lundi 22 janvier 2018

Angleterre — Au moindre soupçon, des écoles considèrent les élèves comme transgenres

Une psychologue à la seule clinique du genre pour enfants en Angleterre affirme que certains pourraient regretter leurs décisions par la suite.

Llyr Jones, né garçon, fréquente une clinique d’identité de genre et se fait faire des piqûres pour ralentir la puberté

Des enfants à peine âgés de 11 ans se voient offrir des traitements médicaux qui pourraient les rendre stériles, de déclarer une psychologue de la seule clinique en Angleterre et au Pays de Galles qui se spécialise dans le traitement des enfants qui veulent changer de genre.

Bernadette Wren, psychologue clinicienne consultante à la clinique du Gender Development Service (GIDS) à Londres, a déclaré que certaines écoles allaient trop vite pour permettre aux jeunes filles d’être traitées comme écoliers masculins et vice versa — à la simple demande de l’enfant. [Mme Wren n’est en rien opposée à ce genre de thérapie dans l’absolu, voir comment elle qualifie la clinique où elle travaille à la fin de l’article.]

Elle a déclaré que des écoles s’empressaient de permettre aux élèves de changer de nom, d’uniforme et de pronoms sexués dès qu’on « murmurait qu’un enfant pourrait s’interroger sur son identité » et que ce n’était pas dans l’intérêt de chaque enfant.

La clinique GIDS fait partie de la Fondation Tavistock et Portland à Londres, pionnière dans le traitement médical des jeunes transgenres, elle est désormais submergée par les demandes.

En neuf mois l’année dernière, plus de 2000 enfants ont été référés par les médecins, les écoles et les groupes de soutien à la GIDS, la seule clinique du système public de santé et qui offre des traitements médicaux tels que des hormones pour ralentir la puberté et développer différentes caractéristiques sexuelles.

Nombre d’enfants envoyés au service de la clinique du genre (GIDS) par région

Ce nombre a été multiplié par 20 en sept ans — en 2009, il n’y avait que 97 cas référés ainsi à la clinique. Les chiffres de l’année dernière comprennent deux enfants de trois ans, neuf enfants de quatre ans, 21 enfants de cinq ans et 23 enfants de six ans. Certains se voient proposer des traitements non accessibles par le passé et pour lesquels on ne possède aucune donnée scientifique quant à aux risques à long terme.

Wren a déclaré que les générations futures pourraient condamner la façon dont ces enfants sont traités : « Bien sûr, vous devez songer au fait que nous aurons fait quelque chose qui sera considéré d’ici une génération comme mal avisé. » Elle a également reconnu que certains jeunes pourraient regretter leur décision de changer de sexe quand ils seront adultes et que ces traitements ne sont pas sans risques, y compris la perte de la capacité d’avoir des enfants, en particulier pour ceux qui sont nés garçons.

Nombre d’enfants référés à la clinique du genre (GIDS) par année et par sexe
Lire prof. Jordan Peterson : «  Nous sommes en pleine épidémie psychologique. Cela se produit régulièrement. »

« Peut-être que les choix qu’ils font à 16 ans seraient très différents de ceux qu’ils feraient à 30 ans », a déclaré Wren dans le cadre d’une conférence qui se tiendra le mois prochain sur l’amélioration du soutien aux enfants qui remettent en question leur genre. « Vous pouvez accepter leur sentiment à propos de la différence entre les sexes, mais vous devez aussi dire — sans être transphobe — qu’il s’agit de décisions thérapeutiques vraiment difficiles à prendre. »

« Même le service médical le plus ouvert aux transgenres se doit de considérer les difficultés extrêmement très graves qui se présentent. Le moment de la suspension de la puberté, par exemple. Si ces enfants peuvent tolérer assez de traitement hormonal pour développer la partie inférieure du corps afin qu’ils développent des sensations physiques. »

« Et la fertilité. Il faut considérer la perte de leur capacité à avoir des enfants biologiques. Cela devient un gros problème pour nous. Pour les mâles de naissance, leur capacité à produire des spermatozoïdes est plus fragile à la suite de ces traitements. »

Ses commentaires font suite aux remarques de l’expert en fertilité, Lord Winston, qui a déclaré qu’il voyait des adultes transgenres qui avaient perdu leur capacité de se reproduire et qui étaient très « endommagés ».

Wren a indiqué que le plus jeune enfant qui recevait une intervention médicale à la clinique était une fille de 11 ans, qui s’identifie comme un garçon et qui reçoit un traitement hormonal pour éviter une puberté précoce.

Alors que près de la moitié des enfants plus âgés envoyés à la clinique optent pour un potentiel traitement médical qui permette de « changer de sexe », seul un quart des enfants de 5 à 12 ans font le même choix.

« Dans le groupe d’âge plus jeune, on peut trouver des enfants dont le genre est fluide pour l’instant, mais dont l’identité de genre se raffermira par la suite. C’est pourquoi nous devons être plus prudents en ce qui concerne les identités sociales de genre précoces », a-t-elle déclaré.

« Les écoles devraient attendre que les parents leur en parlent avant de changer le nom de leur enfant dans les registres, son uniforme, le pronom genré qu’on utilisera pour s’adresser à cet enfant, les toilettes qu’il utilisera ou le type de sport que l’enfant pratiquera. »

« Si une école entend parler d’une rumeur selon laquelle un écolier s’interrogerait sur son sexe et qu’elle fait tout en triple vitesse ensuite pour s’assurer que l’enfant soit considéré comme un membre du sexe opposé, ce n’est peut-être pas le meilleur pour cet enfant. »

Wren a également révélé que :

● Parmi les enfants référés à la clinique de Londres, 10 % changent d’avis et se retirent du programme de traitement
● Les militants de Transgroups font pression pour que les enfants puissent changer d’identité sexuelle plus rapidement et certains estiment que le service GIDS est trop prudent
● La clinique ne dispose pas de données sur ce qui arrive à ses enfants lorsqu’ils deviennent adultes.

Mme Wren a ajouté que la clinique avait demandé de l’argent pour une étude qui suivrait 600 enfants depuis le début du traitement pendant de nombreuses années, y compris ceux qui changent d’avis. Malgré les risques, elle a comparé le travail de la clinique — et d’autres en Amérique et en Hollande — à des avancées pionnières en oncologie.

Plusieurs groupes de soutien aux transgenres ont refusé de commenter.


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