samedi 27 avril 2013

France — il ne fait pas bon s'opposer au mariage homosexuel (m-à-j, coup de pied à la tête d'un prêtre tombé)

Pour avoir attaqué une rame de train de banlieue, Mohamed Touré a été relaxé.

Pour avoir lancé une canette vide sur des policiers, un homme a été condamné à 4 mois de prison avec sursis.

Précisons que cet homme a agi en marge d'une manifestation contre la loi française sur le mariage et l'adoption pour les couples de même sexe.

De même que ne voyez pas un acte politique dans la mise en garde à vue pour 48 heures de plusieurs personnes, dont un agriculteur père de famille de 10 enfants et d'un couple parents de 5 enfants, dont le tort était de n'avoir pas entendu l'appel à la dispersion des forces de l'ordre.

Ailleurs, de retour d'une manifestation légale, deux femmes rentrent chez elles. Soudain, arrestation par un policier : « cachez votre t-shirt, je vous confisque vos pancartes ».



Une jeune conductrice a été arrêtée place du Trocadéro, alors qu’elle rentrait chez elle après la manifestation. Son crime : laisser flotter sur sa voiture un drapeau de la Manif pour tous. En dressant son procès‑verbal, le policier qui l’a verbalisée a reconnu qu’il avait pour consigne d’arrêter tout véhicule portant les couleurs de la Manif pour tous.

Jeunes filles opposées à la loi Taubira agitant des drapeaux séditieux de la Manif pour tous

Le Cercle des avocats contre la répression policière communique :
« Alors que le gouvernement a fait adopter dans la précipitation, et ce au mépris d’une opinion de plus en plus hostile, la loi dénaturant l’institution du mariage et fragilisant les plus faibles, les violences policières se multiplient. Hier Pascaline a été interpellée devant l’Assemblée nationale alors qu’elle était seule, un tee-shirt de la manif pour tous qui dépassait de son blouson, par deux policiers en civil. Après l’avoir contrainte à se rendre près du métro Assemblée nationale, elle a été violemment frappée par ces policiers accompagnés dans ces œuvres de basse police politique, par deux gendarmes. Cet acte de violence n’est, hélas!, pas isolé.

Depuis plusieurs jours, des jeunes gens, en majorité des jeunes filles, se font prendre à partie de manière isolée par des agents de la force publique. Ces faits de violence répétée par des personnes dépositaires de l’autorité publique à l’encontre des opposants à la loi Taubira, sont hélas suffisamment récurrents pour ne pas y voir une volonté politique de museler cette résistance pacifique en dissuadant les plus faibles des manifestants comme ce fut le cas avec la garde à vue des 67 campeurs de l’Assemblée nationale.

Pascaline et avant elle, Marie Astrid, Gabrielle, Thomas ou encore Dominique ont décidé de porter plainte. Le cercle des avocats contre la Répression policière (le Carp) demande expressément au Procureur de la république d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces violences. Alors qu’un syndicat représentatif de magistrats affiche dans ses locaux un « mur du çon » sur lequel figurent les noms des pères de victimes odieusement assassinées, il est temps que les victimes soient reconnues.

Un rassemblement sera organisé lundi 29 avril à 18 heures 30 devant le Palais de Justice de paris pour dénoncer ces violences et demander solennellement au Parquet et à Madame Taubira de rendre justice. »

Charge des policiers

Le Figaro raconte la garde à vue abusive d'un directeur financier d'un groupe industriel, qui a passé 44 heures en garde à vue pour avoir soutenu des manifestants croisés par hasard dans la rue :
« Pour avoir lancé un simple « Bon courage ! » à un jeune manifestant à l'oreille ensanglantée, interpellé par la police à l'issue de la Manif pour tous de mercredi dernier, Grégoire a passé 44 heures en garde à vue. »
Sur le PV de l'audition, « un drapeau devient une banderole, un tee-shirt vert devient kaki, avec tout l'imaginaire derrière… »
La ballerine des manifestantes BCBG bastonnées et aspergées de gaz lacrymogène
 est devenue le symbole des manifestants

