mercredi 27 juin 2018

Québec — L’école à la maison chez les hassidiques semble réussir

Après deux ans de scolarisation à la maison, un premier groupe d’enfants de la communauté hassidique a passé avec succès les examens de fin d’année de la Commission scolaire anglophone de Montréal. Si les résultats sont encourageants, ils démontrent toutefois qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire, constatent les leaders de la communauté.

« J’aurais préféré que les résultats soient un peu plus élevés, en maths surtout, mais l’examen était assez difficile », affirme Jacob Maman, directeur de l’Académie Yéchiva Toras Moché, qui offre du soutien scolaire aux jeunes de la communauté hassidique ayant opté pour l’école à la maison.

« C’est quand même une bonne nouvelle, ajoute-t-il parce que, au-delà des chiffres, ça nous permet de voir où sont nos faiblesses et de réajuster le tir pour les années à venir. »

Quelque 70 élèves de cinquième année du primaire ont passé leurs premiers examens officiels dans les locaux du centre culturel, sous la supervision du personnel de la commission scolaire.

La quasi-totalité d’entre eux (96 %) ont réussi l’examen de français langue seconde. La moyenne à cet examen était de 84 %.

En anglais, les notes sont un peu moins bonnes. Ainsi, quatre élèves sur cinq (82 %) ont obtenu la note de passage, avec une moyenne générale de 64 %.

Enfin, en mathématiques, à peine 64 % des jeunes ont réussi l’examen, pour une moyenne générale de 64 %.

« Honnêtement, je suis très surpris que le taux de réussite en français soit meilleur qu’en anglais, ça démontre que les enfants sont très motivés à apprendre le français, confie Abraham Ekstein, l’un des porte-parole de la communauté hassidique à Montréal. Ça augure bien pour le futur. Mais je ne dirais pas que c’est mission accomplie : il y a encore beaucoup de travail à faire pour que tous les enfants réussissent. »

Jacob Maman apporte une nuance, rappelant que l’examen de français langue seconde est beaucoup moins exigeant que celui d’anglais, qui est considéré comme la langue première, même si, pour ces enfants, il s’agit plutôt d’une troisième langue, après le yiddish, parlé à la maison, et l’hébreu, qu’ils étudient à la yéchiva pendant la journée.

À la Commission scolaire anglophone de Montréal, qui accompagne quelque 800 jeunes de la communauté juive faisant l’école à la maison, on se dit « très satisfait » de ces premiers résultats.

« On n’avait pas d’attentes particulières, on voulait juste voir où les jeunes en étaient après deux ans d’école à la maison, explique la présidente de la commission scolaire, Angela Mancini. On a vu dès le début que les parents sont très impliqués pour aider les jeunes et, ça, c’est un gage de succès. Je ne veux pas dire qu’il n’y a pas de défis, mais on travaille ensemble. On commence à se connaître de mieux en mieux et donc, on va pouvoir s’adapter pour travailler avec les jeunes en fonction de leurs forces et de leurs faiblesses. »

Nouvelle loi, aide pédagogique devrait être en français

Tant du côté de la commission scolaire que dans la communauté hassidique, on espère pouvoir poursuivre cette collaboration dans les prochaines années. Or, la loi qui encadre l’école à la maison, adoptée à Québec l’automne dernier, entrera en vigueur dès septembre, ce qui risque de forcer les familles qui font l’école à la maison à se tourner vers une commission scolaire francophone pour obtenir du soutien.

Source : Le Devoir

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