mercredi 22 janvier 2014

Québec — Hypersexualisation des romans à l'école primaire, des parents sonnent l’alarme


Outrées devant l'accès facile à des ouvrages à contenu sexuel explicite à l'école primaire, deux mères dénoncent la situation en publiant sur la Toile des extraits qui les inquiètent.

« Mes seins touchent son corps. Sa bouche les embrasse goulûment. Ses jambes entourent les miennes et je sens son pénis bien durci. »

C’est après que sa fille de 11 ans ait ramené de l’école L’Enchanteur, roman pourtant destiné aux 13 ans et plus dont est tiré le passage précédent, qu'une mère de famille de trois filles toutes au primaire a décidé de sensibiliser les professeurs et les parents par l’entremise de son site Parent Alerte, qu’elle a fondé avec une autre mère.

Les deux femmes désirent garder l’anonymat par crainte de représailles envers leurs enfants.

Quelques extraits

« Mes seins se durcissent, le pénis de Charles se tient bien fermement debout, et puis quoi encore ! » — L’Enchanteur

« Je suis obsédée par la langue de Zac... Ça me mets dans un drôle d'état. J'ai hâte de recommencer. C'était tellement bon ! » — Le blogue de Namasté, Tome 2

« But visé… Que Nicolas soit redevenu mon chum dès ce soir et qu’on s’embrasse. » — Le Journal d’Aurélie Laflamme, Tome 3

« Lorsque le désir apparaît au milieu d'une dispute fatale entre trois des déesses les plus puissantes » — Pandora et le désir

« Ces photos […] sont sexy et je n'ai pas envie que toute l'école les voie, ni de me trouver encore en plein milieu d'un scandale virtuel » — Amies à l’infini, Tome 2

Le livre en question a été retiré de la classe, mais les deux mères se sont aperçues que des ouvrages disponibles à la bibliothèque et dans les classes traitaient de sexualité de façon qu’elles jugent inappropriée pour l’âge des enfants. Ces titres ne font toutefois pas partie des lectures obligatoires.

« Cela fait passer le message qu'il est normal d'avoir des relations sexuelles et d'en faire la découverte [quand vous êtes au primaire]. Et les livres leur disent comment le faire. C'est du porno. », a déclaré hier au site LifeSiteNews une des mères.

La mère, une ancienne enseignante avec une formation en développement psychologique, a déclaré que les jeunes filles croient qu'elles peuvent et doivent vivre ces situations décrites dans ces livres parce qu'ils sont implicitement approuvés par des adultes qui les mettent à leur disposition.

Parmi les titres qu’elles montrent du doigt se trouvent entre autres Le blogue de Namasté, Le journal d’Aurélie Laflamme et la série Pandora.

Menaces en diffamation de la part des autorités scolaires

«J'ai dit [aux écoles] quel est votre droit d'imposer cela à nos enfants ? » L'administration scolaire immédiatement répliqué en menaçant de poursuivre la mère pour diffamation et harcèlement, a-t-elle confié à LifeSiteNews. La mère s'est fait dire de se taire sous peine d'une action en justice. Mais en dépit de ces menaces, elle a rencontré l'Agence QMI l'automne dernier. Les journaux liés à cette agence ont publié son histoire hier. « Cela met mes nerfs à rude épreuve. Mais si votre cœur vous dit que vous avez trouvé du poison, vous devez réagir », dit-elle. « Mes filles et toutes les petites filles en valent bien la peine. Il n'est pas juste que nous les transformions en objets sexuels, réceptives aux [avancées] sexuelles. Ce n'est pas ce qu'elles veulent. Elles ne le veulent pas quand elles sont de petites filles. »

Dans plusieurs écoles

Plusieurs écoles de la grande région montréalaise proposent ces livres, a constaté le journal 24 Heures.

Les livres achetés pour les élèves plus âgés sont placés dans une section de la bibliothèque destinée aux deuxième et troisième cycles (enfants respectivement âgés de 8-9 ans et 10-11 ans), assure Alain Perron, porte-parole de la Commission scolaire de Montréal.

« La série Aurélie Laflamme est destinée aux jeunes de 12 ans et plus: en sixième année du primaire, plusieurs enfants ont atteint 12 ans », ajoute-t-il, affirmant que les enseignants encadrent les élèves lorsqu’ils font leur choix à la bibliothèque. Visiblement pas dans le cas de l'enfant de 11 ans d'une des mères mentionnées.

Livre destiné aux 13 ans et plus dans les bibliothèques du primaire

Résumé de En exil... chez mon père de Johanne Robert

Une fille de 13 ans, enfant du divorce. Elle se fâche contre sa mère. Cela ne va pas bien à l’école. Pendant son séjour chez son père, elle rencontre un garçon.