Coup de pied décoché par un policier à la tête d'un curé à terre

Une vidéo publiée le 19 avril [sur YouTube] montrait une échauffourée entre les forces de l’ordre et des manifestants catholiques qui refusaient de se disperser. Vers la 4e minute du film, un jeune homme est plaqué au sol. Un curé en soutane vient à son secours et s’agrippe à lui. Les CRS séparent les deux hommes et traînent le prêtre vers leur panier à salade. Vers 4’ 41”, on voit clairement l’un des CRS lui décocher un coup de pied en pleine tête. Le geste ne dure qu’une fraction de seconde, mais je suis certain que la victime a dû le sentir passer. [Le prêtre en question, agé de 52 ans, sera jugé à une date qui n'a pas été précisée pour « violences sur fonctionnaire de police », selon une source judiciaire ! Heureusement, aujourd'hui les vidéos se multiplient et la parole des policiers qui se disent agressés ne pourra plus être crue d'office.]
Malheureusement, ce genre de scène n’a rien d’exceptionnel. Nous racontions [le 25 mars] dans nos colonnes que la police repoussait la foule par des jets de gaz lacrymogènes, et j’ai reçu plusieurs témoignages isolés faisant état d’enfants matraqués et de manifestants tabassés. La plupart des récits de ce genre n’apparaissent que sur des blogs catholiques et des sites ultraconservateurs – mais ils sont là, en rouge sang, à la disposition de tous.

Un prêtre tente de parler avec les forces de l'ordre lors de l'arrestation d'un manifestant opposé au mariage homo, à Paris, le 19 avril 2013 

Arrestations abusives 

Un lecteur du Salon Beige, François Malaquin, raconte son arrestation abusive :
« J'étais en garde à vue, sans raison, sans motif, sans cause. Relâché après quelque 18 (dix-huit) heures de pénible emprisonnement, dans une cellule insalubre, ignoré, coupé du monde, épuisé.

Vendredi 19 avril, 23h15 le commandant de la compagnie de CRS m'interpelle abusivement, gratuitement, mégaphone à la main. On me fait asseoir, on sollicite mon identité puis rien. Je n'avais pas harangué la foule. 23h20. Ni menottes, ni confiscation dudit mégaphone (qui eût dû l'être, en l'espèce, au vu du motif invoqué, inventé devrais-je dire): "incitation à la rébellion" (et quelle rébellion de jeunes de 20 à 30 ans sans armes!).

 Un CRS, courtois, au demeurant, m'accompagne, après 1/2h d'attente sans surveillance dans le dos de la ligne de CRS, vers le TCP (Camion Prison). Quel agitateur, devais-je être, pour n'avoir pas été surveillé ?... Leur attitude témoigne d'elle-même de l'absence totale de menace. Laisserait-on un réel agitateur sans surveillance ? Enfermé dans ce camion, un policier entre, nous invective gratuitement, comme on traite de dangereux malfaiteurs ! Puis, nous menotte (pour ceux qui ne l'étaient pas) sans motif apparent de révolte. il est 00h30. Attente...

 Arrivée au dépôt : 1h30 du matin. Circonspection des policiers. "Qui l'accompagne celui-là ? Personne. Quel motif ? On ne sait". Je m'attends à une vérification d'identité... On me met en garde à vue ! De la fouille au corps, au menottage, suivi d'une incarcération dans une de ces geôles Françaises à 2h30 du matin, qu'il vaut mieux observer dans un reportage : je passerai 18 heures, sans sommeil, avec une nourriture rare, une mauvaise odeur pestilentielle et l'impossibilité de savoir quel sera mon sort. Ni surtout : Pourquoi ? Pour avoir traîné un peu plus tard?...

 Police nationale ? Que fais-tu de ton blason ? Assister - protéger et servir. Police politique désormais ? Condamnée à suivre les instructions de M. VALLS, dont la procureure adjointe (on doit dire ainsi désormais) se montrera extrêmement lente à notifier l'absence de charges retenues et ma mise en liberté immédiate. Pour le plaisir ? Par instruction du ministre ? Par idéologie ? CRS forcés à "interpeller" pour faire du chiffre.. Policiers enclins à arrêter, quand ils ne provoquent pas eux-mêmes ! Mais également, une autre réalité en commissariat : OPJ et brigadiers débordés, agacés que l'on enferme des citoyens français si hâtivement !

