Éric Zemmour le célèbre essayiste a entamé une tournée de la France pour promouvoir son dernier ouvrage La France n’a pas dit son dernier mot. Il a suscité l’intérêt de la foule et des médias dans son premier déplacement à Toulon. Cette conférence n’a pas attiré que les aficionados de l’essayiste, mais aussi tous les journalistes, de Quotidien à BFMTV en passant par l’AFP, C dans l’air et bien d’autres, venus surveiller les paroles et espérer un dérapage de celui qui semble être le phénomène politique de ces dernières années.
Sorti en librairie jeudi 16 septembre, le nouveau livre d’Éric Zemmour, La France n’a pas dit son dernier mot (éditions Rubempré) caracole en tête des ventes. Une réédition est même déjà en cours.
L’engouement du public est tel que l’ouvrage était d’ailleurs déjà numéro un des ventes sur certaines plates-formes d’achat avant même sa sortie.
Imprimé initialement à 200 000 exemplaires, le livre est maintenant en rupture de stock dans plusieurs points de vente. Ce faisant, il vient d’être réédité à 100 000 nouveaux exemplaires.
Dans cet essai de 350 pages, que l’éditorialiste édite lui-même dans la mesure où sa maison historique, Albin Michel, a renoncé à le publier, Éric Zemmour relate notamment des conversations avec Marine Le Pen, Emmanuel Macron ou encore Xavier Bertrand.
L’immigration y tient également une grande place, notamment lorsque le polémiste évoque le cas de la Seine–Saint-Denis, qu’il qualifie « d’enclave étrangère » en France.
Vers 18 h, le service de sécurité ouvre les portes et commence à contrôler : billets, passes sanitaires et sac à dos. Les mesures de sécurité sont dures, même les gourdes sont confisquées pour ne pas être jetées sur la scène. Les premières personnes s’installent dans l’auditorium de 800 places. Mais les restrictions sanitaires retardent le début de la conférence, initialement prévue à 19 h. Alors que les premières personnes s’installent, une dizaine d’antifas s’approchent devant le palais de Congrès et profèrent des insultes telles que « sale sioniste » ou encore « retourne en Israël ».
« Guerre de civilisation », « s’affranchir de la CEDH » : pour Zemmour, les candidats à la présidentielle « commencent à courir après ses idées » Alors que l’attente s’étire, la foule tape des mains pour marquer son impatience et faire venir Éric Zemmour. Voyant l’impatience des gens, le journaliste qui animera l’entretien, Jérôme Lévy, prend un micro et essaye tant bien que mal de meubler. Dans son monologue improvisé, il tient à rappeler « à tous les services politiques [des rédactions] que l’objectif de cette soirée est de présenter un ouvrage et non pas d’annoncer une candidature à la présidentielle ».
Les derniers retardataires prennent place dans leurs confortables fauteuils et à 19 h 40, l’homme de la soirée entre en scène. Eric Zemmour se place au milieu de la scène, la salle se lève, les caméras s’agglutinent sur le devant de la scène pour filmer la « bête médiatique ». La salle s’embrase, le public scande le nom du polémiste à tue-tête et chante « Zemmour président », les applaudissements n’en finissent plus.
La guerre est déclarée
En terrain conquis, le « Z » joue sa partition à la perfection, évoque Toulon, le siège de la ville de 1793, sa passion pour Napoélon Ier. Vient ensuite le temps de parler d’actualité. Jeudi dernier, l’humoriste de France Inter Charline Vanhoenacker s’est filmée en train de dessiner une moustache d’Hitler sur le visage du journaliste, et d’écrire « zob » sur une affiche électorale d’Éric Zemmour. Interrogé à ce sujet, il n’y va pas par quatre chemins : « Tout le monde sait, qu’ils sont des agents de contrôle politique […] ce ne sont pas des comiques, ce sont les chiens de garde de l’idéologie dominante. » « Ça, ce n’est pas de la politique, c’est de l’humour et ce n’est pas décompté dans leur temps de parole », poursuit-il, en référence à son éviction de CNews depuis que le CSA a décidé de décompter son temps de parole au même titre que les partis politiques. Il en vient même à faire une proposition : « Il faut en finir avec le service public et le privatiser. » Une idée qu’il avait déjà formulée il y a quelque temps dans Face à l’info. À ce sujet, il n’a pas hésité à lancer une pique à Marine Le Pen qui a repris sa proposition il y a une semaine. Au fil de l’échange, différents thèmes seront abordés comme la discrimination positive et la crise des sous-marins entre la France, l’Australie et les États-Unis.
Éric Zemmour, fervent défenseur du débat, a longtemps souhaité débattre avec le chef de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier s’est souvent défilé, avant que l’on apprenne lors de cette conférence, que les deux personnalités débattront jeudi 23 septembre sur BFMTV de 21 h à 23 h. Malgré son éviction forcée de CNews, l’essayiste à succès n’est pas prêt de quitter les écrans français.
Après plus d’une heure d’échanges, la conférence prend fin. Les journalistes se précipitent avec leurs caméras et micros afin de recueillir la moindre parole. Et surtout, espèrent-ils, une phrase, un mot, un signe qui donnerait un indice sur l’officialisation de sa participation à la présidentielle. « C’est à moi de choisir le moment, ce n’est pas une décision facile, on me promet des grands malheurs si je fais ça, on me menace. C’est une décision lourde, il faut la mesurer. Mais ne vous inquiétez pas, je le dirai ». Pour les confidences, il faudra repasser…
Les dédicaces et photos se poursuivent tard dans la soirée ; aux alentours de 23 h 25 Éric Zemmour signe son dernier livre à une jeune fille réjouie.
C’est un rythme marathonien qui commence pour le journaliste qui sera dès le lendemain à Nice pour une nouvelle conférence.
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