samedi 28 avril 2012

L’université étatique en voie de sombrer dans l’insignifiance ?

Dans le contexte du présent boycott des classes par un tiers des étudiants, Le Québécois libre republie un texte de Martin Masse qui explique pourquoi il pense que l'université, telle qu'on la connaît aujourd'hui, n'a plus de raison d'être et est en voie de disparaître. Texte publié à l'origine le 15 avril 2008. 





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Dans un marché libre, la logique de la concurrence est simple. Vous devez offrir un bien ou un service de la meilleure qualité possible au meilleur prix, sinon vos clients iront voir ailleurs. Que se passe-t-il toutefois lorsque les clients n'ont pas à payer le prix réel du bien qu'ils consomment et que les producteurs sont quand même compensés pleinement pour chaque client qu'ils réussissent à attirer ? On obtient de la camelote évidemment. Le client ne peut pas exiger d'en avoir plus pour son argent, puisqu'il en a justement pour le peu d'argent qu'il débourse avec un produit de piètre qualité. La majorité se contente de ce qu'on lui offre. Quant au producteur, son incitation devient tout à fait différente : il cherche à attirer le plus de clients possible avec un produit bas de gamme qui satisfait ses clients peu exigeants mais qui lui rapporte tout autant.

C'est cette réalité que décrit le dossier du quotidien montréalais. Celle, comme la décrit la chroniqueuse Michèle Ouimet, des « diplômes au rabais, notes gonflées, cours inutiles, finances dans le rouge, concurrence malsaine entre les institutions qui s'arrachent les étudiants ». On réduit les exigences, on fait passer tout le monde, on multiplie les certificats faciles à obtenir et payant pour l'institution.

Voilà ce que ça donne quand on cherche à faire graduer le plus d'étudiants possible en prenant des raccourcis. Depuis les années 1960, on s'est beaucoup pété les bretelles au Québec sur le fait d'avoir mis tous les « efforts collectifs » nécessaires pour rattraper notre supposé retard par rapport aux sociétés environnantes en « démocratisant » l'éducation supérieure. Tu parles qu'on l'a rattrapé notre retard ! Avec des programmes bidon qui ne débouchent sur rien, des étudiants qui votent leur plan de cours (jamais compris ce concept !) et des formations complètes données par des chargés de cours mal payés.

Évidemment, disent les étatistes, tout ça n'est que le résultat du sous-financement des universités par l'État. Ce qu'il faut cependant comprendre, c'est que TOUT est sous-financé dans un État-providence, puisqu'il y a toujours un manque lorsqu'on cherche à s'occuper de tout, les besoins et le désir de régler chaque problème étant infinis. Plus on multiplie les programmes, moins il y en a pour chacun, et plus l'économie croule sous le fardeau fiscal et les dettes. À moins bien sûr de croire que l'argent pousse dans les arbres — une croyance qui sous-tend la vision économique des socialistes.


Qui plus est, un système d'éducation recevant un financement encore plus imposant, et où les étudiants auraient à débourser encore moins pour leur formation, ne serait que plus sujet aux effets pervers qui existent déjà : moins de responsabilité, moins d'adéquation entre l'offre et la demande, moins d'incitation à ne pas gaspiller de ressources (qu'on pense au fiasco financier de l'UQAM), etc.


Les militants étudiants dénoncent depuis des années la «logique marchande» qui serait en train de s'imposer dans l'éducation supérieure. En fait, s'ils comprenaient un peu l'économie, ils se rendraient compte qu'il s'agit au contraire d'une corruption totale du fonctionnement normal du marché par l'intervention de l'État.


Le marché est justement en train de réimposer sa logique, en contournant ce système en déroute. Tout ce que ce genre de dossier confirme, c'est que la marque Éducation universitaire étatique est de moins en moins prise au sérieux, alors que les barrières à l'entrée diminuent d'année en année et que la concurrence s'accroît. Dans quelques années, elle ne vaudra plus grand-chose, sauf dans le cas de quelques facultés prestigieuses où les ressources seront concentrées. Les consommateurs les plus avertis, de même que les employeurs, sauront en tirer les conclusions qui s'imposent.


Pour Charles Murray, le baccalauréat [licence] de 4 ans est inefficace, inutile, injuste et trop cher (en anglais)


Voir aussi 


Universités québécoises : « diplômes au rabais, notes gonflées, cours inutiles »

Mark Steyn dans After America sur l'éducation américaine

La bulle universitaire aux États-Unis va-t-elle crever ?

Inflation des notes dans les universités nord-américaines ?

France — le droit imprescriptible à la licence : l’Université est devenue un village Potemkine




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Universités québécoises : « diplômes au rabais, notes gonflées, cours inutiles »

En 2008, la Presse avait publié une série d'articles sur l'état des universités québécoises...

