vendredi 17 juillet 2009

Texte pro-ECR dans Prions en Église : peu de désabonnements

« Philippe Vaillancourt » du carnet Crayon et goupillon revient sur le texte pro-ECR du Prions en Église.
Jean Renaud de la revue Égards (qui se présente comme une revue de la « résistance conservatrice ») s’en est pris aux responsables du Prions en Église : « Dans son édition du 7 juin dernier, le Prions en Église, qui a fait montre une nouvelle fois de son manque de jugement, a cru bon de se mettre au service de l’État en publiant un texte d’une rare médiocrité », a-t-il avancé.
Il faut insister sur l'indigence et la vacuité intellectuelles de ce texte publié complaisamment dans Prions en Église.
Il ajoute plus loin que « Jacques Lison, le directeur de Prions en Église, et son équipe ont suffisamment profité de la parole de Dieu et de la liturgie catholique pour leur travail de sape idéologique. » (« Prions en Église au service de l’État », Égards no. 23, 19 juin 2009).

Le blogue québécois Pour une école libre au Québec a également vilipendé le travail de l’équipe de Novalis en publiant une note intitulée Désinformer les paroissiens : parti-pris de Prions en Église. On y parle du texte du 7 juin comme d’une « profession de foi pro-ECR » et on propose une critique presque phrase par phrase du texte de Yves Roy.

Du côté de Prions en Église, on rétorque que de telles prises de positions n’ont pas eu d’impact statistique sur les abonnements.
Ceci pourrait s'expliquer simplement : les catholiques bien informés ne lisent plus Prions en Église et les abonnements sont surtout annuels.

Mais il faudra insister et tenir à l'œil cette revue très particulière (voir le texte de Jean Renaud pour d'autres parti-pris partiaux de cette revue « liturgique »).
Le texte paru le 7 juin, au moment même où l’année scolaire tirait à sa fin et où des procès impliquant le cours ECR défrayaient la manchette à Drummondville et à Montréal, était planifié depuis la fin de l’été 2008.
Humm. Planifié par qui ? Pas Prions en Dieu quand même ? Il s'agirait alors d'une commande ?

Le document a été envoyé à l’équipe du Prions en Église le 15 décembre dernier.
Après la manifestation anti-imposition ECR dans les rues de Montréal en octobre 2008, largement reprise par les médias. Voir ici et .

Et malgré cette controverse, Prions en Dieu a décidé de publier ce texte.
Aux yeux de Jacques Lison, directeur des revues religieuses, Novalis, et directeur du Prions en Église, la contestation vient d’un groupe restreint mais bruyant : « J’ai reçu environ cinq courriels.
Parions que peu de lecteurs de Prions en Église écrivent d'habitude sur le contenu de ce fascicule. Mais, visiblement, il faudra insister et faire « œuvre de pédagogie » comme disent les milieux de gauche quand on leur fait remarquer que la majorité silencieuse se tait.
On a voulu nous prêter des intentions que nous n’avons pas », explique-t-il en rappelant que le rôle de Prions en Église n’est pas d’entrer dans des débats passionnés. « Nous nous mettons au service de la foi, des gens et de la liturgie d’ici », fait plutôt valoir Jacques Lison.
M. Lison serait-il un pince-sans-rire ? Publier un texte partisan pro-ECR pour se mettre au service de la liturgie ? Publier un texte sans nuance pour se mettre au service de la foi alors que les évêques du Québec n'ont accepté qu'à reculons l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse. Cela alors que la Congrégation pour l'éducation catholique dans une déclaration de son préfet et, indirectement, dans une lettre circulaire a critiqué le cours d'éthique et de culture religieuse ?

M. Lisons voudrait abuser les gens mal renseignés qui font encore confiance à son bulletin qu'il ne dirait rien d'autre.
De l'aveu du directeur du Prions en Église, il est difficile de plaire à tous les catholiques avec le Prions en Église. Un texte trop mou ou goût de certains peut tout aussi bien être perçu comme étant trop dur au goût des autres, rendant l'exercice hautement délicat.
Alors, pourquoi ne publier qu'un texte partisan médiocre en faveur de l'imposition du controversé cours ECR et refuser comme cela lui a été suggéré de publier un texte plus modéré par un théologien qui s'est penché sur la question ?

Prions en Église, propriété de Bayard Canada, appartiendrait aux Augustins de l'Assomption.

Voici des adresses où se plaindre courtoisement :

jacques.lison@novalis.ca,
novalis@interlog.com,
prionseneglise@novalis.ca,
sac@novalis.ca,
assunzione@mclink.it,
dalzon@lemontmartre.net.

Nous suggérons une copie à votre évêque et curé locaux. Il existe d'autres options en matière de missels « jetables ».

15 commentaires:

Romanus a dit…

Personne ne lit les textes de 'Prions en Église'... les fidèles s'en servent pour suivre les textes liturgiques du dimanche, c'est tout.

