mercredi 22 décembre 2010

Répression religieuse plus sévère dans les garderies que dans les écoles

Nous venons de recevoir ce communiqué de l'Association des parents catholiques du Québec.

Montréal, le 21 décembre 2010. L’Association des parents catholiques du Québec (APCQ) déplore la décision gouvernementale de couper toute subvention aux garderies catholiques qui dispensent un enseignement religieux à l’intérieur de leur programme, par le biais de chansons, bricolages, bénédicités ou simples explications de la crèche ou d’une parole de Jésus.

« Les parents ont choisi, dans certains cas, d’envoyer leurs tout petits à des institutions qui ont une tradition catholique, à cause de la dimension religieuse qui s’y vit, » dit la présidente de l’APCQ, Madame Jean Morse-Chevrier. Le ministère de la Famille et des Aînés forme maintenant des surveillants pour faire le tour des garderies subventionnées, à partir de juin 2011, afin de s’assurer que les éducateurs ne transmettent aucun enseignement religieux. « On se croirait dans un état totalitaire, se plaint Madame Morse-Chevrier, puisque nos représentants élus s’arrogent le droit de décider à la place des parents du mode d’éducation des enfants. » Selon l’APCQ cette initiative de la part du gouvernement rappelle la même stratégie que celle exercée lors de l’imposition du cours d’éthique et culture religieuse. En effet, au nom du respect de la diversité, le gouvernement abolit de plus en plus la vraie diversité dans les institutions éducatives, selon Jean Morse-Chevrier. « Le Québec vire de plus en plus vers la répression religieuse et la discrimination contre les croyants de toute religion », décrie-t-elle.

Les parents, occupés à prendre soin de leurs petits et à travailler pour leur survie, devront payer en triple s’ils veulent contester cette décision gouvernementale, selon Madame Morse-Chevrier. Ils devront payer pour le soin des enfants, payer pour la garderie et payer pour toute contestation. Les parents vivent déjà une situation semblable dans les écoles, face au ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport. En effet, des parents de Drummondville voient leur contestation portée à la Cour suprême pour le simple droit d’exempter leurs enfants de la diversité religieuse et morale enseignée dans le programme scolaire d’éthique et culture religieuse.

Malgré cette contestation en cour, le gouvernement est allé de l’avant et a donné à toutes les garderies subventionnées la recommandation d’enseigner la diversité religieuse sans l’accord de leurs parents. Cette directive va encore plus loin que l’imposition du cours d’éthique et culture religieuse, puisque les écoles privées subventionnées peuvent au moins donner l’enseignement religieux.

L’APCQ encourage tous les parents à protester contre l'ingérence et le contrôle abusif du gouvernement dans les choix éducatifs des parents pour leurs enfants. Elle invite les parents à la contacter pour du support. « L'interdiction de toute activité et de tout enseignement religieux dans les garderies subventionnées est totalement contraire au rôle d'un gouvernement démocratique qui est de permettre la véritable diversité », selon Diane Joyal, présidente de la section de Montréal de l’APCQ.

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Pour tout renseignement supplémentaire, s.v.p. contacter

Madame Jean Morse-Chevrier, présidente de l’Association des parents catholiques du Québec (APCQ) au 819-661-7140 ou
Madame Diane Joyal, présidente de la section de Montréal de l’APCQ au 514-279-0670 ou 514-254-2779.




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Religion à la garderie : membres d'un comité-conseil disent avoir été ignorés

La Presse de Montréal révèle que les travaux ont été mouvementés au comité chargé de conseiller la ministre Yolande James sur sa directive interdisant l'enseignement religieux dans les garderies subventionnées. Un spécialiste des relations interculturelles a claqué la porte après la première réunion. La représentante des garderies juives l'a imité plus tard. Et la porte-parole des CPE catholiques s'est sentie flouée par un gouvernement qui, selon elle, a imposé ses vues au comité.

Dévoilée vendredi dernier, la directive a été plutôt mal accueillie par les principales intéressées - les garderies religieuses, que les médias traditionnels n'avaient pas interrogés depuis l'annonce de la ministre. Elles reprochent au gouvernement de les avoir invitées à un comité-conseil sans écouter leurs doléances. Certaines entendent faire pression sur le gouvernement pour qu'il revoie sa directive avant son entrée en vigueur, le 1er juin.

