dimanche 3 avril 2011

Plus les plans se plantent, plus les planificateurs planifient ?

Extrait d'un billet intéressant de Gilles Guénette sur l'intimidation et la violence à l'école et les plans gouvernementaux de lutte contre celles-ci.

« [Il y a huit ans, le] ministre de l’Éducation de l’époque, Sylvain Simard, annonçait les grandes lignes d’une campagne «nationale» de sensibilisation aux effets du taxage à l’école. « Cette mobilisation de la société est essentielle pour la recherche de solutions globales, car le taxage et l'intimidation dépassent le cadre de l'école. C'est l'affaire de tous ! », avait-il dit pour l’occasion. Cette vaste campagne devait être suivie d’un « plan d’action » plus étoffé au budget plus… substantiel. Onze ans plus tard, c’est la ministre de l’Éducation du moment, Line Beauchamp, qui doit ramasser les pots cassés – les ministres passent, les problèmes demeurent.

En effet, on apprend ce matin (ô surprise !) que la ministre a été obligée d'expliquer hier pourquoi le « plan d'action » mis en place par les libéraux pour contrer la violence en milieu scolaire ne donne pas les résultats escomptés. C’est que les cas d'intimidation à l'école se multiplient, depuis quelques jours nous apprend-on. Un garçon a même dû grimper dans un arbre pour échapper à ses tortionnaires. « Trois ans après le dépôt du plan d'action pour contrer la violence, c'est un échec », a déclaré l’ex-syndicaliste et députée Monique Richard, en sommant Line Beauchamp d'expliquer « pourquoi elle est incapable de mettre en place des mesures pour protéger nos enfants de la violence à l'école. »

La ministre Line Beauchamp
Lancé en 2008 et doté d'une enveloppe de 17 millions $, le plan d'action contre la violence à l'école connaît des ratés, a révélé Le Journal de Québec, cette semaine. Seulement le quart des établissements l'auraient appliqué, essentiellement en dressant « un portrait » du phénomène à l'intérieur de leurs murs. « Il faut reconnaître que le plan d'action peut être bonifié, amélioré », a convenu Line Beauchamp, en annonçant qu'il « y aura une [suite] » et « qu'il y aura d'autres argents investis. »


La ministre a toutefois défendu ce fameux plan, en insistant sur le fait qu'il avait permis « d'identifier les épisodes de violence », et leurs « causes », afin de « trouver les bonnes actions » à prendre. « C'est la représentante des directions d'école qui avouait que des directeurs d'école [...] ont exprimé de la résistance dans l'identification des problématiques de violence, a-t-elle ajouté. Cette résistance doit cesser. »

C’est-y pas beau ça ? 17 millions $ pour « identifier les épisodes de violence », et leurs « causes », afin de « trouver les bonnes actions » à prendre. Et ils vont engloutir encore plus d’argent là-dedans ! »
Visiblement, pour la ministre, il faut dépenser plus pour que d'en haut, d'une tour ministérielle vienne un plan de lutte coordonné, planifié, « songé » par des experts. Se pourrait-il que les écoles doivent simplement recouvrir plus d'autonomie et puissent instaurer plus de discipline selon leur besoin ? Et si les valeurs laxistes de la société contemporaine si chères à tant d'experts gouvernementaux et transmises en partie par leurs programmes thérapeutiques comme le cours d'ECR soient aussi responsables de cette situation où les cas d'intimidation à l'école se multiplient...? La rançon du « dialogue » et de la « valorisation de l'autonomie » dès six ans avant l'inculcation du respect et de la discipline ?




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1 commentaire:

Anne a dit…

Suite aujourd'hui de la part du PQ qui croit dans les plans...


Devant les données accablantes dévoilées aujourd'hui par Jasmin Roy et la Centrale des syndicats du Québec, la députée de Marguerite-D'Youville et porte-parole de l'opposition officielle en matière d'enseignement primaire et secondaire, Monique Richard, blâme sévèrement la ministre Line Beauchamp pour son laxisme à faire appliquer son plan d'action pour contrer la violence à l'école.

« Ça fait maintenant trois ans que les enseignants et les directions d'école interpellent la ministre de l'Éducation. Malgré le plan d'action dévoilé il y a trois ans, nos enfants sont de plus en plus nombreux à subir de l'intimidation à l'école. C'est un signe évident de l'échec du plan d'action du gouvernement libéral. Il est temps pour la ministre de l'Éducation de se ressaisir et de retourner à sa table à dessin », a déclaré Monique Richard.