vendredi 5 avril 2019

Instruction à domicile — l'ACPEQ appelle le ministre au dialogue

Communiqué de presse de l’ACPEQ :

L’ACPEQ appelle au dialogue Pour une juste appréciation des connaissances et compétences acquises par nos enfants

Montréal, le 4 avril 2019 – Ces jours-ci, notre nouveau gouvernement a annoncé qu’il souhaite modifier les conditions dans lesquelles se vit l’école-maison. Notre ministre de l’éducation entend combattre les écoles illégales et les lacunes possibles dans l’éducation des enfants à la maison.

Avant toute chose, nous tenons à préciser que l’ACPEQ, comme toutes les autres associations d’école-maison reconnues, a toujours œuvré dans la légalité. Nous avons même participé à la mise en place de la loi actuelle, édictée par le précédent gouvernement. Cette loi est toute neuve ; elle n’a même pas encore un an. Ses premiers résultats ne sont même pas encore connus !

Sur cette question, l’ACPEQ veut clarifier certains malentendus. Il a été dit ces derniers jours dans les médias que les parents n’avaient qu’un peu de français et de mathématiques à enseigner ; c’est inexact. Dès le départ, la loi exige des parents-éducateurs l’enseignement de six matières obligatoires. Pour les enfants âgés de 9 ans ou plus, l’obligation monte à sept matières prédéterminées par la loi. La loi demande aussi aux parents-éducateurs de signifier leur intention d’enseigner par un avis écrit au Ministre et à la commission scolaire, de s’enregistrer au Ministère, puis de soumettre un projet d’apprentissage complet pour chaque enfant. Les parents doivent collaborer avec les responsables du Ministère et apporter des modifications à leur projet si cela leur est demandé. Ensuite, il leur faut produire un bilan de mi-parcours, qui est aussi sujet à approbation. Puis, il leur faut participer à une rencontre de suivi, procéder à une évaluation annuelle pour chacun de leurs enfants et déposer un bilan de fin de parcours. Par ailleurs, en cas de doute, les responsables du Ministère ont le droit d’enquêter plus avant et de mettre en place d’autres interventions. Tout ceci est très éloigné d’un contexte de laisser-aller !

Il a été déjà question lors de l’élaboration de la loi, des examens du ministère. L’ACPEQ, les autres associations d’école-maison ainsi que des chercheurs ont exposé avec précision les limites de cet outil d’évaluation institutionnel dans le contexte de l’enseignement à la maison. L’examen ministériel standard ne sert pas à évaluer objectivement ce qu’un élève sait, ou ce qu’il peut accomplir. Cet outil est conçu en fonction d’un matériel et d’une méthodologie standards. En école-maison, plusieurs parents-éducateurs adaptent leur matériel aux besoins éducatifs de leurs enfants ; la pédagogie et les méthodes utilisées diffèrent souvent de celles observées dans un contexte de groupe. Imposer aux parents-éducateurs un examen conçu pour les écoles équivaut à leur imposer d’utiliser aussi du matériel conçu pour les écoles. Une des forces majeures de l’enseignement à la maison réside dans le choix de pédagogies souples, peu applicables en groupe, mais excellentes en solo. Notre demande d’une évaluation adaptée à notre réalité vise à assurer une juste appréciation des connaissances et compétences vraiment acquises par nos enfants.

Nous comprenons que notre ministre se préoccupe de l’éducation et de la protection des enfants. Nous lui demandons de prendre le temps du dialogue sincère, avec l’ACPEQ et avec toutes les associations qui représentent légitimement ses concitoyens et concitoyennes, les parents-éducateurs québécois, des parents dynamiques et investis pleinement pour le bien de leurs enfants. L’ACPEQ, association chrétienne des parents éducateurs du Québec, œuvre depuis plus de 20 ans auprès des familles — chrétiennes ou non — ayant choisi l’enseignement à la maison. Notre association représente actuellement plus de 400 familles et plus de 1 200 enfants ayant choisi cette voie éducative.

Nous espérons de ce dialogue l’émergence d’une solution permettant de valider l’éducation des enfants sans détruire pour cela la flexibilité et la souplesse éducative qui font l’intérêt de l’enseignement à la maison.

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Information : Patrice Boileau, Ing., MBA
Porte-parole ACPEQ
patboileau@acpeq.org
1-844-502-2737
COMMUNIQUÉ

Le monde a maintenant plus de grands-parents que de petits-enfants

Pour la première fois dans l’histoire, il y a plus de personnes âgées dans le monde que de jeunes enfants, selon les Nations Unies.

Selon un récent rapport de l’ONU, le nombre de personnes de plus de 65 ans dépassait celui des moins de 5 ans à la fin de 2018.

Il y a aujourd’hui environ 705 millions de personnes de plus de 65 ans sur la planète, tandis que les 0-4 ans sont environ 680 millions.

 Les tendances actuelles indiquent une disparité croissante entre les plus âgés et les plus jeunes d’ici 2050 — il y aura deux personnes de plus de 65 ans pour chaque enfant de 0 à 4 ans.

Cet écart grandissant symbolise une tendance que les démographes suivent depuis des décennies : dans la plupart des pays, nous vivons tous plus longtemps et nous ne faisons pas assez d’enfants.

« Il y aura très peu d’enfants et beaucoup de gens de plus de 65 ans, ce qui rend très difficile la survie de la société au niveau mondial », a déclaré à la BBC Christopher Murray, directeur de l’Institute for Health Metrics and Evaluation à l’Université de Washington.

