Chez les assureurs privés, les réclamations pour ce type de médicaments sont en hausse de 20 % dans la province, signale la firme Express Scripts Canada.
Environ 46 % des Québécois sont couverts par le régime public d’assurance médicaments, selon la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Il peut s’agir de personnes de 65 ans et plus, de travailleurs précaires qui n’ont pas accès à un régime collectif privé avec leur employeur ou de gens bénéficiant de l’aide sociale.
Selon les données fournies par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), 402 835 personnes qui adhèrent au régime public d’assurance médicaments se sont fait prescrire des antidépresseurs en octobre 2020.
Depuis le début de la pandémie, le nombre de personnes recevant ces médicaments a augmenté de 7 % par rapport à 2019. Les derniers mois de 2020 ont été particulièrement difficiles, avec des hausses de plus de 8 % pour les mois de septembre, octobre et novembre, le dernier mois complet pour lequel on dispose de données. La hausse annuelle est de 4 % en moyenne depuis 15 ans (soit + 80 % en 15 ans).
L’année 2020 a été particulièrement difficile pour les 65 ans et plus qui sont près de 10 % plus nombreux à avoir reçu ces médicaments depuis le début de la pandémie par rapport à 2019.
Le confinement, les pertes d’emplois, la perte des liens sociaux et l’incertitude face à l’avenir sont tous des facteurs qui ont joué sur la santé mentale des Québécois en 2020 et qui devraient continuer de le faire en 2021, alors que le gouvernement Legault vient d’annoncer l’imposition d’un couvre-feu sans précédent.
Les gens ne sortent plus de chez eux. Ils ne font plus de sport. Ils ne font plus la distinction entre le moment de travailler et le moment de relaxer parce qu’ils sont en télétravail. Ils se couchent à des heures pas possibles. Ils ne parlent plus à leurs proches et n’ont plus de loisirs. Le tout mine le moral.
Si un meilleur accès à la psychothérapie est souvent réclamé par les experts pour remédier à la situation, la prescription de médicaments s’avère souvent nécessaire, selon les médecins interrogés par La Presse.
« On n’a pas beaucoup d’autres solutions quand un patient dit qu’il pleure tous les jours, qu’il a de la misère à dormir et qu’il s’ennuie, explique Sylvain Dion, vice-président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et médecin de famille dans la région de Chaudière-Appalaches. On va donner un médicament qui va calmer la souffrance le temps que les choses reviennent à la normale. »
Les prescriptions d’antidépresseurs sont en hausse constante depuis une quinzaine d’années. « L’augmentation linéaire est très perturbante », affirme Aude Motulsky, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.Sources : Le Devoir et La Presse
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