Quelques extraits de ces articles :

« À grands coups de gueule dans les journaux, professeurs et étudiants disent régulièrement tout leur mépris pour la médiocrité des universités qui seraient devenues des machines à diplômer. De l'argent vite fait, bien fait. En cette période de l'année où se multiplient les cérémonies de remise de diplômes, la question se pose: les baccalauréats de nos universités valent-ils encore quelque chose?

À l'UQAM, au département de communication, avant même le premier examen, avant même le premier travail, les étudiants savent déjà comment ça va finir : par une moyenne de groupe qui « devrait normalement se situer entre 83 % et 89 % », dixit la consigne du département remise aux étudiants en début de session et qu'approuve la haute direction de l'UQAM. Au prof de « normaliser » en conséquence.

Au surplus, à l'UQAM, les étudiants sont appelés à voter chaque plan de cours. Ils refusent tout examen et ne veulent que des travaux d'équipe? Soit. Tant que la majorité est d'accord.

Jordan Fainstat, étudiant en science politique à l'Université Concordia, raconte comment ça se passe dans ses cours à lui. « Si la moitié de la classe coule un examen, le professeur s'ajuste et décide que l'examen, par exemple, ne comptera que pour 15% de la note finale. »

[...]

« À l'Université de Montréal, observe Josée Lusignan qui y étudie, on dit qu'il y a l'université du haut de la côte et l'université du bas de la côte. En haut de la côte, la faculté de pharmacie a un nouveau pavillon. À la Polytechnique, à la faculté de médecine, ils n'ont pas à se plaindre non plus. Tandis que nous, en bas de la côte, en sciences sociales, nos pavillons sont tellement vétustes que c'en est gênant. »

Et ce n'est pas qu'affaire de briques. Pour quantité de programmes, il n'y a aucune barrière à l'entrée. Dès lors qu'on a son diplôme de cégep - et encore -, l'admission est acquise d'emblée et le diplôme assuré, pour peu qu'on ait persévéré.

Persévéré à quoi ? À l'ennui total, résume Josée Lusignan, qui étudie en enseignement. Ses cours, résume-t-elle, consistent à refaire son primaire. « En didactique des mathématiques, on fait des fractions, des résolutions de problème de type : Pierre et Paul mangent une tarte. En histoire, on me redit qui a exploré où. Dans un autre cours, on passe notre temps à étudier le programme ministériel, ce que je pourrais faire moi-même, en temps voulu. Bref, je n'apprends rien d'édifiant : j'attends mon papier, point à la ligne. »

Un professeur en éducation qui demande l'anonymat parce qu'il dit «&nbp;avoir assez payé de sa personne» considère que l'université est devenue en grande partie «un crime contre l'esprit, un détournement de fonds publics » et que les départements d'éducation sont minés par l'endoctrinement idéologique du ministère de l'Éducation. Le fond du baril ? Le bac en enseignement primaire. « J'ai vu des étudiants en éducation primaire à qui l'on demandait de bricoler une maternelle en carton. J'ai déjà lu un mémoire de maîtrise qui portait sur l'astrologie comme moyen d'orientation scolaire. Ce qui est important, pour l'université, c'est d'être rentable, d'admettre le plus d'étudiants possible, sans s'inquiéter de ce que les étudiants en sortent ignorants. »

Un professeur de droit réputé et décoré de prix internationaux - qui demande aussi l'anonymat - est lui aussi outré. « La réalité des facultés de droit, c'est que ce sont des usines. »

Prenez les plus prestigieuses facultés du Canada, dit-il. « Osgoode Hall, à Toronto : 828 étudiants. University of Western Ontario : 498. L'Université de Toronto : 585. Et on parle ici d'universités où convergent des étudiants de partout au Canada. Pendant ce temps, au Québec, nos facultés comptent entre 1200 et 1500 étudiants, alors qu'il y a 10 ans, chez nous, on en avait moins de 700. Quand t'admets tant de joueurs dans tes facultés, tu t'éloignes nécessairement beaucoup des Sidney Crosby de ce monde. »

[...]


Mais les étudiants ne doivent-ils pas tous atteindre une certaine cote R [un peu la note au bac pour les Français], qui fait foi de tout ? « Dans plusieurs départements, on réduit les exigences pour accueillir plus d'étudiants », nous confie un professeur en économie.

