samedi 14 avril 2012

Les femmes qui ont plusieurs enfants vivent plus longtemps

Selon une recherche publiée récemment (mars 2012) dans la revue britannique Age and Ageing, les femmes qui ont des enfants vivent plus longtemps que celles qui n’en ont pas.

Ces résultats se fondent sur une étude de la communauté des habitants âgés de Dubbo, une ville de Nouvelle-Galles-du-Sud en Australie. Les chercheurs ont constaté une augmentation de la mortalité, toutes causes confondues, à un âge avancé, chez les femmes nullipares (sans enfants) alors que plus une femme avait eu d’enfants plus elle était susceptible de vivre longtemps.

L'étude s’est penchée sur l'association de la parité (le nombre de fois qu'une femme a donné naissance) et la mortalité à un âge avancé. 1233 hommes et 1571 femmes âgés de 60 ans ou plus se sont inscrits pour participer à l'étude en 1988-89. Chaque participant a déclaré le nombre d'enfants qu'ils avaient eus. La population étudiée était largement représentative de la population australienne née avant 1930 selon le sexe, l'âge, l'emploi, le statut socioéconomique, l'usage du tabac, la pression artérielle moyenne et d'autres variables. Tous les participants ont subi des évaluations psychosociales et de risques cardio-vasculaires au début de l'étude. Pendant les seize années suivantes, les dossiers d'hospitalisation et de décès ont été surveillés en permanence. En outre, une enquête postale a été organisée tous les deux ans afin de confirmer l’état de santé des participants.

Les chercheurs ont examiné les liens entre la parité et les variables suivantes: âge, tabagisme, consommation d'alcool, indice de masse corporelle (IMC), lipides et lipoprotéines sériques, diabète, hypertension, débit expiratoire de pointe, maladies cardiaques ou AVC préalables, fibrillation auriculaire, note aux tests de dépression, taux d’activité physique quotidien et auto-évaluation de la santé.

L'étude a démontré que la mortalité, toutes causes confondues, diminue en même temps que la parité croît. La mortalité est la plus élevée chez les femmes nullipares (femmes sans enfants), elle diminue progressivement jusqu'à ce que les femmes aient trois enfants ou plus. Les femmes ayant six enfants ou plus bénéficiaient d’un risque de mortalité de 40 % inférieur à des femmes nullipares.

Les résultats de cette étude confirment ceux de recherches effectuées en Norvège et en Israël, mais elle contraste avec une étude menée en Angleterre et au Pays de Galles et publiée en 2005 qui suggérait que, à la fois, les femmes nullipares et celles ayant eu cinq enfants ou plus avaient des risques supplémentaires de décès. L'étude Dubbo n'a produit aucune preuve statistiquement significative qui relierait la mortalité masculine au nombre d'enfants engendrés.

Pour le professeur Simons qui a dirigé l’étude, « les résultats contradictoires de notre étude et ceux de l’étude menée en Angleterre et au Pays de Galles il y a quelques années ne peuvent pas facilement s’expliquer. Il est possible que ces différences soient liées à la conception de l’étude ou à des aspects sociodémographiques de la population étudiée. »


Source : Age et Ageing, 29 mars 2012 (Simons et al.)

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2 commentaires:

On se suicide ! a dit…

Oui, enfin.

On a compris que cette étude va servir non pas à promouvoir la natalité, mais à s'assurer que la médecine et les géants pharmaceutiques trouvent des molécules qui feront que les femmes sans enfant pourront vivre aussi longtemps que les femmes qui se reproduisent et que ces médicaments soient payés par la collectivité !!!

Québécois réveillez-vous! a dit…

Ce que je ne comprends pas au Québec c'est comment les plus conservateurs (les gens de la CLÉ par exemple) ont souvent SI PEU d'enfants.

Ne comprennent-ils pas qu'ils ont besoin de plein d'enfants s'ils veulent que leur option survive dans un climat hostile (l'école, les médias) ????