dimanche 25 mai 2008

Campagne publicitaire simultanée de la CLÉ dans six quotidiens québécois

Le jour même où les commissaires Bouchard et Taylor recommandent au gouvernement de faire une « promotion vigoureuse » du nouveau cours imposé par l’État d’Éthique et culture religieuse, la Coalition pour la liberté de choix en éducation se paie d’énormes publicités dans six journaux de Montréal et de Québec. La CLÉ qui regroupe des parents catholiques, protestants, orthodoxes et athées rappelle aux « Parents, c’est à vous de choisir, pas au gouvernement ! »

Ces publicités de grande taille font écrire à Mme Louise Leduc de La Presse de Montréal que « La Coalition pour la liberté de choix en éducation [...] a manifestement les moyens financiers de ses ambitions ».

La publicité comprend également le formulaire d’exemption à ce cours conçu par la CLÉ, on y invoque l’article 222 de la Loi sur l'instruction publique. Rappelons que ce même article était celui invoqué par les parents athées qui ne voulaient pas envoyer leurs enfants à un cours d'enseignement religieux.

Toutes les exemptions refusées, l’ordre vient d’en haut !

Jusqu’à ce jour, les demandes d’exemption reçues dans une demi-douzaine de commissions scolaires de la Rive-Sud de Montréal, de l’Estrie et du Lac-Saint-Jean ont toutes été refusées. Les demandes en révision n’ont pas eu davantage de succès. Notons que cela n’est absolument pas étonnant puisque, d'une part, la ministre Courchesne a indiqué très tôt à tous les fonctionnaires et commissaires qu'elle refuserait toutes les demandes d’exemption et, d'autre part, comment imaginer que le Monopole de l’Éducation, une nouvelle fois juge et partie, accorde une dispense pour un nouveau programme motivé idéologiquement et que la ministre imagine être la seule réponse adéquate pour formater les futurs élèves dans un Québec « de plus en plus divers ». « On ne négocie pas un virage aussi important sans écraser d’orteils » devait déclarer Mme Courchesne, le 18 avril 2008 au Soleil, pour justifier son intransigeance et son zèle dans ce dossier.

Bientôt en cour supérieure ?

Lorsque tous les recours administratifs auront été épuisés, Me Jean-Yves Côté, membre de la Coalition et père de trois enfants, veut se rendre en Cour supérieure avec une demande de contrôle judiciaire. « Le Code civil prévoit que les parents sont responsables de l’éducation de leur enfant, précisait Me Côté au Soleil. Et la déconfessionnalisation des structures n’a jamais voulu dire qu’on devait se faire enseigner une religion d’État et qu’on perdait la liberté de conscience et de religion ! »

Si la CLÉ ne parvient pas à se faire entendre sur le fond du dossier d’ici la rentrée scolaire, elle demandera des exemptions temporaires pour soustraire les enfants au nouveau programme.

Qu’a la ministre contre le cours de religion chrétienne ?

Antoine Malek, porte-parole de la Coalition, n’admet pas que le ministère de l'Éducation ait imposé à tous les élèves ce cours sans véritable consultation indépendante et sans se préoccuper du fait que les enseignants devront se présenter devant les enfants avec une formation minimale « d'à peine huit heures ». M. Malek s’est exclamé à la journaliste de La Presse qui l’interrogeait : « Qu'a donc la ministre Michelle Courchesne contre le cours de religion chrétienne ? »

« Soirées de propagande » payées par le contribuable

Le Monopole de l’Éducation tiendra deux soirées d’information sur le programme d'ECR dans la région de Québec dans les jours à venir : le lundi 26 mai au soir au Collège Saint-Charles-Garnier et le lendemain, mardi soir, à Lévis à l’école secondaire Les Etchemins. La Coalition entend répondre à ce qu’elle qualifiait au Soleil de Québec comme des « soirées de propagande » par une conférence le 9 juin au Montmartre canadien à 19 h 30.

Darcos contre Zemmour



Xavier Darcos, le ministre de l'éducation nationale, a mis beaucoup d'eau dans son vin depuis 2000 quand il écrivait dans L'art d'apprendre à ignorer que les jeunes d'aujourd'hui, ballotés par les lubies du moment, sont plongés dans un savoir émietté, lacunaire et instable. Il stigmatisait alors les nombreux théoriciens — qui n'ont parfois jamais enseigné — qui tâchent, contre l'évidence, de démontrer l'élévation du niveau des connaissances scolaires parfois en ajustant les résultats au bac pour atteindre les résultats commandés par le Plan.



Concernant la Finlande championne du palmarès PISA, tests internationaux faits auprès de jeunes de 15 ans : l'efficacité de l'autonomie des élèves plus âgés des lycées finlandais, vantée par M. Darcos, ne fait l'objet d'aucune étude internationale comparative comme les tests PISA ou ceux du PIRLS. On ne sait pas si elle est bénéfique ou non, si elle est plus efficace que les classes structurées.

Question subsidiaire : à l'écoute de cet entretien qui évite les sujets qui fâchent (composition de l'immigration et effets sur les résultats, poids des syndicats, comment combattre la dévalorisation des diplômes, coût astronomique de l'Éducation nationale par rapport au privé, etc.), en quoi M. Darcos est-il un ministre de droite ?