Par contre, la lecture de ces textes nous permet d'apprécier jusqu'où le laisser-faire de nos évêques peut aller en laissant publier les textes les plus subversifs envers l'Église Catholique dans toutes les églises du Québec.

Merci M. Lison.

Luc Piotte a dit…

C'est vrai Romanus, peu de gens lisent la partie "éditoriale" de Prions en Église (le plus grand hebdomadaire du Québec).

Mais il faut se plaindre et ne pas laisser cette rente de situation à des gens aussi médiocres et partisans.

Romanus a dit…

... ça ne changera rien... tout les média sont occupés par des post-modernes post-chrétiens qui vivent dans l'aquarium de leurs utopies. Les média soi-disant 'chrétiens' n'y échappent pas.

'I think it is worth considering here the "evolution" of North American media into what is now a liberal monolith (...)' (notez le mot 'monolithe')

... la suite:

http://www2.canada.com/ottawacitizen/columnists/story.html?id=13fbb3af-227c-479c-ab2a-fa2d0abd000e

J'ai pas de temps a perdre avec des gens qui vivent sur Pluton. C'est écrit dans la Bible... les écritures, c'est pour les gens simples... ils ne passent pas le test.

Romain 1:22, 'dans leur prétention à la sagesse, ils sont devenus fous'

A les entendre, ça fait deux milles ans que l'Église Catholique se trompe! Ils vont disparaitre avec la société stérile qu'ils auront créée.

François L. a dit…

Oui, il faut pousser à se désabonner à Prions en Église, il est injuste que ces gens profitent de la passivité des bons paroissiens.

Acheter des missels annuels, c'est nettement plus écologique que les missels jetables.

Via Gallica a dit…

Il faut bien convenir que le texte de Prions en Église sur le cours merveilleux d'ECR est d'une lamentable médiocrité, ne cherchant même pas à convaincre. Il n'esquisse même pas le début d'un raisonnement, il suffirait selon cet "enseignant" de répéter les objectifs vagues du cours pour convaincre et rassurer les parents.

Voilà, c'est là l'argumentation de cette lettre publiée dans Prions en Église.

Romanus a dit…

Le texte de Prions en Église sur le cours merveilleux d'ECR est un coup de poignard dans le dos des Catholiques qui ont le courage défendre leur foi. Et ça, avec la bénédiction de nos bons évêques qui manient assez bien la dague sous cape eux-memes.

'Prions en Église' est le cheval de Troie du post-modernisme dans l'Église Catholique. Plus personne ne résiste à ce que Claude Ryan a appelé l'orthodoxie ambiante (comme c'est bien dit!)... personne... surtout pas ici, au Québec, pays aux valeurs molles et émasculées.

Le combat que nous menons est celui de Benoit XVI contre la culture de la mort. Ils le détestent car il est l'un des seuls empêcheurs de tourner en rond qui existe encore..

Anonyme a dit…

La liberté d'expression s'applique aussi dans l'Église. On n'est pas ici en matière de dogme et de morale, mais d'opinions divergentes. Au surplus, pesonne n'est obligé de lire ces articles. Nous sommes des grandes personnes.

Bernard Couture a dit…

Les textes publiés dans Prions en Église répondent toujours aux critères habituels du catholicisme mièvre et "progressiste" d'aujourd'hui, axé uniquement sur l'action sociale parce-que-c'est-ce-qui-ne-dérange-pas. Jamais de prise de position contraire à l'idéologie de gauche dominante au Québec, jamais d'article sur les sujets "chauds" -- sauf pour dire le contraire de Rome, ou pour prôner une espèce de juste milieu illusoire qui n'est jamais autre chose qu'une défaite avouée devant l'air du temps (on peut dès maintenant prévoir un édito pro-euthanasie de Jacques Lison, avec des phrases clés comme "les catholiques d'aujourd'hui doivent regarder avec ouverture la réalité du suicide assisté, nouvelle forme de compassion à laquelle s'ouvre l'humanité").

"Prions en Église" va mourir en même temps que l'Église québécoise, c'est-à-dire bientôt, et pour les mêmes raisons.

Roger Girard a dit…

Monsieur Couture, votre tendance à tout condamner risque de mener à des jugements injustes et de faire déraper le débat. Prions en Église a produit un texte fort discutable à l’appui du programme ÉCR et qui vous a choqué avec raison, comme plusieurs Québécois, catholiques et autres. La revue suivait en cela la position de l’Assemblée des évêques, sans toutefois rappeler les préoccupations profondes que ces derniers portent à l’égard de ce nouveau programme. Il est faux de laisser entendre que les textes publiés relèvent de la mièvrerie en se limitant à «l’action sociale»… On y trouve la plupart du temps des réflexions enracinées dans l’Évangile et des informations fort pertinentes sur la vie chrétienne d’ici et d’ailleurs, souvent en référence avec des documents pontificaux. Que cela ne corresponde pas entièrement à vos opinions sur les sujets traités ne vous permet pas de conclure comme vous le faites en prédisant la mort prochaine de la revue de liturgie et de l’Église québécoise.. Acceptez que l’Église soient composée de personnes humaines faillibles mais perfectibles comme vous, en cheminement dans une histoire aux multiples défis et dont l’issue finale repose sur l’amour de Dieu. Pensez qu’en voulant déraciner ce que vous voyez comme«l’ivraie», vous risquez d’enlever le «bon grain» que l’Esprit fait germer dans le cœur de personnes qui cherchent à bien remplir leur mission et dans leurs œuvres au service de l’Église et du monde.