Elle espère visionner un film porno avec ses copines (« Depuis le temps qu’elle voulait en voir et qu’on le lui interdisait » p. 36), expérimente la bière (« ce n’est pas si mauvais que ça en a l’air » (p. 59) et ensuite un baiser en se faisant passer pour une fille de IVe secondaire (« Ma plus belle expérience de toucher mon sourire avec celui de Marco » p. 59).

Ensuite, elle est tannée de son père et de son comportement. Il boit et ramène plusieurs femmes à la maison (pp. 60-61). Elle alors décide de fuguer… Elle se fait agresser…(« il me sourit perfidement » p.95 « il m’entoure la poitrine »... « Ce sera pire si tu essaies de te sauver » p. 96 « je lui catapulte un adroit coup de genou dans les parties molles et dures »... p. 97.

Discours du père après être accusé d’avoir des conquêtes d’un soir : « Je suis incapable d’engagements émotifs durables. » p. 99. veut arrêter l’école pour travailler : « J’ai besoin d’argent pour vivre comme je veux... » p.105 (comprendre rembourser des revendeurs de drogue !)
La Commission scolaire des Affluents, dans Lanaudière, où l’on retrouve plusieurs des ouvrages cités prétend de même encadrer les élèves.

« Les enseignants lisent tous les livres et ils ne trouvaient pas que ça avait une connotation, que c’était difficile ou offensant pour les élèves », a mentionné le porte-parole Eric Ladouceur, surpris de la réaction de ces parents.

Le site web de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe propose quant à lui une série de livres sur la thématique des relations amoureuses des préadolescentes, où plusieurs des ouvrages dénoncés sont suggérés.

« C’est pour les élèves de plus de 12 ans qui n’ont pas le goût de la lecture, pour arriver avec quelque chose qui les intéresse », a expliqué la porte-parole Sagette Gagnon, qui précise que ces suggestions ne se retrouvent pas nécessairement dans les écoles.

« Les bibliothécaires lisent une grosse partie des livres, mais elles ne peuvent pas tout lire », a-t-elle ajouté, indiquant que la commission scolaire retirait les livres qui font l’objet de plaintes.


L'école banalise la sexualité

Interrogée par le Journal de Montréal, la sexologue Geneviève Labelle n’était pas étonnée d’apprendre que des livres dans lesquels il est explicitement question de sexe se retrouvent à l’école primaire.

« On est vraiment dans ce courant, toute la société banalise la sexualité, a-t-elle expliqué. Les parents et les enseignants aussi vont avoir tendance à en échapper. Ce n’est pas de la mauvaise foi, tout le monde est en perte de repères. »

La limite à ne pas franchir varie d’un enfant à l’autre, selon son éducation sexuelle, selon elle.

« Les enfants ont besoin de savoir comment se passent les choses en gros, mais n’ont pas besoin des détails », a ajouté Mme Labelle.

Des lectures trop explicites pourraient affecter la construction de la sexualité des enfants, d’après la sexologue.

« Ça a moins d’impact sur les élèves qui ont une bonne estime d’eux-mêmes, mais ceux qui sont plus vulnérables pourraient s’en servir comme outil pour se sentir aimés, a-t-elle dit. […] Ils pourraient être amenés à reproduire ces comportements. »



Sexy inc. Nos enfants sous influence. Documentaire de l'ONF


Voir aussi

Faites attention à quelles bandes dessinées vos enfants lisent (Bichon, Titeuf, Mauvais Genre)

Pas de classiques de la littérature, mais la lutte contre l'hétérosexisme en classe de français, d'anglais, d'histoire et de mathématiques

Cours à la sexualité — parent catholique obtient une exemption

L'éducation sexuelle à l'école, que peuvent décider les parents face à l'État ?

La grande classe : conseil sur l'anulingus en cours d'ECR (enfant 16-17 ans)

Lutte à « l'hétérosexisme » : manque de modestie constitutionnelle du gouvernement québécois

Cours d'ECR : les enseignants « marchent sur des œufs » (projection du film CRAZY suscite de vives réactions dans les classes multiethniques).

Sexualité précoce à l'école publique québécoise : phénomènes isolés ou vague de fond ?

