apprennent aux cours d’éducation sexuelle « que les épouses sont obligées d’assouvir les besoins de leur mari selon la charia... »

Le Sunday Times note qu’à Birmingham, vingt-cinq écoles font l’objet de quatre enquêtes différentes : celle du ministère de l’Éducation, du conseil municipal de Birmingham, de l’inspection scolaire Ofsted et de la police des West Midlands.

Le premier rapport d’enquête, celui du ministère, énumère de nombreux cas où l'islamisme ou le salafisme influençaient le programme ou la vie des écoles. Parmi ceux-ci,
  • La rhétorique anti-occidentale, en particulier anti-américaine et anti-israélienne;
  • Ségrégation - division du monde en nous et eux (tous les non-musulmans et les musulmans qui n'approuvent pas l'interprétation salafiste);
  • Perception d'une conspiration mondiale contre les musulmans;
  • Les tentatives visant à imposer leurs opinions et pratiques sur les autres;
  • L'intolérance à l'égard des différences religieuses ou non;
  • De l'homophobie;
  • Des changements aux programmes de sciences et d'art.

Les détails de cette dernière affaire concernant l'école chrétienne ont été dévoilés dans une lettre envoyée au ministre de l’Éducation, Nicky Morgan, par l’Institut chrétien qui conseille juridiquement l’école.

Ce regroupement prévient que les nouvelles règles visant à lutter contre l’extrémisme ont d’ores et déjà des « conséquences inquiétantes » sur les écoles confessionnelles et forcent les inspecteurs de l’Ofsted à agir d’une façon qui porte atteinte aux valeurs morales de ces écoles.

Cette lettre fait suite à des plaintes de la part d'écoles juives orthodoxes au sujet de récentes inspections durant lesquelles les inspecteurs auraient demandé à des filles issues de milieux traditionnels stricts si on leur avait donné assez de leçons sur le lesbianisme, si elles avaient des petits copains et si elles savaient d’où venaient les bébés.

Dans le dernier cas qui concerne l’école chrétienne, les inspecteurs auraient averti la direction de l’école qui était auparavant considérée comme « bonne » qu’elle serait déclassée à « satisfaisant » parce qu’elle ne respectait pas les normes qui l’obligent à « promouvoir activement » l’harmonie entre les différentes religions, car elle n’avait pas invité de représentant d’autres religions.

Les inspecteurs ont averti l’école que, si elle ne pouvait démontrer comment elle respecterait les nouvelles exigences, une nouvelle inspection plus approfondie aurait lieu et qu’elle pourrait aboutir à la fermeture de l'établissement.

Un document de consultation du gouvernement publié en juin précisait qu’il ne suffisait pas que les enfants se rendent en excursion sur différents lieux de culte pour qu’une école respecte les nouvelles règles.

L’Institut prévoit déjà contester juridiquement les règles en question en faisant valoir que leur adoption pendant les vacances scolaires a été précipitée. Il craint également que ces nouvelles lignes directrices ne servent à réprimer l’enseignement de tout ce qui pourrait être considéré comme politiquement incorrect sur des questions telles que le mariage.

« Il est inquiétant de constater que les nouvelles règles exigent des équipes d’inspection de l’Ofsted qu’elles adoptent un comportement qui ne respecte pas l’éthique religieuse des écoles confessionnelles », de déclarer Simon Calvert, directeur adjoint de l’Institut chrétien.

« Ces nouvelles exigences portent atteinte aux droits des enfants, des parents, des enseignants et des écoles d’exprimer leurs convictions religieuses et de pratiquer leur religion. » Simon Calvert ajoute : « L’Institut chrétien travaille actuellement avec une école chrétienne indépendante qui a vu sa note dégradée par l’Ofsted parce qu’elle ne faisait pas la promotion d’autres confessions. »

« Curieusement, on a dit à cette école qu’elle devrait inviter des représentants d’autres groupes religieux pour diriger les assemblées de l’école et donner des leçons, un imam par exemple. »

Un porte-parole de l’Ofsted a déclaré : « Dans le cadre des nouvelles lignes directrices de l’Ofsted pour l’inspection des écoles, les inspecteurs portent désormais une attention toute particulière au fait que les écoles fournissent un enseignement varié et équilibré à leurs élèves, afin que les jeunes soient bien préparés à la prochaine étape de leur éducation ou au monde du travail et pour la vie dans la Grande-Bretagne d’aujourd’hui. »

« Les inspecteurs évalueront l’efficacité de la formation spirituelle, morale, sociale et culturelle des élèves prodiguée par l’école et la façon dont la direction et la gestion de l’école s’assurent que le programme de l’école (nettement plus libres qu’au Québec) promeuve activement “les valeurs britanniques". »

« Cela comprend, entre autres facteurs, l’acceptation par les élèves de différentes religions et croyances, leur compréhension et l’appréciation par les élèves de la diversité culturelle au sein de l’école et au-delà. »

Sources : Figaro, Courrier International, Daily Telegraph

Voir aussi

Angleterre — école menace élèves qui n’iront pas s’initier à l’islam d’une mention de racisme dans leur dossier

Angleterre — mères nées à l'étranger responsables de 25 % des naissances

Angleterre — Éducation sexuelle dès la maternelle

Grande-Bretagne — professeur licencié pour avoir qualifié l’homosexualité de péché

La théorie du genre imposée à tous en Europe par l'État : « s'appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités »

2 commentaires:

le Saguenéen a dit…

Bon, ça devient clair : les gouvernements ont peur de l'islam radical et c'est pourquoi ils tapent sur les écoles chrétiennes et juives traditionnalistes...

On a peur de l'islam et on impose l'ECR à tous et on empêche aux écoles jésuites de dire ce qu'elles pensent.

Grrrrrr.

Anonyme a dit…

Hum, j'aimerais voir si ils font de même avec les écoles coraniques : sanctions si pas de représentation chrétienne ou juive, interrogation des filles sur la sexualité, des garçon sur la monogamie, l'homosexualité... ! L'acharnement contre le christianisme est partout, ère de l'antéchrist.