L’universitaire est également l’auteur d’un article paru en 2018, dans lequel il suggère que près de la moitié des pays du monde est confronté à un « un effondrement de la natalité », ce qui signifie qu’il n’y a pas assez d’enfants pour maintenir une population suffisante.

Grands-parents et petits enfants


« Pensez à toutes les conséquences sociales et économiques profondes pour une société qui compte plus de grands-parents que de petits-enfants », ajoute-t-il.

En 1960, le taux de fécondité dans le monde était de près de cinq enfants par femme, selon la Banque mondiale ; aujourd’hui, il n’est plus que de 2,4.

En même temps, les progrès socio-économiques ont profité à ceux qui viennent au monde. En 1960, les gens vivaient en moyenne un peu plus de 52 ans ; l’espérance de vie actuelle atteint 72 ans en 2017.

Cela signifie que nous vivons tous plus longtemps et exigeons de plus en plus de ressources à mesure que nous vieillissons, ce qui accroît la pression dans des domaines comme les pensions de retraite et les systèmes de santé.

Le problème du vieillissement de la population est plus aigu dans les pays développés. Ils ont tendance à avoir des taux de natalité plus faibles pour un certain nombre de raisons principalement liées à la richesse — les taux de mortalité infantile sont plus faibles, la régulation des naissances est facilement accessible et élever des enfants peut être relativement coûteux.

Les plus de 65 ans représentent près du tiers de la population japonaise ; dans le même temps, les naissances ont diminué.


Dans ces pays, les femmes ont souvent des enfants plus tard dans la vie et ont donc moins d’enfants.

De meilleurs niveaux de vie signifient que les gens « vivent plus longtemps » dans ces pays. Au Japon, par exemple, l’espérance de vie est de 84 ans (le taux national le plus élevé du monde) et les plus de 65 ans représentaient un tiers de la population totale en 2018 — également le pourcentage le plus élevé au monde.


La part de la population japonaise des moins de 5 ans ? Environ 3,85 %, selon l’ONU.

Ce double défi préoccupe les autorités japonaises depuis des décennies et, l’année dernière, le gouvernement a annoncé un relèvement obligatoire de l’âge de la retraite de 65 à 70 ans.

Si cette mesure est mise en œuvre, les travailleurs de ce pays partiront à la retraite plus tard que partout ailleurs dans le monde.

Mais le déséquilibre démographique menace aussi les pays en développement. La Chine a une part beaucoup plus faible de plus de 65 ans (10,6 % de la population) que le Japon, mais grâce aux programmes stricts de planification des naissances mis en œuvre depuis les années 1970.

La deuxième économie mondiale a également un taux de fécondité relativement faible — 1,6 naissance par femme. En Chine continentale, les enfants de moins de 5 ans représentent aujourd’hui moins de 6 % de la population totale. Un nombre important de pays se situent en dessous du taux de remplacement de 2,1 enfants par femme.

Nombre d’enfants et qualité de vie

Les pays africains sont le meilleur exemple d’un dilemme quantité/qualité en termes de taux de natalité : ils dominent les classements mondiaux en termes de fécondité.

Le Niger, par exemple, est le « pays le plus fécond » du monde, avec 7,2 naissances par femme en 2017.

Cependant, ces mêmes pays ont un taux de mortalité infantile élevé — le Niger a un taux de 85 enfants pour 1 000 naissances, l’un des plus élevés au monde.

Taux de remplacement

Pour les démographes, 2,1 est le nombre magique. C’est le taux de fécondité qui est nécessaire pour que les populations se renouvellent.

Cependant, les données les plus récentes de l’ONU montrent que seulement un peu plus de la moitié des pays du monde procréent à ce rythme — 113.

Les chercheurs soulignent également que les pays où la mortalité infantile est plus élevée et l’espérance de vie plus courte ont besoin d’un taux de fécondité de 2,3, un seuil actuellement atteint par seulement 99 pays.

En novembre dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a averti que l’économie japonaise pourrait se contracter de plus de 25 % au cours des 40 prochaines années en raison du vieillissement démographique.

« La démographie a un impact sur tous les aspects de notre vie — il suffit de regarder par la fenêtre les gens dans les rues, les maisons, la circulation, la consommation. Tout dépend de la démographie », a déclaré George Leeson, directeur de l’Oxford Institute of Population Ageing.

La technologie contribuera-t-elle à atténuer les effets économiques du vieillissement de la population ? L’avenir nous le dira.


Politique

Il existe cependant un consensus sur le fait que les gouvernements doivent agir pour désamorcer cette « bombe à retardement du vieillissement ». Et ils ont essayé de le faire.

La Chine a revu sa « politique de l’enfant unique » en 2015 et, en 2018, a annoncé la fin des restrictions à la naissance pour l’année prochaine. Selon un éditorial du journal public Le Quotidien du peuple, l’accouchement est une question aussi bien familiale que nationale.

L’assouplissement des restrictions n’a cependant pas été une panacée. La Chine a enregistré 15,2 millions de naissances en 2018, le chiffre le plus bas depuis plus de 60 ans.

Les universitaires chinois attribuent cette baisse au déclin de la population des femmes en âge de procréer et aux familles qui reportent leurs projets d’avoir des enfants pour des raisons financières, en particulier dans les familles dont les femmes plus instruites, hésitent à jouer le rôle traditionnel.

En raison de la diminution du nombre de naissances, de nombreux pays risquent de voir leur population diminuer considérablement.