mercredi 2 août 2017

Recensement 2016 — recul du français, bilinguisme et anglais en hausse au Québec, bilinguisme stable dans le reste du Canada

Selon les données du recensement 2016 de Statistique Canada, l’anglais comme première langue gagne du terrain au Québec (alors qu’il en perd ailleurs au Canada) et le Québec devient de plus en plus anglais et bilingue.

Le Québec reste en effet la locomotive du bilinguisme au pays. On y trouvait ainsi un peu plus de 3,6 millions de personnes bilingues en 2016. Il s’agit d’une augmentation de 8,8 %, soit près de 300 000 personnes, par rapport à 2011 — cela correspond à 64 % de la croissance totale de la population bilingue au Canada, selon Statistique Canada.

La Québec affiche par ailleurs l’augmentation la plus marquée au pays en ce qui a trait au poids démographique de la population de langue maternelle anglaise. En fait, tandis que ce poids chutait dans toutes les provinces au pays pendant la période visée par l’enquête, il enregistrait une croissance dans la province.

Le déclin du poids de la population ayant l’anglais comme langue maternelle dans l’ensemble du Canada, un phénomène notamment attribuable à l’immigration, est donc en quelque sorte atténué par la croissance de l’anglais au Québec, selon ce qui se dégage des données de Statistique Canada.

Entre 2011 et 2016, le pourcentage de population de langue maternelle anglaise au Québec a bondi de 9 à 9,6 %, tandis que pour l’ensemble du Canada, il a fléchi de 58,6 à 58,2 %. En même temps, au Québec, la population qui a déclaré la langue de Molière comme maternelle a chuté de 79,7 à 78,4 %.

Résumé du recensement par le démographe Guillaume :

Les données du recensement de 2016 viennent de sortir. Voici ma première représentation graphique de celles-ci. En bref :
  • Le français diminue non seulement à Montréal, mais aussi en banlieue (et dans tout le Québec). En fait, c’est même à Laval que le français perd le plus de poids.
  • Le déclin du français ne se fait pas seulement au profit des langues allophones, mais aussi au profit de l’anglais. Le poids de l’anglais parmi les langues officielles (anglophones/[francophones+anglophones]) est en hausse partout, et particulièrement Laval.
  • Le bilinguisme anglais-français augmente chez les francophones du Québec, mais demeure stable chez les anglophones du reste du Canada.

Graphiques de Guillaume Marois (de sa page Facebook).






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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et évidemment tant de ceux qui déploreront cet état de fait seront des francophones sans enfant (ou avec un ou deux enfants ce qui est insuffisant) et prôneront des valeurs « progressistes » antinomiques avec un taux de natalité plus haut (l'important c'est la carrière des femmes, l'avortement c'est super, l'hédonisme c'est le nec plus ultra, les vacances y a rien de mieux, etc.) L'immigration est là pour pallier au manque d'enfants, on aura le beurre et l'argent du beurre. Eh bin, non. pas de chance, hein les « progressistes » dits nationalistes ?

Anonyme a dit…

Et pendant ce temps, le PLQ est inquiet que l'anglais recule au Québec!!! Alors que sa part augmente !

«Québec inquiet de voir des communautés anglophones assimilées»

http://www.journaldequebec.com/2017/06/13/quebec-inquiet-de-voir-des-communautes-anglophones-assimilees-1

Comme si la disparation de l'anglais au Québec mettrait en danger les 400 millions d'anglophones en Amérique du Nord. Ri-di-cu-le PLQ.