jeudi 17 février 2022

Maîtrise du français: le coup de barre n’a pas été donné

Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement Legault, l’Association québécoise des « professeur-e-s » [sic] de français considère qu’il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la maîtrise du français sur les bancs d’école, puisque «le coup de barre» n’a pas été donné.

«Le coup de barre, les enseignants l’ont plutôt reçu dans le front à plusieurs reprises depuis les dernières années, en raison de plusieurs manques à gagner dans leurs conditions de travail», lance la présidente de l'AQPF, Katya Pelletier.

Mme Pelletier tenait à réagir aux propos du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, qui estime avoir donné «le coup de barre nécessaire» pour permettre aux élèves d’améliorer leurs compétences en français, après avoir mis en place différentes mesures d’aide dont les impacts se feront sentir dans les prochaines années. 

Plusieurs réactions

Le ministre a tenu ces pro­pos à la suite d’un dos­sier publié par Le Jour­nal qui pré­sen­tait des solu­tions pour amé­lio­rer le français sur les bancs d’école, alors que 40 % des élèves qué­bé­cois échouent en ortho­graphe à la fin du secon­daire.

Or, les décla­ra­tions du ministre Roberge ont sus­cité de vives réac­tions dans les rangs des ensei­gnants membres de L’AQPF, qui voient les choses tout autre­ment sur le ter­rain.

L’APPF recon­naît que des boni­fi­ca­tions ont été faites dans la for­ma­tion conti­nue, de même que dans le finan­ce­ment rat­ta­ché à l’embauche de pro­fes­sion­nels et à l’achat de livres. Mais ce n’est pas suf­fi­sant, indique sa pré­si­dente.

« C’est le début d’un pro­ces­sus, ça ne va pas tout régler », affirme Katya Pel­le­tier.

Pénurie de main-d'oeuvre

La for­ma­tion conti­nue est main­te­nant obli­ga­toire, mais les ensei­gnants n’ont aucune obli­ga­tion de se per­fec­tion­ner en français.

Des sommes sup­plé­men­taires sont dis­po­nibles pour embau­cher davan­tage d’ortho­pé­da­gogues ou d’ortho­pho­nistes dans le réseau sco­laire, mais plu­sieurs postes sont vacants en rai­son de la pénu­rie de main-d’œuvre.

Les profs ont accès à plus de livres, mais encore faut-il qu’ils soient mieux for­més pour bien les uti­li­ser en classe.

Pour y arri­ver, L’AQPF réclame d’abord un état des lieux afin de bien cer­ner les dif­fi­cul­tés des élèves et les besoins des ensei­gnants, ce qui per­met­tra de mieux inter­ve­nir grâce à des orien­ta­tions claires.

La pénu­rie de pro­fes­sion­nels dans le réseau sco­laire, qui existe depuis plu­sieurs années, est un autre défi impor­tant.

« Il n’y en a pas, de per­son­nel, pré­sen­te­ment. On a besoin d’ortho­pé­da­gogues et d’ortho­pho­nistes. C’est criant », affirme Mme Pel­le­tier.


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