« Les parents ne sont pas prêts à accepter ça. Ils sont prêts à s'unir à d'autres groupes pour faire entendre leur voix », a affirmé à La Presse sœur Ethel Rousselle, responsable de trois des cinq CPE des sœurs salésiennes de Don Bosco.

Elle a siégé au comité-conseil créé par la ministre. « J'ai été déçue. J'ai accepté de faire partie de ce comité parce que je pensais qu'on pourrait travailler ensemble. Mais la directive était déjà toute tracée, les choses étaient pas mal décidées. Ç'a été difficile pour nous d'émettre des opinions. », a-t-elle affirmé. Sœur Rousselle a tout de même siégé au comité jusqu'à la fin des travaux.

Sœur Ethel Rousselle interrogée par la chaîne Sel+Lumière

Invité à titre de spécialiste des relations interculturelles, Pierre Anctil, lui, a quitté le comité après la première réunion quand il est apparu que tout était déjà décidé à l'avance : « Ce qui était assez clair, c'est que ce n'était pas négociable. C'était pour nous dire que la décision était prise et que toute forme d'expression religieuse était nuisible pour le développement et l'intégration des jeunes enfants », a dit le professeur au département d'histoire de l'Université d'Ottawa. M. Anctil, anthropologue, a présidé le Conseil des relations interculturelles du Québec, un organisme gouvernemental, en 2002-2003.

« J'ai expliqué au comité que cette question était délicate du point de vue des droits fondamentaux protégés par les chartes. Et la directive semble violer les droits fondamentaux. »

« Je pense que l'État prend des risques en s'immisçant dans ce genre de problématique, a-t-il ajouté. L'enseignement religieux au primaire et au secondaire est cautionné et financé par l'État, tant dans les écoles catholiques que juives, musulmanes, grecques orthodoxes ou arméniennes. Je ne vois pas de quel droit on l'empêcherait au préscolaire. »

Les écoles confessionnelles peuvent en effet enseigner la religion, pourvu qu'elles respectent le régime pédagogique défini par l'État. Notons que des communautés possèdent à la fois des garderies et des écoles subventionnées.

Application ardue, communauté juive déçue

Selon M. Anctil, la directive sera difficile à appliquer. Il craint « l'arbitraire » des inspecteurs du ministère de la Famille, dont le nombre triplera.

Rappelons que la directive interdit les activités d'enseignement religieux dans les CPE et les garderies subventionnées. Mais elle n'empêche pas « une manifestation culturelle particulière liée à une fête à connotation religieuse », comme Noël. Les objets religieux sont permis, à condition qu'ils ne soient pas trop nombreux et ne servent pas à l'enseignement d'une religion. Les employés peuvent prier « individuellement », tout comme les enfants, pourvu qu'ils ne soient pas «  supervisés» ou « encouragés » par le personnel. Les enfants peuvent bricoler une crèche ou une menora pourvu que le personnel n'en profite pas pour inculquer une croyance.

Appliquer la directive sera « la quadrature du cercle », estime Daniel Amar, directeur du Congrès juif canadien, section Québec. L'association des CPE de la communauté juive, qui relève du Congrès, s'est retirée du comité-conseil en cours de route. « On a senti que les choses n'allaient pas dans le sens du compromis souhaité », a dit M. Amar.

Selon M. Amar, « la communauté est déçue. On a le sentiment que la communauté juive fera les frais de la quête de la laïcité absolue ».

Sœurs salésiennes œuvrent depuis plus de 30 ans

Sœur Rousselle déplore que le gouvernement n'ait pas reconnu de « droits acquis » aux garderies « qui sont là depuis plus de 30 ans », comme celles des sœurs salésiennes de Don Bosco, « qui ont fait leurs preuves et qui n'ont jamais eu de plaintes ». Les garderies de la congrégation « n'ont jamais endoctriné les enfants », a-t-elle ajouté.