Ces propos rejoignent maints cris du cœur bien publics. Dans un texte publié par La Presse en novembre, Philippe Faucher, directeur du département de science politique de l'Université de Montréal, écrivait : « Il n'y a pas de raisons pour que le Canada, avec son niveau de vie, se contente d'universités médiocres. »

Suzanne G.-Chartrand, professeure en éducation à l'Université Laval, déclarait à La Presse en novembre : « Ça fait 15 ans que je contribue à diplômer du monde qui ne devrait pas avoir le droit d'enseigner. [...] J'ai des étudiants dont je me dis : J'espère que mes petits-enfants ne l'auront jamais comme professeur. » Dans Le Devoir, récemment, Mme Chartrand disait avoir été citée hors contexte et corrigeait le tir de façon encore moins rassurante. « J'ai enseigné à l'Université de Montréal, à l'UQAM, à Sherbrooke et à Laval. Or, je vois la même chose depuis 15 ans. Ce n'est certainement pas propre à (l'Université) Laval. »

Toujours à l'automne, 19 professeurs de science politique et de physique de l'Université de Montréal y allaient à leur tour de leur cri d'alarme dans Le Devoir : « Il devient très difficile d'assurer une formation universitaire digne de ce nom », écrivaient-ils.

C'est tellement rendu n'importe quoi, raconte notre professeur de droit cité plus haut, que dans sa faculté, du jour au lendemain, sans changer une virgule du contenu, un cours de baccalauréat [licence en Europe] est devenu un cours de maîtrise. Pourquoi ? Parce qu'un étudiant à la maîtrise, ça donne plus de subventions qu'un étudiant au baccalauréat, tout simplement ! »

Dominique Brousseau, qui étudie en gestion du tourisme à l'UQAM, signale, elle, que dans un cours de trois heures, le chargé de cours ne s'est jamais rendu plus loin qu'une heure et demie de cours. « «Ils étirent la sauce et se cherchent désespérément du contenu. Les cours sont hyper-redondants : souvent, on oblige les étudiants à suivre des cours en séquence - le cours introductif, puis ses suites - alors que tout pourrait très bien se faire en une session. »

[...]

Si la dégringolade se poursuit, l'université, au baccalauréat [licence en Europe], ne vaudra pas plus que l'école secondaire, prédit James E. Côté, auteur du livre Ivory Tower Blues.

Philipe Faucher, directeur du département de science politique à l'Université de Montréal, fait observer qu'« aujourd'hui, un diplôme en marketing, ça sert à être représentant sur la route. C'est le même commis voyageur des romans de John Steinbeck qui n'avait que son high school. Le même gars. Avec un diplôme universitaire et un cellulaire. »

« C'est comme en psychologie: avant, avec une maîtrise, on pouvait être psychologue. Maintenant, pour être admis à l'Ordre, il faut avoir un doctorat », poursuit M. Faucher.

« Le baccalauréat, c'est un gros cégep [fin du lycée en Europe] », dit pour sa part Éric Martin, qui fait aujourd'hui un doctorat en pensée politique.

Puis, il nous rappelle pour corriger le tir. « Ce que je vous ai dit, c'est injuste, en fait. Injuste pour mon cégep, où j'ai vraiment beaucoup appris. »

Philippe Faucher soutient qu'à l'instar du Québec « qui a horreur de l'élitisme », il y a carrément un « biais anti-intellectuel » dans nos universités aujourd'hui « enfermées dans des logiques de production » et toutes tournées vers la création de bacheliers.

Les « formations à rabais » se multiplient, remarque pour sa part Jacques Hamel, professeur de sociologie à l'Université de Montréal.

[...]

Son confrère Marc Renaud reconnaît avoir lui-même souri à la description d'un cours « qui enseignait aux étudiants l'art de choisir un bon traiteur ». « L'université n'est plus la tour d'ivoire qu'elle était. Elle se cherche. Je ne crois pas, cependant, qu'il faille évacuer tous les cours appliqués », un extrême que M. Hamel ne souhaite pas non plus.

Il donne l'exemple de son cours de sociologie de la santé (qui portait sur les systèmes de soins, les causes sociales des maladies, etc.) au terme duquel ses étudiants avaient tôt fait de se trouver un emploi, ce qui, à son avis, n'est pas à négliger.

Michel Umbriaco, professeur à l'UQAM en éducation et spécialiste du financement des universités, trouve quant à lui que « tout ce qui est dans le domaine du social » peut faire l'objet d'un cours.

Aussi approuve-t-il la décision de l'UQAM - qui, un temps, a envisagé la disparition des départements de philosophie et de chimie - d'inaugurer cet automne un certificat en gestion et pratiques socioculturelles de la gastronomie qui abordera notamment les questions du « tourisme gourmand » et la relation entre la nourriture et le mangeur.

[...]

Ce que M. Umbriaco trouve « extrêmement dérangeant », par contre, c'est que dans une université qu'il refuse d'identifier, une cohorte de 15 étudiants a obtenu le baccalauréat l'an dernier en n'ayant eu absolument aucun professeur tout au long de leur parcours. Des chargés de cours, du début à la fin. M. Umbriaco a refusé de révéler le nom du programme en cause. »

Témoignage de la journaliste Michele Ouimet
C'était en septembre 1979. Je suis entrée dans ma classe, intimidée, quasiment terrorisée. J'avais 25 ans et je donnais mon premier cours à l'UQAM. Devant moi, 45 étudiants allumés.

