lundi 21 juin 2010

Loyola High School wins its court case against Quebec's Ministry of Education





Help the families in their legal fights (tax receipt for all $50,00 donations or higher)

L'École secondaire Loyola réagit au jugement de la Cour supérieure du Québec

Communiqué de presse de l'École secondaire Loyola


Ecole secondaire Loyola
21 juin 2010 15h01 HE

Cours d'éthique et culture religieuse : ni victoire, ni défaite


L'École secondaire Loyola réagit au jugement de la Cour supérieure du Québec

MONTREAL, QUEBEC--(Marketwire - 21 juin 2010) - La direction de l'École secondaire Loyola a réagi aujourd'hui au jugement rendu le 18 juin dernier par la Cour supérieure du Québec dans la cause impliquant le Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec (MELS) relativement au cours d'éthique et culture religieuse.
« Si nous sommes heureux du jugement, nous croyons par ailleurs que c'est à tort qu'on y verrait une victoire pour Loyola ou une défaite pour le gouvernement. Comme membre de la communauté académique de Montréal depuis 1896, Loyola est fière de travailler quotidiennement avec le gouvernement dans la promotion de l'excellence pour les élèves du Québec » déclare d'emblée le président de l'école secondaire Loyola, père Rob Brennan, S.J.
Contexte et rappel des faits
L'École secondaire Loyola s'est adressée à la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport en vertu d'une disposition réglementaire qui permet à un établissement scolaire privé d'être exempté d'un programme ministériel à condition d'offrir un programme équivalent.
Dans sa demande, l'École a présenté le programme qu'elle voulait offrir, soit un programme poursuivant les deux mêmes objectifs que le programme Éthique et culture religieuse — à savoir la reconnaissance de l'autre et la poursuite du bien commun —, ainsi que des contenus couvrant l'étude des grandes traditions religieuses et les divers points de vue à l'égard des questions éthiques. Son programme différait de celui du ministère en ce qu'il restait imprégné de la pédagogie jésuite, que la « posture professionnelle » exigée par le programme ministériel l'aurait forcée à abandonner.
La demande de l'École secondaire Loyola a été refusée au motif que le programme proposé n'était pas équivalent au programme ministériel en raison de son caractère confessionnel. Devant ce refus qu'elle considérait injustifié, l'École a décidé de prendre les recours qui d'imposaient et de contester cette décision devant la Cour supérieure du Québec. « Nous tenons à souligner la collaboration pro bono de Mes Jacques S. Darche et Mark Phillips du cabinet Borden Ladner Gervais s.r.l., s.e.n.c.r.l. qui nous ont accompagnés tout au long de cette démarche » ajoute père Brennan.
Le 18 juin 2010, la Cour supérieure a rendu son jugement, statuant que la décision de refuser la demande de Loyola était invalide parce qu'elle présupposait qu'un programme confessionnel ne pouvait atteindre les objectifs du programme ministériel. 
Des dires mêmes du philosophe Georges Leroux, défenseur du programme ministériel et témoin expert du gouvernement dans cette cause, il n'y a aucune raison de penser que la pédagogie jésuite de Loyola ne puisse pas permettre l'atteinte des deux objectifs du programme que sont la reconnaissance de l'autre et la poursuite du bien commun.
La Cour supérieure a donc ainsi confirmé que, s'il est du ressort du gouvernement d'édicter un programme d'études, il ne lui appartient pas d'exclure toute autre manière d'atteindre les mêmes objectifs.
« Nous reconnaissons le rôle central du gouvernement dans la poursuite du bien commun et souhaitons collaborer avec lui pour que les établissements confessionnels puissent œuvrer avec toute personne de bonne volonté à bâtir une meilleure société pour tous. Nous croyons pouvoir alimenter la discussion sur le rôle que peuvent jouer les établissements confessionnels dans une société de plus en plus laïque » ajoute Paul Donovan, directeur le l'établissement.
L'École secondaire Loyola est un établissement d'enseignement privé de langue anglaise fondée et gérée par des Jésuites et dont les origines remontent à 1848. Située à Montréal, elle accueille 750 garçons du secondaire 1 à 5. Sa mission est la formation d'adultes catholiques matures et responsables selon la tradition de l'Église catholique et de la Société de Jésus.




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Québec fera appel du jugement Loyola au nom de la sécularisation des écoles

Le premier ministre Jean Charest affirme que le gouvernement fera appel du jugement de la Cour supérieure exemptant l'école privée catholique Loyola High School de dispenser le cours d'éthique et de culture religieuse dans une perspective pluraliste normative.

Lors d'une conférence de presse à Laval, M. Charest a rappelé que le débat sur les « écoles laïques » durait depuis des décennies. Il s'agit là du débat sur les écoles publiques déconfessionnalisées. M. Charest n'a pas expliqué en quoi des écoles confessionnelles privées seraient des écoles laïques...




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Le jugement Loyola : un atout pour tout le Québec

Cette lettre a été transmise par son auteur au Devoir. Les gras et italiques sont de nous.

Éthique et culture religieuse

Par Gérard Lévesque
Témoin expert dans la cause citée 

Le jugement que vient de rendre la Cour supérieure du Québec dans la cause opposant l’école montréalaise Loyola à la Ministre de l’Éducation a pour effet de permettre aux parents qui en assument les coûts d’envoyer leur enfant dans une école privée où l’enseignement religieux sera dispensé en conformité avec leurs convictions, dans le respect de la liberté de conscience et de religion protégée par les chartes québécoise et canadienne. Pour éviter le détestable et honteux système à deux vitesses, le gouvernement québécois doit tout faire pour que l’école publique offre le même bénéfice à tous les parents et les enfants du Québec. 