La procédure, pour laquelle on prit mes empreintes digitales + photos, se finit à 11h. (ceci n'est pas conforme aux dispositions recommandées par la CEDH, dans le cas de l'incarcération d'un innocent). Libération samedi en fin d'après-midi après 18h d'enfermement. Sans excuses, sans autre forme de procès, puis-je dire. Ainsi l'on traite désormais les innocents s'ils ne conviennent pas à la ligne politique décidée par le gouvernement. L'Ordre républicain si cher aux gouvernants lorsqu'ils "crient" pleins d'emphase leur goût pour la Loi républicaine est surprenant ! Ne consiste-t-il pas justement à Protéger les 'Citoyens de la République de l'arbitraire ? Et quel citoyen a été menacé par nos regroupements "bon enfant" ? Quel abribus a été cassé ? Quelles portes furent enfoncées ? Quels pneus a-t-on lancés ou autocar en feu contre le mur des forces de l'ordre (cf les agriculteurs) ? Quel débordement a sérieusement eu lieu ? »
Ils demandent un référendum, ils sont des ennemis de la démocratie !

Léger incident de séance, juste avant le vote de la loi sur le mariage et l'adoption homosexuels.

Des manifestants ont demandé en chambre à ce qu'un référendum soit tenu sur la question (ci-dessus), ce qui a énervé le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui les a fait évacuer et les a décrits comme des «  ennemis de la démocratie »... Le référendum étant antidémocratique comme tout le monde le sait. Ou est-ce simplement que le scrutin à deux tours permet à 30 % des électeurs inscrits d'avoir 60 % des sièges au parlement et que cette démocratie-là arrange mieux les socialistes que l'expression directe du peuple qui est opposé à 55 % à cette loi ?



Une personne, qui aurait blessé un personnel de sécurité, a été placée en garde à vue. Les autres ont été relâchées après environ 4 heures d'attente pour contrôle d'identité...

Claude Bartolone a annoncé qu'il portait plainte « contre les ennemis de la démocratie ». En 2009, des militants de Greenpeace étaient descendus dans l'hémicycle. On ignore quelles suites judiciaires leur avaient été réservées.

Rappelons la conception particulière de la justice du rapporteur socialiste de la Commission des lois au Sénat :  « le fondement du juste c'est le rapport de force ».

Voir aussi

Manif pour tous - La police écrase une manifestante ! (vidéo)

Manif pour tous - Les photos retouchées par la Préfecture ? (vidéo)

Pauline*, 22 ans, agressée mercredi par deux gendarmes près de l’Assemblée nationale

Le syndicat de la magistrature (un tiers des magistrats français) et son mur des cons qui insultent les opposants de l'extrême gauche, y compris des parents de filles violées et tuées dans les transports publics... (vidéo)

Reportage sur la dernière grande manifestation contre la loi Taubira

Émission radio avec un gardé à vue par la police et son avocat (disponible pour quelques semaines seulement)

Voir comment soixante députés donnent plus du double de voix (vidéo) et comme faire vérifier devient un simple rappel.

De l'autonomie des écoles

Entretiens avec Maurice Berrard (ci-contre), inspecteur d'académie, docteur en anthropologie, fondateur de la revue Éducation & Management, est l'auteur d'ouvrages dans le domaine de l'éducation.

Dans votre récent ouvrage, vous faites de l’autonomie l’axe principal d’une refondation de l’Éducation nationale. Pourquoi ?

Maurice Berrard — L’autonomie est l’expression d’une liberté intérieure fondamentale. Elle traduit une conception humaniste, celle d’un Homme libre et responsable de ses actes. À ce titre, elle constitue à la fois la finalité  et le moyen de l’éducation. Il y a dans nos écoles trop de situations complexes, de différences entre les élèves, de problèmes inédits, d’événements inattendus, trop d’intérêts contradictoires à coordonner pour attendre qu’un pouvoir central impose « l’unique bonne façon de faire »  dont parlait Taylor. Il vaut mieux compter sur la motivation, la compétence et le pouvoir d’innovation de chaque acteur du terrain.

