dimanche 9 décembre 2007

Syndicats québécois contre l'ingérence politique et la gestion partisane de l’éducation


Québec
, le 7 décembre 2007. – Réunis devant l’Assemblée nationale ce matin, une centaine de représentantes et représentants des syndicats membres de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ) y ont déposé sur le parvis une pétition comptant plus de 20 000 signatures d’enseignantes et d’enseignants, recueillies en seulement deux semaines, témoignant notamment de leur insatisfaction au regard de l’ingérence politique dans les décisions pédagogiques.

En effet, les enseignantes et enseignants déplorent à coup sûr le caractère partisan des décisions qui se prennent en éducation depuis un certain temps. « Il est certain que l’éducation est un enjeu politique de taille, mais les orientations données au système doivent l’être pour des considérations pédagogiques, visant la réussite du plus grand nombre et le respect de son personnel, et non pour des raisons partisanes et électoralistes », a déclaré Mme Maureen Morris, présidente de l’APEQ.

Le syndicats dénoncent les nombreux ratés de la réforme pédagogique, desquels le MELS ne semble jamais tirer de leçon et que la FSE dénonce régulièrement, se répètent cette année lors de l’implantation de la réforme à l’éducation des adultes, mais dans un contexte d’organisation scolaire qui la rend tout simplement irréalisable.

« Les enseignants se sentent ballotés par des annonces improvisées à des fins électoralistes alors qu’ils mettent de l’avant des solutions au plan pédagogique. Pourtant, ils sont les mieux placés pour signaler les changements nécessaires au système d’éducation et, sur cette base, méritent d’être entendus au premier chef », a déclaré Mme Johanne Fortier, présidente de la FSE.

Les enseignants de la FSE et de l’APEQ attendent principalement que le MELS respecte leur expertise professionnelle dans les décisions pédagogiques à prendre, qu’il respecte leur autonomie professionnelle dans le choix des outils d’enseignement et d’évaluation. Ils souhaitent également que le MELS reporte l’implantation de la réforme à l’éducation des adultes tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas procédé à une réelle évaluation de sa faisabilité et de sa pertinence et qu’il n’aura pas, en conséquence, apporté les changements requis.

La FSE a choisi de déposer sa pétition sur le parvis de l’Assemblée nationale et non en son sein justement pour s’assurer que le message livré aujourd’hui aux élus québécois se situe au-delà de toute partisannerie politique.
Quand ces syndicats seront-ils enfin en faveur de la liberté scolaire et de la fin du monopole étatique en matière d'enseignement ? Plus d'autonomie et la fin de ce monopole permettraient à tous de faire les choix pédagogiques qu'ils privilégient et d'éviter ainsi l'ingérence politique constante.