mardi 16 janvier 2024

France — La nouvelle ministre de l’Éducation nationale scolarise ses enfants dans le lycée privé catholique Stanislas

Mise à jour

Un journaliste, dont le fils a été scolarisé dans la même école publique que l'aîné d'Amélie Oudéa-Castera, affirme qu'il n'y a jamais eu d'heures non-remplacées dans cette école, contrairement à ce qu'affirmait la nouvelle ministre (voir vidéo dans le billet du 14 janvier ci-dessous). Ce journaliste confirme ainsi les dires d'une maîtresse de cette école publiés dans Libération.

Note sur l'entre-soi de l'« élite » médiatico-politique française

La journaliste qui interroge ses invités sur ce sujet - Apolline de Malherbe - est la cousine du nouveau premier ministre français, Gabriel Attal, qui a nommé la ministre à son poste. C'est de l'inceste politico-médiatique de niveau 1.

L'invité qu'elle interroge à ce sujet, Nicolas Poincaré, est un autre journaliste français célèbre qui est interrogé parce qu'il a eu ses enfants dans la même école que la ministre. Incestuosité de niveau 2. Nicolas Poincaré est d'ailleurs une représentation vivante de la reproduction des élites en France puisqu'il est l'arrière-petit-fils du mathématicien Henri Poincaré et le petit-neveu du président français Raymond Poincaré.

La ministre elle-même - Amélie Oudéa-Castera - est issue de la même petite caste de l'élite française puisque son père était le PDG de Publicis - l'une des plus grandes entreprises françaises - et sa mère la directrice des ressources humaines de l'entreprise. Elle est également la nièce d'Alain Duhamel et de Nathalie Saint-Cricq, deux des plus célèbres journalistes français. Enfin, elle est mariée à Frédéric Oudéa, ancien PDG de la Société générale et aujourd'hui PDG de Sanofi. Incestuosité de niveau 3.

Et Gabriel Attal,
le Premier ministre de 34 ans qui l'a nommée - qui pour rappel est le cousin de la journaliste ici présente - est lui-même issu de la même petite caste élitiste : son père est issu de la famille des propriétaires des Galeries Lafayette et a été journaliste au Monde ainsi que producteur de cinéma. Attal a fréquenté la très élitiste École Alsacienne dans le centre de Paris, où de nombreux enfants de cette petite élite étudient.

Et, cerise sur le gâteau, en plus de nommer Oudéa-Castera ministre de l'éducation, Attal, homosexuel avoué, vient également de nommer son ex-mari Stéphane Séjourné ministre des affaires étrangères !



Billet du 14 janvier

Les quatre derniers ministres de l’Éducation nationale :
  •         Jean-Michel Blanquer, ancien élève de Stanislas
  •         Pap Ndiaye, scolarise ses enfants à l’alsacienne
  •         Gabriel Attal, ancien élève de l’alsacienne
  •         Amélie Oudéa-Castéra, scolarise ses enfants à Stanislas

Amélie Castéra est la nièce des journalistes Alain et Patrice Duhamel et Nathalie Saint-Cricq et la cousine de Benjamin Duhamel, journaliste de BFMTV.

 
Après la polémique d’Amélie Oudéa-Castéra, les professeurs appellent à la grève

Deux jours après les propos de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale sur les établissements publics, la polémique continue de s’enflammer. À tel point que plusieurs syndicats d’enseignants ont lancé un appel à la grève, le 25 janvier prochain.

Il n’en aura pas fallu davantage pour déclencher la colère des enseignants. Deux jours après la polémique déclenchée par les propos de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, sur les établissements publics, plusieurs syndicats de professeurs ont lancé des appels à la grève. Ils souhaitent dénoncer la « provocation » et le « mépris » de la nouvelle ministre. Selon les informations de BFMTV, le Fnec-FP-FO a appelé à « manifester sous les fenêtres » du ministère, le 25 janvier prochain.

Le Syndicat national des enseignements de second degré (SNES) et le FSU avaient déjà lancé un appel à la grève pour le 1er février prochain. À l’origine, la grève avait été mise en place pour protester contre les conditions de travail du corps enseignant, mais après les propos d’Amélie Oudéa-Castéra, la liste des revendications a été revue à la hausse, afin de pointer du doigt la « violente charge contre l’enseignement public ».

Vendredi 12 janvier, lors d’une visite à Andrésy (Yvelines), Amélie Oudéa-Castéra avait exprimé son mécontentement face aux « paquets d’heures pas sérieusement remplacés » dans les établissements publics. Et d’ajouter : « On en a eu marre, comme des centaines de milliers de familles qui ont fait le choix d’une solution différente. » De fait, vendredi 12 janvier, Mediapart avait révélé que les trois enfants de la ministre de l’Éducation étaient scolarisés dans l’établissement privé et catholique Stanislas, situé dans le 6e arrondissement de Paris. Devant les critiques, la ministre de l’Éducation nationale avait assuré que le collège-lycée Stanislas était un « choix de proximité ». « Nous nous assurons que nos enfants sont non seulement bien formés mais aussi heureux », avait-elle ajouté.
 
Gabriel Attal a dénoncé « l’hypocrisie » de cette polémique

Immédiatement, les propos d’Amélie Oudéa-Castéra avaient provoqué un tollé. À tel point que la nouvelle locataire de la rue de Grenelle avait dû s’excuser. « Mes propos ont pu blesser certains enseignants de l’enseignement public, ce que je regrette. Je n’avais aucunement cette intention », a-t-elle écrit, samedi 13 janvier, dans une déclaration transmise aux médias. Elle a indiqué avoir répondu « sans détour », « avec sincérité et transparence », à une question posée.

« Le SNES, avec la FSU, rencontre Amélie Oudéa-Castéra lundi 15 janvier matin. Il reviendra sur cet épisode et se fera le porte-parole des personnels choqués par ces propos », a indiqué un communiqué paru le 13 janvier.Le Premier ministre, Gabriel Attal, a quant à lui dénoncé « l’hypocrisie » de cette polémique. « La ministre s’est exprimée en transparence sur les choix qui ont été les siens […]. Pour ce qui est de la question des absences non remplacées, je trouve qu’il y a beaucoup d’hypocrisie chez certains commentateurs ou chez certains politiques », a-t-il expliqué lors d’un déplacement à Dijon.
 
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