lundi 19 novembre 2018

Conséquence de la légalisation de l'euthanasie ? Suspension de soins palliatifs de l’Hôtel-Dieu de Québec

S'agit-il d'une conséquence, somme toute logique, maintenant que l'État « offre » « l'aide à mourir dans la dignité », les soins palliatifs, nettement plus chers, sont nettement moins prioritaires.

Le Soleil rapportait le 15 novembre 2018 :
Le manque d’effectifs médicaux a entraîné la suspension des services externes en soins palliatifs de l’Hôtel-Dieu de Québec, a appris Le Soleil. Cette fermeture temporaire touche une centaine de patients non hospitalisés qui nécessitent un suivi en soins palliatifs pour contrôler leurs douleurs, souvent complexes.

«Je tiens à vous informer de la mise en place d’un plan de contingence en clinique ambulatoire de soins palliatifs à l’HDQ [Hôtel-Dieu de Québec] et à l’HEJ [Hôpital de l’Enfant-Jésus], dû à un manque de médecin», annonce la directrice des services professionnels du CHU de Québec, la Dre Maryse Turcotte, dans un communiqué interne destiné aux médecins et aux cadres des deux hôpitaux et dont Le Soleil a obtenu copie.

La Dre Turcotte explique qu’une réduction progressive des effectifs médicaux est observée en soins palliatifs au CHU de Québec depuis un peu plus d’un an. «Plusieurs mesures de compensation et de réorganisation des tâches ont été mises en place depuis pour maintenir les services offerts. Malgré cela, l’équipe médicale n’est malheureusement plus en mesure de maintenir le rythme», écrit-elle.

La décision de mettre temporairement la clé sous la porte de la clinique externe de soins palliatifs de l’Hôtel-Dieu de Québec, fermée depuis le 4 novembre, a été prise «pour se concentrer sur les soins aux patients hospitalisés». «Ainsi, malheureusement, aucune nouvelle référence ne pourra être prise en charge», précise la Dre Maryse Turcotte, ajoutant que «des mesures temporaires de soutien sont offertes aux patients touchés, dont la grande majorité sont déjà suivis par d’autres médecins et/ou [sic] infirmières pivot en oncologie».

Vérification faite auprès du service des communications du CHU de Québec, sur les 97 patients suivis à la clinique externe de soins palliatifs de l’Hôtel-Dieu, 15 n’ont pas de médecin. «Ceux-là doivent être référés à l’infirmière [pivot ou spécialisée en soins palliatifs], au pharmacien en soins palliatifs ou encore au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux [CIUSSS] de la Capitale-Nationale», précise la porte-parole Lindsay Jacques.

Selon Mme Jacques, le CHU de Québec est «actuellement en discussion» avec le CIUSSS de la Capitale-Nationale pour réorienter les nouvelles consultations et la clientèle en soins palliatifs. Depuis la fermeture de la clinique externe, une personne a dû être hospitalisée pour obtenir un suivi en soins palliatifs, précise la porte-parole du CHU de Québec.

À l’Enfant-Jésus aussi

Le document interne obtenu par Le Soleil nous apprend par ailleurs que les services externes de consultation en soins palliatifs de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus sont aussi suspendus depuis le mois d’août. «Quelques suivis sont possibles à la pièce pour les cas les plus complexes. Les autres patients doivent se référer à leur médecin spécialiste ou à leur médecin de famille pour assurer leur suivi», précise la directrice des services professionnels du CHU de Québec.

Ce n’est pas la première fois que le manque d’effectifs en soins palliatifs fait
la manchette. Selon plusieurs médecins, le problème n’est pas étranger à la loi 20 et aux règles de prise en charge en cabinet, qui compliqueraient le recrutement.



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