vendredi 1 mai 2020

Québec — Écoles privées: plus de 80% des élèves de retour en classe

Plus de 80 % des élèves qui fréquentent les écoles privées seront de retour en classe à partir du 11 mai, selon la fédération qui les représente.

Même si les données restent préliminaires, les établissements privés ont déjà une bonne idée du nombre d’étudiants qu’ils accueilleront au cours des prochaines semaines.

« On estime déjà que plus de 80 % de nos élèves vont revenir, ça va être difficile de s’organiser. C’est tout un défi logistique », affirme David Bowles, président de la Fédération des établissements d’enseignement privés.


Comme dans le réseau public, les écoles privées se demandent où mettre tous leurs élèves, avec un maximum de 15 enfants par classe et deux mètres de distance entre eux à respecter.

Des ententes sont en cours afin de pouvoir notamment utiliser les locaux vides d’écoles secondaires privées.

Modèle hybride demandé

Les établissements auraient toutefois préféré pouvoir mettre en place un modèle d’enseignement hybride, qui aurait permis de combiner une fréquentation en classe à temps partiel accompagné d’enseignement à la maison.

« On s’attendait à ça, pour être bien honnête », affirme M. Bowles.

Jeudi, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a refusé que les écoles prévoient un retour en classe à temps partiel en raison des contraintes d’espace et de manque de personnel, évoquant un « demi-service » qui représenterait l’équivalent de trois semaines de classe d’ici la fin de l’année scolaire.

« C’est un compromis qu’on n’a pas le goût de faire », a-t-il affirmé.

Pertes financières causées par la décision gouvernementale de fermer les écoles

Les écoles privées qui ont subi des pertes financières pendant la période de fermeture réclament une compensation au gouvernement Legault pour éponger les pertes.

Un mandat a été inscrit au registre des lobbyistes à la fin mars en ce sens. David Bowles, président de la Fédération des établissements d’enseignement privés, explique que cette démarche vise entre autres à compenser les coûts reliés au transport scolaire qui ont dû être payés à 100 % pendant les deux premières semaines de fermeture, à la demande de Québec.

« On aimerait aussi pouvoir rembourser les parents pour les semaines où il n’y a pas eu de services. On demande qu’il puisse y avoir des compensations s’il y a des pertes subies à d’autres endroits », précise M. Bowles.

L’entente prise avec les parents dans « une majorité d’établissements » est d’évaluer en fin d’année ce qui pourra être remboursé ou non, ajoute-t-il.

M. Bowles ne craint pas « pour l’instant » pour la survie de certaines écoles privées. La situation financière de certaines d’entre elles pourrait toutefois devenir « complexe » l’an prochain si la crise se poursuit, admet-il.

De son côté, le mouvement L’école ensemble, qui s’oppose au financement public des écoles privées, dénonce cette démarche.

Stéphane Vigneault, coordonnateur du mouvement, affirme que le financement public accordé aux écoles privées est déjà trop élevé.

Cette crise pourrait toutefois être l’occasion pour les écoles privées qui se retrouveraient dans une situation financière difficile d’opérer une transition afin de rejoindre le réseau public, avance toutefois M. Vigneault.

Cette demande d’indemnisation de la part des écoles privées pour une décision gouvernementale, a suscité une réaction laconique d’Emmanuelle Latraverse, analyste politique TVA/LCN et chroniqueuse Journal de Montréal et Québec. Toute une kyrielle d’entreprises est indemnisée pour la décision gouvernementale de les fermer, on ne sache pas que Mme Latraverse ait eu la même réaction à leur sujet.


Rappelons que Mme Latraverse est au cœur d’accusations de harcèlement psychologique, d’agression verbale et d’intimidation, sur plusieurs années. Telles sont les conclusions d’une enquête externe commandée par Radio-Canada il y a près d’un an au sujet de son ex-chef de bureau à Ottawa, Emmanuelle Latraverse, récemment embauchée à TVA.