Cahier ECR : « Beaucoup de travail à faire aux groupes religieux pour accepter les homosexuels »

Couple homosexuel invité en cours de mathématiques, euh ECR, exercice de « français » sur le prétendu mariage homosexuel

Polémique autour d’une BD homosexuelle explicite présentée en classe

Cahier ECR : « je suis un garçon, une fille, je ne sais pas encore »




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

2 commentaires:

Dia a dit…

« Contrairement aux idées développées par une Wendy Brown (qui croit encore, en bonne disciple américaine de Foucault, que les valeurs « néoconservatrices » sont le complément spirituel logique d’une société capitaliste moderne), il apparaît en effet évident que l’accumulation du Capital (ou « croissance ») ne pourrait se poursuivre très longtemps si elle devait s’accommoder en permanence de l’austérité religieuse, du culte des valeurs familiales, de l’indifférence à la mode ou de l’idéal patriotique. Il suffit d’ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure pour constater, au contraire, que la « croissance » ne peut trouver ses bases psycho-idéologiques réelles que dans une culture de la consommation généralisée, c’est-à-dire dans cet imaginaire « permissif », « fashion » et « rebelle » dont l’apologie permanente est devenue la principale raison d’être de la nouvelle gauche (et qui constitue parallèlement le principe même de l’industrie du divertissement, , de la publicité et du mensonge médiatique). Comme le souligne ainsi Thomas Franck (Pourquoi les pauvres votent à droite, Agone 2008), " c’est le monde des affaires qui, depuis les plateaux de télévision, et toujours sur le ton hystérique de l’insurrection culturelle, s’adresse à nous, choquant les gens simples, humiliant les croyants, corrompant les traditions et fracassant le patriarcat. C’est à cause de la nouvelle économie et de son culte pour la nouveauté et la créativité que nos banquiers se gargarisent d’être des « révolutionnaires » et que nos courtiers en bourse prétendent que la détention d’actions est une arme anti-conformiste qui nous fait entrer dans le millénaire rock’n’ roll." C’est donc parce qu’ « une économie de droite » ne peut fonctionner durablement qu’avec une « culture de gauche », que les dictatures libérales ne sauraient jamais avoir qu’une fonction historique limitée et provisoire : celle, en somme, de remettre l’économie sur ses rails, en noyant éventuellement dans le sang (sur le modèle Indonésien ou Chilien) les différents obstacles politiques et syndicaux à l’accumulation du Capital. A terme, c’est cependant le régime représentatif (dont l’ingénieux système électoral fondé sur le principe de l’alternance unique, constitue l’un des verrous les plus efficaces contre la participation autonome des classes populaires au jeu politique) qui apparaît comme le cadre juridique et politique le plus approprié au développement intégral d’une société spectaculaire et marchande ; autrement dit d’une société en mouvement perpétuel dans laquelle, comme l’écrivait Marx, « tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée et tout ce qui était sacré est profané . »

Jean-claude Michéa, La double pensée.

Dia a dit…

"Pour mesurer à quel point est effectivement délirante l’idée que l’esprit du capitalisme serait conservateur, autoritaire et patriarcal, il n’est que d’observer cinq minutes n’importe quelle variante de sa propagande quotidienne (publicité, mode, culture jeune, fêtes « citoyennes », journalisme, etc.). On constate aussitôt que le système du « laisser passer, laisser faire », dès qu’il atteint sa forme historique accomplie, ne peut fonctionner avec une efficacité maximale que s’il parvient, à chaque instant, à convertir la transgression permanente de toutes les valeurs héritées, en impératif catégorique et principe de sa propre expansion illimitée (…). La sacralisation permanente du désir, des différentes postures « rebelles » ou provocatrices, et de l’innovation sans fin, ne doit cependant pas être comprise comme la marque des seules formes développées de l’esprit capitaliste, même si c’est naturellement dans les conditions historiques de la consommation généralisée qu’elle trouve à se déployer de la façon la plus cohérente."

Jean-Claude Michéa, Impasse Adam Smith, Climats, 2002, p. 71-72


« Dans la culture de gauche (ou encore progressiste, ou encore moderniste), toute porte fermée constitue, par définition, une provocation intolérable et un crime contre l'esprit humain. C'est donc, de ce point de vue, un impératif catégorique que d'ouvrir, et de laisser ouvertes, toutes les portes existantes (même si elles donnent sur la voie et que le train est en marche). Tel est, en dernière instance, le fondement métaphysique de cette peur panique d'interdire quoi que ce soit, qui définit un si grand nombre d'éducateurs et de parents, qui, pour leur confort intellectuel, tiennent à tout prix à « rester de gauche ». Il convient naturellement d'ajouter que, selon le circuit classique des compensations de l'inconscient, cette peur d'interdire se transforme assez vite en besoin forcené d'interdire (par la pétition, la pression de la rue, le recours au tribunal, etc.) tout ce qui n'est pas politiquement correct. »

JC Michéa, L'enseignement de l'ignorance, 1999