dimanche 16 septembre 2007

Jean-François Lisée contre l'imposition du nouveau programme d'éthique et de culture religieuse

Surprise lors du téléjournal de Radio Canada vendredi 14 septembre 2007.

Le célèbre politicologue québécois, Jean-Francois Lisée, y a expliqué – à partir de la 7e minute – une de ses propositions en matière d'accommodements : revenir sur l'imposition du programme d'éthique et de culture religieuse, rendre ce programme optionnel et permettre aux communautés religieuses d'enseigner leur religion à l'école publique pendant les heures d’enseignement prévues dans la grille scolaire.

Bref, laisser le choix à la majorité des parents qui choisissent encore actuellement le cours de religion plutôt que le cours de morale et ne pas leur imposer le programme pluraliste religieux et moral que le Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport voudrait voir enseigner dès septembre 2008 dans toutes les écoles du Québec, écoles primaires et secondaires, publiques et « privées ».



On remarquera que Mme Céline Galipeau, habituellement calme, s'offusque visiblement des biens modestes propositions de M. Lisée  et lance un véhément « on s'est battu contre ça » — à plus d'une reprise — c'est ce qu'on appelle sans doute une journaliste objective et laïque...

Cette entrevue fait suite à une article récemment publié par M. Lisée sur le site de L'Actualité où M. Lisée déclarait :
« Nous voici pourtant à un point de rupture. Nos penseurs gouvernementaux viennent de mettre un terme à l’enseignement religieux à l’école. Votre fillette n’aura pas de préparation à sa première communion. Des laïcs lui enseigneront l’histoire du petit Jésus, mais aussi celle de Bouddha, Allah et Yahvée. Si on veut du pur jus, il faut les envoyer à la paroisse, le dimanche. Eh oh ! Il y a le soccer, la piscine et le hockey. Pas que ça à faire, la religion ! Lorsque les 75 % de parents (dont un bon nombre de religieux convaincus) qui ont choisi l’enseignement religieux s’en rendront compte, le tollé sera pire que celui du bulletin non chiffré.

L’aménagement de la religion de la majorité (chrétienne) à l’école est donc sur le point de passer à la trappe. Au même moment, le religieux des minorités entre dans nos institutions publiques par la porte des accommodements: kirpan admis à l'école par décision de la Cour suprême du Canada, demandes d'exemption de leçons de flûte à bec ou, pour de jeunes musulmanes, de cours natation mixtes. Qu’on ne se surprenne pas que cela cause des remous ! »

France – malaise d'une modératrice au bac

Géraldine, agrégée d’histoire, a eu une rentrée « calme, très calme » au lycée Lakanal de Sceaux, dans la banlieue sud de Paris, loin de la mobilisation de l’an dernier contre les décrets Robien qui rallongeaient le temps de travail et instauraient la bivalence. Quelques postes de surveillants ont bien disparu, mais ce n’est pas trop grave dans ce lycée réputé. « Non, ce qui m’inquiète, c’est le bac. Nous avons eu 96 % de reçus en juin, mais en réalité, la moitié de la classe n’aurait pas dû l’avoir. On donne à ces jeunes l’illusion qu’ils ont le niveau et ils redoublent leur première année de fac. »

Géraldine, 43 ans, estime que depuis cinq à sept ans, la chute de niveau est drastique [sic]. « J’adore mon métier : me retrouver dans ma classe face aux élèves me plaît toujours autant, mais je ne m’y reconnais plus », explique-t-elle. Au fil des réformes, les exigences n’auraient cessé de baisser. Avec des programmes toujours plus lourds et des matières toujours plus nombreuses - « Pourquoi deux langues vivantes ?»

[...]

« Les secondes ressemblent de plus en plus à des collégiens, les terminales n’ont pas l’habitude du travail approfondi. »

Géraldine se sent en outre « complice » de ce système. En juin, elle a été « modératrice » au bac, chargée d’animer une équipe de correcteurs. « Nous recevons des consignes terribles, comme ne pas pénaliser l’orthographe et la syntaxe. Il fallait faire aussi en sorte que les copies d’histoire-géo atteignent 12 de moyenne. »

Source : Libération