« Fêter Noël sans être capable de parler de Jésus, pour moi, ce n'est pas Noël. L'application de la directive est difficile à accepter. » Les CPE catholiques consacrent « une vingtaine de minutes par semaine à des activités à caractère religieux ». « Pourquoi être pénalisé pour un si court laps de temps ? » a-t-elle demandé.

Association des projets islamiques charitables indifférente

La directive laisse indifférente l'Association des projets islamiques charitables, qui gère une garderie à Laval. Elle était pourtant au centre des reportages qui sont à l'origine de la controverse. « Tout ce qui est objet religieux, texte religieux ou enseignement religieux, on ne l'applique pas chez nous. Alors la directive ne nous concerne pas directement », a affirmé son porte-parole, Samir Taleb, qui a siégé au comité-conseil.

Le comité-conseil était également composé d'« associations nationales », comme l'Association québécoise des CPE et l'Association des garderies privées du Québec. Un théologien et chargé de cours à l'UQAM, Frédéric Castel, a siégé au comité à titre de consultant, mais il n'a « pas participé à la conception de la directive », qu'il n'a pas voulu commenter non plus.

Une centaine de CPE et garderies subventionnées de différentes confessions, qui accueillent environ 2000 enfants, enseignent la religion, selon le ministère de la Famille.




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Anglais interdit dans les textes chinois (sauf exceptions avec traduction)

Pour préserver la « pureté » de la langue chinoise, les journaux, magazines, livres et sites internet en Chine ne devront plus utiliser de termes anglais au milieu de textes en chinois, a annoncé une agence gouvernementale. L'usage croissant de mots et d'abréviations de langue anglaise « nuit gravement à la standardisation et à la pureté de la langue écrite et orale chinoise », selon une directive émise lundi par l'Administration générale de la presse et de l'édition et publiée mercredi par la presse.

Cette pratique « détruit un environnement linguiste et culturel sain et harmonieux, et exerce une influence néfaste sur la société », estime encore cette institution. En conséquence, « il est interdit d'introduire des termes étrangers comme des mots ou abréviations anglais dans des publications en chinois et de créer des termes qui ne sont ni chinois, ni étrangers, à la signification peu claire ». Les sociétés qui contreviendront à cette directive s'exposent à des « sanctions administratives », qui ne sont pas précisées.

Un certain nombre d'acronymes anglais sont régulièrement utilisés par la presse chinoise, comme NBA pour la ligue américaine de basket-ball, GDP pour le produit national brut ou CPI pour l'indice des prix à la consommation. L'Administration a néanmoins laissé la possibilité que des termes étrangers puissent être utilisés « si nécessaire », suivis de leur traduction ou d'une explication en chinois.

Protéger la pureté de la langue chinoise contre l'utilisation envahissante de l'anglais est un sujet qui a suscité de vastes commentaires en Chine, où certains ont même parlé de « crise du chinois ».

Mardi, le China Youth Daily a publié les résultats d'une enquête sur ce sujet, d'après laquelle 80 % des 3 269 Chinois qui ont répondu étaient d'accord pour dire que leur langue natale était en crise, 52 % en imputant la faute aux « Chinois, qui de nos jours s'attachent plus à apprendre l'anglais qu'à apprendre le chinois ».

He Yang, professeur de chinois à l'Université Renmin de Chine, a conduit un projet de recherche en 2009, dans lequel 319 étudiants de quatre universités de Beijing ont été testés sur leur connaissance de la langue chinoise. Il s'est avéré que seuls 2 % d'entre eux ont obtenu un score de plus de 70 sur 100, et que 30 % ont même échoué au test.

Un peu plus tôt cette année, Huang Youyi, directeur adjoint du Groupe China International Publishing, avait rédigé une proposition en mars pour la session annuelle du Comité National de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois dans laquelle il a déclaré : « Des mesures et des réglementations devraient être adoptées pour empêcher l'anglais d'envahir la langue chinoise ».

Plus d'informations

Le Quotidien du peuple — Les mots étrangers utilisés dans la langue chinoise vont être standardisés




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France — moitié moins de candidats professeurs en un an


Robert Ménard se penche sur le manque de postulants en enseignement. Le métier de professeur ne ferait-il plus rêver ?



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