Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement Legault, l’Association québécoise des « professeur-e-s » [sic] de français considère qu’il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la maîtrise du français sur les bancs d’école, puisque «le coup de barre» n’a pas été donné.
«Le coup de barre, les enseignants l’ont plutôt reçu dans le front à plusieurs reprises depuis les dernières années, en raison de plusieurs manques à gagner dans leurs conditions de travail», lance la présidente de l'AQPF, Katya Pelletier.
Mme Pelletier tenait à réagir aux propos du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, qui estime avoir donné «le coup de barre nécessaire» pour permettre aux élèves d’améliorer leurs compétences en français, après avoir mis en place différentes mesures d’aide dont les impacts se feront sentir dans les prochaines années.
Plusieurs réactions
Le ministre a tenu ces propos à la suite d’un dossier publié par Le Journal qui présentait des solutions pour améliorer le français sur les bancs d’école, alors que 40 % des élèves québécois échouent en orthographe à la fin du secondaire.
Or, les déclarations du ministre Roberge ont suscité de vives réactions dans les rangs des enseignants membres de L’AQPF, qui voient les choses tout autrement sur le terrain.
L’APPF reconnaît que des bonifications ont été faites dans la formation continue, de même que dans le financement rattaché à l’embauche de professionnels et à l’achat de livres. Mais ce n’est pas suffisant, indique sa présidente.
« C’est le début d’un processus, ça ne va pas tout régler », affirme Katya Pelletier.
Pénurie de main-d'oeuvre
La formation continue est maintenant obligatoire, mais les enseignants n’ont aucune obligation de se perfectionner en français.
Des sommes supplémentaires sont disponibles pour embaucher davantage d’orthopédagogues ou d’orthophonistes dans le réseau scolaire, mais plusieurs postes sont vacants en raison de la pénurie de main-d’œuvre.
Les profs ont accès à plus de livres, mais encore faut-il qu’ils soient mieux formés pour bien les utiliser en classe.
Pour y arriver, L’AQPF réclame d’abord un état des lieux afin de bien cerner les difficultés des élèves et les besoins des enseignants, ce qui permettra de mieux intervenir grâce à des orientations claires.
La pénurie de professionnels dans le réseau scolaire, qui existe depuis plusieurs années, est un autre défi important.
« Il n’y en a pas, de personnel, présentement. On a besoin
d’orthopédagogues et d’orthophonistes. C’est criant », affirme Mme
Pelletier.
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