Anonyme a dit…

C'est pourtant vrai que l'Église d'ici va disparaître... mais il faut s'entendre: ce qui est voué à la disparition, c'est l'Église canadienne française, cette institution ethnique qui croyait au sens à la fois humain et surnaturel de l'Évangile et qui a rendu de grands services au Canada en témoignant du Christ à travers son histoire. Cette Église-là, hélas, elle se vide peu à peu de sa substance. Pour avoir vécu en région dite 'éloignée', au sein d'une communauté très 'vieille souche', je peux vous dire que du côté ecclésial, l'avenir n'est pas là: il n'y a plus de tradition qui tienne, les bonnes soeurs et les agents de pastorale rient du pape, les vieux prêtres qui ont la chance d'avoir une pension de professeurs essaient le plus possible de ne pas avoir à rendre service aux paroisses, on coupe la messe du jour au moindre prétexte, l'évêque célèbre en sa cathédrale une ou deux fois par année, etc. Bref, une organisation qui s'est faite à l'idée qu'elle va sombrer, semble très bien l'assumer et se contente de gérer. Et surtout pas question d'accepter des jeunes prêtres étrangers, suspects de ne pas pouvoir s'adapter à notre culture (en réalité, soupçconnés d'être conservateurs); ou alors, en rechignant (et je suppose que les quelques candidats choisis doivent être soigneusement 'préparés'.). Oui, l'Église canadienne française va disparaître. Mais l'Église catholique québécoise, évidemment, va survivre. Seulement, les Canadiens français n'y seront plus autant (ou plus du tout) majoritaires. Ce sera un peu comme ce qui est arrivé dans le reste du Canada, historiquement. Et je crois sincèrement que ce sera mieux ainsi.

Romanus a dit…

...tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes... cultivons notre jardin...

:)

Songeur a dit…

Heureusement que "99.9%" des paroissiens ne lisent pas les textes du prions en eglise (d'ou le peu de plaintes). C'est vrai qu'il n'y a pas juste de mauvais textes, mais ceux qui critiquent subtilement la position officielle de l'eglise (meme s'ils sont peu nombreux) font beaucoup plus torts que les autres, car ils laissent croire que l'eglise est en accord avec ces positions.

Voir les critiques par exemple de:
http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2009/06/desinformer-les-paroissiens-parti-pris.html

Je ne suis pas necessairement en accord avec la conclusion de M Couture, mais pour le reste de son message il a pas mal raison...

Y a-t-il deja quelqu'un qui a vue dans le prions une position pro-vie fermement defendue tout comme l'enseigne l'eglise?

Romanus a dit…

La mièvrerie est probablement la caractéristique principale de l'Église catholique québécoise... et de toute la société québécoise quand à çà.

Ce peuple de défricheurs, de fermiers, de mineurs, de miliciens et devenu un peuple mou, jouisseur, hédoniste, narcissique, matérialiste.

Je suis très québécois moi-même... mon nom est dans la liste des arrivants, à Montréal, de la Grande Recrue de 1653... j'aime ce pays et ce peuple... mais depuis mon adolescence, je l'ai vu, au fils des ans, renier toutes ses valeurs, son passé, et descendre, lentement mais sûrement dans la facilité, l'autogratification, la vulgarité.

Personne n'est plus déçu que moi de voir qu'Olivar Asselin ait été si prophétique. Je crois que la dégénérescence de la culture québécoise a atteint un point de non retour. Ce commentaire s'applique aussi à toute la culture occidentale.

Vous voulez garder une culture digne de ce nom? Soyez Chrétiens... orthodoxe... vous allez survivre au naufrage qui s'annonce... tout comme la Chrétienté a survécue à la chute de Rome au temps d'Augustin.

Roger Girard a dit…

Pourquoi pas une thérapie jovialiste?
:)

Via Gallica a dit…

Le jovialisme, c'est bien la maladie québécoise (le mot même est d'ici) : ne pas regarder le déclin en face mais devenir une capitale du fun et des festivals comme Montréal.

Plus d'industrie, plus d'enfants, juste des "humoristes", rien que des bouffons (et des prêcheurs politiquement corrects dans les médias).