L'ex-ministre du Parti Québécois, Jacques Brassard, se penche sur son carnet sur Jacques Brassard sur le Parti québécois (PQ) et la réforme scolaire :
« Ceux qui connaissent le Parti Québécois savent que ce parti affectionne tout particulièrement les programmes volumineux, fastidieux et somnifères, exposant en détail objectifs, orientations et mesures. Leur élaboration dans les congrès donne lieu à des débats byzantins souvent acrimonieux. Et forcément interminables. Ce n’est évidemment pas le livre de chevet des militants, mais il est fort utile si vous voulez connaître ce qu’un gouvernement du PQ a l’intention de faire dans tel où tel secteur de la vie publique.Texte complet
En éducation, c’est vraiment très éclairant. D’abord, il était prévu, dans le programme de 1994, dès l’arrivée au pouvoir, « de convoquer les États généraux de l’éducation ». Mais on trouve surtout dans le programme toute une série d’orientations et d’actions qui laissaient présager « un effort sans précédent pour rattraper les pays du peloton de tête dans la course au savoir ». Je vous signale, par exemple, que le raffermissement de la formation de base était un objectif fondamental et que, dans cette perspective, il convenait de « faire de la maîtrise du français parlé et écrit une exigence dans toutes les matières et à tous les niveaux…Il faudra sans doute, à cet égard, améliorer les méthodes d’enseignement, entre autres en réimplantant l’enseignement systématique de la grammaire au primaire ». Merveilleux, n’est-ce pas ?
[États généraux, demande de retour aux fondamentaux détournés par les bureaucrates et les experts en pédagogie, le PQ met en œuvre une réforme contraire à son programme]
Le gouvernement libéral, à partir de 2003, a poursuivi dans la même direction. Aucun coup de barre ! « Toutes les tentatives, écrit Jean-Claude Corbeil, de réintroduire en classe l’enseignement systématique de la langue, notamment du code, ont échoué. » la ministre Courchesne a autorisé un nouveau cours d’histoire « structuré, écrit Johanne Lavallé, de manière à faire ressortir davantage les orientations pédagogiques fondées sur le socioconstructivisme et l’approche par compétences que les connaissances historiques à acquérir… Roi et maître de ses apprentissages, l’élève construit ses connaissances historiques selon ses propres intérêts, ainsi que son interprétation des diverses réalités sociales… L’enseignant, quant à lui, est confiné au rôle de médiateur entre les élèves et les savoirs historiques. » Ce nouveau cours, ayant également pour mission de prêcher le vivre-ensemble, a provoqué des désaccords profonds chez les historiens et les professeurs. La ministre est demeurée butée.
Enfin, je ne m’étendrai pas davantage sur le nouveau cours Éthique et culture religieuse. C’est la même ministre qui a approuvé ce cours qui a pour but d’inculquer aux jeunes Québécois la tolérance et le vivre-ensemble au détriment de leur identité nationale et de promouvoir le multiculturalisme. Et elle fait toujours fi, de façon arrogante, de l’opposition grandissante à cette opération visant, selon un des concepteurs, à « ébranler la suffisance identitaire » des jeunes Québécois affligés de la tare d’être de souche.
Donc, de toute évidence, ministres péquistes et libéraux de l’éducation ont été en quelque sorte instrumentalisés par la caste intello-constructiviste et multiculturaliste en vue d’imposer au peuple québécois une réforme scolaire qu’il n’a jamais souhaitée.
[En vertu de le loi de l'alternance politique, le PQ va probablement accéder à nouveau au pouvoir]
S[i le PQ] veut cependant mettre en branle et mener à bien la « contre-réforme » scolaire, il lui faudra se prémunir contre tout sentiment de culpabilité que vont s’efforcer de faire naître en son sein tous les mollahs du multiculturalisme (intellectuels, journalistes, technocrates) en l’accusant de s’éloigner du progressisme et de la gauche mythique. « La multiplication, écrit sur son blog, Intelligence Conséquente, le jeune intellectuel Carl Bergeron, disséminée dans les médias, du nouvel épouvantail de la « droite nationaliste », pour mieux étouffer la « critique anti-multiculturaliste » qui commence à naître dans les différents pans de la société, est un indice de répression symbolique. Ceux qui étaient séduits par la critique anti-multiculturaliste sont ainsi appelés à réviser leur position : veulent-ils vraiment continuer à critiquer le multiculturalisme, et se faire étiqueter à « droite », donc infréquentable, ou ne comprennent-ils pas que leur intérêt se trouve ailleurs, dans une critique plus superficielle et moins fondamentale ? »
Quand on sait combien le PQ considère comme tellement glorieux, honorable et méritoire le label de « progressiste » et de « gauche », vous comprenez que toute tentative de lui contester ces « titres de noblesse » risque fort de le faire battre en retraite. On en a eu un avant-goût inquiétant à propos du cours Éthique et Culture religieuse. Prenant soudainement conscience, à la suite de la remarquable analyse de Joëlle Quérin, de la vraie nature de cette bouillabaisse multireligieuse, Pierre Curzi, député du PQ, indigné, a réclamé l’abolition pure et simple de ce cours. Quelques jours plus tard, le PQ, dans un communiqué, parlait plutôt d’y apporter des révisions. Tiens ! Tiens ! Voilà qui s’appelle corriger le tir. Pas très rassurant pour la suite des choses.
On se demande avec Mathieu Bock-Côté si le PQ saura vraiment « passer de la rhétorique identitaire à un programme centré sur le démantèlement du multiculturalisme québécois ».
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3 commentaires:
Absolument désespérant comment cette réforme a été imposée à tous les enfants québécois par quelques "experts" et bureaucrates sans que les parents aient quoi que ce soit à dire et puissent s'y soustraire.
Le PQ en maintenant un cours (ECR) qui promouvoit le dementellement de l'identite quebecoise et favorise que l'identite quebecoise se fonde dans le canada, avec le mantra "go multiralisme go" se tire dans le pied.
Adieu le beau reve d'un pays, de la souverainete. Plus l'identite du qc se fondra dans l'identite canadienne, moins il y aura de difference, et moins le besoin de la souverainete se fera sentir dans la population. Impossible de l'imposer de force.
Comme strategie, c'est vraiement la meilleure strategie federalisme que le PQ pourrait adopter.
Pierre Curzi avait bien raison de monter aux barricades car cela va dans les interets du Qc et du PQ. Mais Mme Marois a les pieds betonnes dans ses erreurs comme ministre de l'education et pas assez "allumee" pour comprendre que le PQ est en train d'aneantir sa raison d'etre.
Je viens de lire ceci de Thomas Merton (écrit en 1965-1966):
«The terrible thing about our time is precisely the ease with which theories can be put into practice. The more perfect, the more idealistic the theories, the more dreadful is their realization. We are at last beginning to rediscover what perhaps men new better in very ancient times, in primitive times before utopias were thought of: that liberty is bound up with imperfections, and that limitations, imperfections and errors are not only unavoidable but also salutary.
The best is not the ideal. Where what is theoritically best is imposed on everyone as the norm, then there is no longer any room even to be good. The best, imposed as a norm, becomes evil.
(...) You must not allow yourself to be represented as someone in whom a few of the favorite daydreams of the public have come true. You must be willing, if necessary, to become a disturbing and therefore an undesired person, one who is not wanted because he upsets the general dream.»
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Très bien Thomas... on va déranger...
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