La décision du tribunal vient rendre encore plus pertinent le souhait exprimé antérieurement par le PQ et l’ADQ à l’effet de « suspendre le programme et le repenser de fond en comble » (Éthique et culture religieuse, Le PQ et l’ADQ veulent mettre le programme aux oubliettes, Le Devoir, 11 déc. 2009 ). Cet impératif s’impose encore plus à la suite de la brillante analyse que la chercheuse Joëlle Quérin a faite des nombreuses et graves carences de ce programme.

Dans son jugement éclairé et fouillé, l’honorable Gérard Dugré a mentionné qu’il existe des avenues prometteuses autres que celle retenue par l’ÉCR. Il mentionne entre autres celle exposée dans le rapport d’expert que nous avons déposé dans le cadre de cette cause. En voici un aperçu, à titre de simple illustration de la place qu’il y a pour la réflexion sur un projet de refonte du programme ÉCR. Il faut donc faire les choses autrement en tirant le profit possible de ce que ce programme ÉCR contient de récupérable et de ce que comportaient de valable nos acquis du passé et que ce programme a dépréciés indûment.

Dans le contexte de la diversité culturelle, ethnique et religieuse du Québec contemporain, il est illusoire de croire que l’on peut respecter les diverses croyances et incroyances par une formule unique et uniforme comme l’est l’ÉCR. Il ne convient pas par exemple d’imposer aux enfants de personnes athées ou agnostiques un cours de vraie culture religieuse, pas plus qu’aux membres de groupes religieux qui ne désirent pas que l’école prenne en main la substance de la formation religieuse de leurs enfants. Par ailleurs, on admet généralement que l’école québécoise, comme toutes celles à travers le monde, a un rôle subsidiaire à jouer dans la formation religieuse du jeune citoyen.

En conséquence, le programme québécois d’enseignement religieux ne peut être approprié que s’il fait preuve de souplesse. Entre autres possibilités, cela pourrait s’apparenter au programme des mathématiques où l’on songe à soumettre trois volets au choix des élèves selon que leur orientation est en sciences humaines ou en art, en recherche ou en médecine, ou encore dans les secteurs techniques.

Ainsi, un programme d’enseignement religieux souple et respectueux des droits pourrait offrir, là où le nombre le justifie et sauf contraintes administratives excessives, le choix entre les trois possibilités suivantes :
  1. un cours de culture religieuse confessionnelle incluant un volet sur les grandes religions, ainsi qu’un volet éthique. Ce choix serait accessible aux confessions chrétiennes, musulmanes, juives et autres reconnues au Québec. Ce choix pourrait tirer profit de formules connues d’enseignement confessionnel assorties d’ajouts sur les grandes religions inspirés par exemple du programme ECR ;
  2. un cours au contenu substantiellement éthique, comportant un léger volet sur les confessions religieuses reconnues au Québec avec une véritable prédominance sur les traditionnelles, comme on l’a espéré du cours ÉCR. Ce choix serait susceptible de respecter davantage les personnes athées ou agnostiques. Ce programme correspondrait en partie à l’enseignement moral que l’on a déjà mis en place par le passé pour satisfaire le droit des personnes athées et/ou serait en partie inspiré du volet éthique du programme ECR.
  3. un cours de culture religieuse multiculturelle incluant une nette prédominance sur les traditions religieuses du Québec ainsi qu’un volet éthique. Une version améliorée du programme ECR pourrait convenir. Ce choix pourrait être à retenir dans le cas où les deux choix précédents ne pourraient être possibles faute de pouvoir remplir les conditions liées au nombre d’élèves et aux ressources humaines et administratives.

Ce programme d’enseignement religieux à choix multiple comporte de plus d’autres nombreux avantages. Il évite la détestable politique du mur à mur pour favoriser plutôt une politique équitable s’ajustant aux diverses régions du Québec ainsi qu’à la diversité montréalaise. Le gouvernement éviterait de plus de mécontenter tout le monde en refusant d’opter pour un accommodement déraisonnable qui consiste à enlever aux Québécois de souche un droit qu’ils avaient acquis pour soumettre les Néo-Québécois à ce qui ne leur convient pas non plus.

Par un programme de ce genre, le gouvernement éviterait, tant au niveau des droits que des contenus des programmes, la politique de la terre brûlée qui, en éducation, amène à toujours tout recommencer à zéro. Ce programme est de plus susceptible de favoriser le dialogue entre les diverses confessions religieuses par son respect des identités particulières et son ouverture à celles des autres. Enfin, autre avantage et non des moindres, le gouvernement favoriserait la paix sociale en rendant inutile la guéguerre devant les tribunaux. Peut-on faire davantage !






Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Pauline Marois : Il faut en appeler d'un jugement qui permet d'offrir un cours dans une perspective catholique dans une école catholique

En 1996, Pauline Marois disait « L'école publique se doit donc de respecter le libre choix ou le libre refus de la religion, cela fait partie des libertés démocratiques. » Elle prononcera d'ailleurs à quatre reprises  des paroles similaires dans le même discours.

En 2010, la même Pauline Marois ne veut même plus de ce même libre choix dans les écoles privées !

C'est ce que nous apprend le Devoir de ce lundi : « C’est un très grand recul » a déclaré Pauline Marois qui commentait ainsi le jugement du juge Dugré.

La chef de l'opposition officielle du Québec, Pauline Marois, exhorte le gouvernement de Jean Charest à faire appel sans attendre — pourquoi cette précipitation ? — de la décision de la Cour supérieure qui autorise le collège privé confessionnel catholique Loyola High School à offrir le cours d'Éthique et culture religieuse (ECR) dans une perspective catholique.

Quid des libertés démocratiques, Pauline ?




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)