La gestion de la pandémie pourrait expliquer cette « baisse extrêmement importante », a déclaré une experte au Journal de Québec.
Plus du quart des élèves de quatrième année ont échoué à l’épreuve ministérielle de fin d’année en lecture, ce qui représente une augmentation importante du taux d’échec qui pourrait être attribuable à la pandémie, selon une experte.En juin 2023, 73,9 % des élèves ont réussi cet examen, soit le résultat le plus bas depuis au moins 2018, et de loin.
En 2022, le taux de réussite se situait à 86,3 %, par exemple.
Il s’agit d’une diminution qui ne surprend toutefois pas Isabelle Montésinos-gelet, professeure à l’université de Montréal qui se spécialise dans l’enseignement de la lecture et de l’écriture au primaire.
« Les enseignants dans les milieux constatent qu’il y a eu une baisse extrêmement importante des résultats des élèves de 4e année avant la pandémie et après la pandémie », affirme-t-elle.
Ces élèves étaient en première année lors du premier confinement survenu au printemps 2020, « au tout début de l’appropriation de la lecture et de l’écriture », souligne-t-elle.
Or pour devenir un lecteur efficace, il faut automatiser le processus de lecture, ce qui ne peut se faire qu’en lisant quotidiennement, de façon intensive.
« C’est colossal comme différence, alors ça montre tout simplement que pour beaucoup d’enfants, ils n’ont pas eu de contact suffisant avec la lecture au début de l’apprentissage de sorte qu’ils n’ont pas automatisé ce processus », explique-t-elle.
Période charnière
Les deux premières années du primaire sont une période charnière pour l’apprentissage de la lecture, ajoute-t-elle.
C’est d’ailleurs ce qui pourrait expliquer pourquoi aucune dégringolade n’est observée chez les élèves de sixième année en lecture.
Leur taux de réussite à l’épreuve ministérielle avait diminué après la pandémie (en 2022 comparé à 2019) mais il a remonté en juin 2023 pour se situer maintenant à 89,4 %.
Pas de baisse similaire en écriture
En écriture, la situation est toutefois différente : après avoir baissé en 2022, le taux de réussite est reparti à la hausse l’an dernier
. Il peut s’agir d’une situation étonnante, puisque les résultats en lecture et en écriture vont habituellement de pair, souligne Mme Montésinos-Gelet.
Les efforts déployés par de nombreux enseignants au cours des dernières années, par le biais notamment d’ateliers d’écriture, pourraient expliquer la situation, avance-t-elle.
Reste maintenant à voir si les élèves qui étaient en quatrième année, en juin 2023, parviendront à rattraper leur retard en lecture.
C’est possible, à condition de miser sur la lecture de façon très fréquente en classe, affirme cette experte.
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