L'UQAM m'avait appelée une semaine plus tôt pour me demander si je pouvais donner le cours d'histoire du Canada, des origines à 1840.

J'avais une maîtrise en histoire, zéro expérience en enseignement et une toute petite semaine devant moi. J'ai dit oui sans réfléchir. Après avoir raccroché, je me suis demandé : « Bon, par où je commence ? » Je devais créer de toutes pièces mon premier cours et pondre un plan et une grille d'évaluation. Je n'ai eu aucun « coaching », aucun soutien, rien.

Lundi matin, 9 h, j'ai regardé ma classe dans les yeux et j'ai plongé. Je n'avais pas terminé ma première phrase qu'un étudiant, probablement plus vieux que moi, m'a demandé la liste de mes diplômes.

Ça commence bien, me suis-je dit.

J'ai lu mon plan qui ressemblait à un bottin téléphonique. J'ai ensuite attaqué mon cours, mais un étudiant m'a vite rappelée à l'ordre en me lançant : Hey! on est censé voter le plan de cours.

Trente ans plus tard, les étudiants passent toujours les plans au vote et les chargés de cours sont aussi nombreux, sinon plus.

Comme l'ont constaté mes collègues Louise Leduc et Violaine Ballivy, qui signent une série qui débute aujourd'hui, ça ne tourne pas rond dans les universités. Diplômes au rabais, notes gonflées, cours inutiles, finances dans le rouge, concurrence malsaine entre les institutions qui s'arrachent les étudiants.

Au fil des ans, les universités se sont transformées en gros cégeps. Et les cégeps, en gros secondaires.

Les optimistes répliquent que le taux de réussite au baccalauréat a fait un bond spectaculaire en 20 ans et que le taux d'accès à l'université a, lui aussi, grimpé en flèche. C'est vrai. Le problème, ce n'est pas la quantité, mais la qualité.

Quand une université donne des cours sur la relation entre la nourriture et le mangeur ou sur l'art de choisir un bon traiteur, il y a un problème. Ça ressemble étrangement aux défunts cours de formation personnelle et sociale du secondaire où les élèves apprenaient à coudre des bobettes et cuire des muffins. Ces cours, que le ministère de l'Éducation (MEQ) a éliminés dans un élan de lucidité, se sont réincarnés à l'université.

Le diagnostic est clair: le niveau baisse. Et il va continuer de baisser.

• • • • •

Le ministère de l'Éducation est obsédé par le décrochage. Le problème est grave. Les garçons en arrachent et abandonnent l'école à pleine porte.

Le MEQ est prêt à tout pour lutter contre le décrochage, même à se tirer dans le pied. Abaissons les exigences, se disent les fonctionnaires, et le taux d'échec va chuter. Le problème, c'est que le niveau, aussi, baisse.

À partir de septembre, les critères d'admission au cégep vont diminuer. L'élève pourra entreprendre ses études collégiales même s'il n'a pas son diplôme du secondaire. Mais, précise le Ministère, il ne devra pas lui manquer plus de six unités. Le cours de français de cinquième secondaire vaut six unités, les mathématiques quatre, l'anglais quatre, les cours d'art deux.

Un élève qui aura échoué à son cours de français pourra donc aller au cégep. Le problème, c'est qu'il devra mener de front la fin de son secondaire et le début de son cégep. Dans deux institutions différentes. Une acrobatie périlleuse pour un élève en difficulté. Car ce sont les faibles qui vont profiter de cette mesure.

Mais peu importe, il y aura davantage d'élèves au cégep et moins de décrocheurs au secondaire.

Autre mesure qui devrait entrer en vigueur en septembre : « l'admission sur la base d'une formation jugée suffisante ». Une autre bibitte concoctée par le MEQ. L'élève qui n'a pas son diplôme d'études secondaires, mais qui a quitté l'école depuis deux ans pourra être admis au cégep. Il devra toutefois présenter une combinaison valable de scolarité et d'expérience pour être accepté.

Sauf qu'il n'y aura pas de balises nationales. Chaque institution pourra concocter sa grille d'admission. Si un cégep a des problèmes de recrutement, il sera drôlement tenté de diminuer ses exigences pour admettre le plus d'élèves possible.

Et le niveau continuera de baisser.

Le cégep est malade d'un secondaire faible et l'université est malade d'un cégep faible. Un faible + un faible ne donnera jamais un fort. Le drame, c'est que personne au ministère de l'Éducation ne semble le comprendre.

Voir aussi

La bulle universitaire aux États-Unis va-t-elle crever ?

Mark Steyn et l'université américaine

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