lundi 1 octobre 2012

Sondage — Les Canadiens pour un débat sur l'avortement...

Il n'existe pas de loi encadrant au Canada l'avortement. On peut donc avorter, à la limite, un enfant parfaitement viable quelques minutes avant sa naissance.

Un député conservateur, Stephen Woodworth, a déposé une motion afin qu’un comité parlementaire étudie si un fœtus peut être considéré comme un être humain avant la naissance.

Ce qui a été frappant, plus particulièrement au Québec, ce sont les ravages du consensualisme sur la liberté de penser et la remise en question de tabous du siècle passé (l'avortement un droit sans limite, le fœtus un amas de cellules dont on peut se débarrasser sans entrave peu importe son âge).

Dans un même élan pavlovien, on a donc entendu des politiciens dire qu'il ne fallait même pas discuter du sujet (tous les députés du NPD), ce qui est quand même étonnant pour des gens qui se disent ouverts d'esprit et se considèrent souvent rebelles. L'affaire aurait été décidée une fois pour toutes... Les médias, comme Radio Canada, ont d'ailleurs éludé la question de fond : ils ne parlèrent pas du fait qu'on pouvait avorter des fœtus viables à quelques semaines de leur terme normal, mais ils ont résumé le débat à une sombre attaque de conservateurs rétrogrades anglophones contre les droits les plus élémentaires des femmes.  On nageait dans la subjectivité émotive la plus flagrante.

L'ennui c'est que, d'une part, cela ressemble fort à du dogmatisme et que, d'autre part, ce n'est pas l'opinion des électeurs canadiens.

En effet, une étude d'Abacus Data de mai 2011 montrait que la majorité des Canadiens étaient pour un débat robuste en la matière, contrairement aux parlementaires et au prétendu consensus colporté par les médias.

Pire, pour les chiens de garde du « consensus » dit progressiste, l'opinion des Canadiens étaient assez claire. Seuls 22 % étaient pour le statu quo : ne protégez la vie des enfants qu'à partir de leur naissance.



Tout le ramdam fait autour de cette motion était assez comique à voir. Ne voyait-on pas tous les habitués du micro et de la presse nous dire que même parler du statut du fœtus c'était brimer les droits des femmes ? Dans quelle crise d'apoplexie ne verront-on pas ces gens si on en venait à empêcher les avortements tardifs comme dans la majorité des pays européens ? Car la France et l'Espagne, notamment, balisent le droit à l'avortement : tuer peu de temps avant sa naissance à terme un enfant viable y est interdit alors que ce n'est pas le cas au Canada. Les chiennes de garde de l'avortement trouvent-elles que ces pays européens sont rétrogrades et ne respectent pas le droit des femmes ?

Les féministes des années soixante ne veulent aucune restriction au « droit à avorter ». Est-ce que les prétendues « progressistes » (en fait des conservatrices qui ne veulent rien changer au vide juridique) sont alors pour l'avortement sélectif des filles si les mères le décident ? Après tout, « c'est leur corps, elles décident, ces fœtus ne sont que des amas de cellules, etc. » Non ?

Le pompon revient aux féministes qui exigent la démission de la ministre de la Condition féminine Rona Ambrose, car celle-ci a eu l’audace de voter pour la motion M-312 qui voulait se pencher sur la possibilité de donner des droits au fœtus… C’était choquant de la part d'une femme nous dirent-elles. Comprendre : les femmes doivent TOUTES penser PAREIL, c’est ça ? On ne peut pas être une femme et être pro-vie ? TOUTES les féministes devraient être pro-avortement et de gauche ? Pourquoi cela semble-t-il même concevable pour la soi-disant élite médiatique et politique au Québec ? Trop habituée au consensualisme ?

Ah, une pétition pour soutenir Rona Ambrose (malheureusement en anglais) : ici.  Et une page Facebook. On trouve aussi une vidéo de jeunes femmes qui appuient Rona Ambrose :




Voir aussi

Le consensualisme, nouvel extrémisme






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6 commentaires:

Josh Welsh a dit…

Ms. Ambrose was very precise about her reasons for her vote: “I have repeatedly raised concerns about discrimination of girls by sex-selection abortion,” she tweeted. “No law needed, but we need awareness.”

http://fullcomment.nationalpost.com/2012/09/28/barbara-kay-on-rona-ambrose-when-the-sisterhood-attacks-its-own/

Anonyme a dit…

Sur le graphique,
http://4.bp.blogspot.com/-e-iDGd2Ghdk/UGj8Wrm78dI/AAAAAAAAC74/iIEqx4tMqaA/s1600/prot%25C3%25A8ge-pas.png
la première entrée n'aurait-elle pas dû être "Dès la conception" ?

Pour une école libre a dit…

En effet, Anonyme. C'est corrigé. Merci.

Lise a dit…

Selon un article de Lise Ravary publié par le Journal de Montréal:

Au Québec, les cliniques pratiquent des avortements jusqu’à 13 semaines. Entre 14 et 24 semaines, quelques cliniques spéclialisées en avortements tardifs prennent le relai. Au-delà de 24 semaines, quand le feotus est viable, les femmes sont envoyées aux États-Unis et l’Assurance-maladie couvre les frais de 20 000$.

Environ 2 300 avortements tardifs sont pratiqués chaque année au Québec.

http://blogues.journaldemontreal.com/liseravary/actualites/il-faut-baliser-lavortement/

Lise a dit…

http://blogues.journaldemontreal.com/liseravary/actualites/il-faut-baliser-lavortement/

Féminicide a dit…

Sophie Durocher sur la motion M-312 et les féministes extrémistes
CQV, 2012-10-02
Une entrevue très intéressante à l’émission Maurais Live sur Radio CHOI 98,1 FM (bien que nous ne partagions pas tous les propos émis) : des voix qui osent émettre des objections aux jérémiades de la Fédération des femmes du Québec qui ne représentent que quelques centaines d'extrémistes largement subventionnées et confisquant la paroles aux femmes équilibrées voulant s'exprimer sur le sujet.

Pour écouter l'entrevue, cliquez ici : http://quebec.radiox.com/extrait/les_avortements_dhonneur/

http://www.cqv.qc.ca/fr/entrevue-maurais-live-sur-radio-choi-981-de-la-chroniqueuse-sophie-durocher-sur-la-motion-m-312-et-l