Vous proposez dans votre livre deux avant-projets de loi pour instaurer davantage d’autonomie et promouvoir une responsabilité effective des établissements. Pouvez-vous les résumer ?

Confier aux établissements la responsabilité directe de l’enseignement et la pleine maîtrise de leurs moyens humains et financiers. Pour cela, il faut s’appuyer sur une base législative simple et claire.

Ne serait-ce pas trop renforcer le pouvoir du chef d’établissement et affaiblir l’État ?

Il est vrai que le chef d’établissement ne représenterait plus l’État, mais l’établissement qu’il dirige, tout en restant un fonctionnaire public responsable du bon exercice de ses fonctions. Il serait alors important de définir les conditions d’un fonctionnement interne réellement démocratique, ainsi qu’une nouvelle façon de diriger. C’est pourquoi nous détaillons dans notre livre ce que peut être le « management éducatif » de demain. Pour autant, en se recentrant sur l’essentiel, l’État conforterait  ses missions : mieux préciser ce qu’il attend de l’École, organiser le système, clarifier les objectifs et les programmes du socle commun, recruter les fonctionnaires, définir les examens, évaluer les résultats, compenser les inégalités, formuler des recommandations, encourager la circulation des bonnes pratiques.

Les Français sont-ils prêts à accepter plus d’autonomie alors que le discours dominant présente l’école unifiée et centralisée comme faisant partie du patrimoine national ?

Depuis un siècle, le mouvement des institutions françaises va dans le sens d’une plus grande autonomie locale. Tout est une question d’équilibre et il ne faut pas non plus confondre un tel mouvement avec le laissez-faire, l’acceptation des inégalités ou le triomphe du plus fort. Il est primordial que ce mouvement soit souhaité par les acteurs eux-mêmes.

Quelles sont, selon vous, les clés d’une bonne gestion éducative ?

Être convaincu de l’importance de chaque personne au sein d’un travail d’équipe, comprendre le sentiment de confiance collective comme la condition essentielle d’une énergie vitale qui se renforce sans cesse en cas de coopérations réussies. Le management éducatif est fondé sur une discussion publique qui a l’entente pour horizon, comme base une définition commune du projet d’ensemble  et des problèmes à résoudre, comme moyen l’échange d’arguments rationnels et comme loi la reconnaissance du meilleur des arguments.

Pourquoi la confiance semble-t-elle tant manquer aujourd’hui ? 

Dans notre société, les valeurs de l’École et les modèles véhiculés dans les médias se contredisent souvent, ce qui rend la tâche des enseignants bien difficile. Vouloir triompher d’autrui s’oppose à l’effort de compréhension mutuelle. Former les élèves à la lecture critique de ces contradictions semble indispensable.

Que deviendraient les institutions dites représentatives dans une démarche de décentralisation accrue ?

Si vous évoquez les associations de parents d’élèves ou les représentants des personnels, leur influence s’en trouverait renforcée, mais leur intervention changerait de nature. Il ne s’agirait plus de soutenir des  positions de principe sur la grande scène du spectacle médiatique, mais d’une action concrète sur le terrain. Plus modeste, mais plus utile.

L’autonomie a-t-elle une couleur politique ?

Une radio (1) m’a interrogé : « L’autonomie est-elle de droite ou de gauche ? »  Ni de droite, ni de gauche, ni du centre. C’est un principe qui relève d’une vision humaniste  fondée sur l’obligation morale de s’adresser à la part la plus noble et la plus exigeante en chacun d’entre nous. Cela dit, Daniel Mallet et le cercle de réflexion qu’il dirige ont présenté les avant-projets de loi aux autorités politiques et syndicales  il y a déjà une trentaine d’années. Il se trouve que, depuis peu, certaines propositions ont été reprises par un parti classé à droite et un autre classé au centre. Dont acte. Au risque de paraître immodeste, c’est dans cet ordre chronologique que les événements se sont déroulés. Mais je répète qu’en l’occurrence la distinction droite-gauche n’est pas opportune. Notre livre s’explique clairement sur ce sujet et propose une véritable politique d’éducateurs.

(1) À consulter sur internet : « L’autonomie est-elle de droite ou de gauche ? », France Info, Emmanuel Davidenkoff, 24/10/2012

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